Même si les dirigeants des organisations syndicales considèrent que la conférence sociale est une éclaircie après ces années où elles ont été mises dans la peine ombre par le pouvoir Sarkosyste, pour les travailleurs et la classe ouvrière, il ne faut pas s’attendre à une embellie sur leur situation sociale.
Le gouvernement agi de manière stratégique, il veut gagner du temps alors que les urgences sociales sont là. Tiraillé par les diktats de l’UE d’un côté, et de l’autre par le Medef, Hollande et Ayrault entendent donc faire au cas par cas, à la petite semaine et avec des mesurettes homéopathiques.
C’est donc bien un gouvernement d’alternance libérale qui est en place pour continuer la ligne tracée par Sarkozy et ses prédécesseurs, mais en pommadant les syndicats et en manigançant avec le patronat, pour mettre les travailleurs et la classe ouvrière au service de l’économie capitaliste qui fait autant de dégâts dans les droits sociaux et acquis qu’une guerre de tranchées sur les hommes.
Le gouvernement sait qu’il joue au-dessus d’un terrain miné, et qu’il entend se déplacer sur le fil tendu par la lutte des classes qui s’aiguise de jour en jour : d’un côté les fascistes, l’arme du capital et du patronat, et les pires réactionnaires, de l’autre les travailleurs et la classe ouvrière qui s’organisent avec un Front de Gauche qui s’émancipe et se renforce.
En 1936, pour gagner les premières grandes conquêtes sociales, il y avait eu alliance et unité entre la social-démocratie de Blum, les communistes de Thorez, et la CGT reconstituée après plus de 10 années de division en deux camps, CGT et CGT-U.
Grâce à ce Front Populaire, la grève générale a été organisée et soutenue par le Peuple, le patronat a dû céder en voyant la situation s’empirer et leur avenir compromis... tous les secteurs de travail étaient touchés et tous les lieux de production étaient occupés… la terreur du capital !
On peut d’ores et déjà considérer que cela ne se répétera pas, c’est-à-dire qu’aujourd’hui il ne faut donc compter que sur nous-même en tant que classe des travailleurs pour arracher les urgences sociales mais aussi nos légitimes revendications après des années de perte et de disette. Tout au plus, nous serons soutenus par le Front de Gauche, les mouvements d’extrême-gauche et d’ultragauche.
Beaucoup pouvaient penser que l’arrivée de la gauche social-démocrate au pouvoir pouvait freiner les ardeurs du patronat, mais que nenni, au contraire car il est à l’offensive pour défendre ses intérêts capitalistes. Des dizaines voire des centaines de milliers d’emplois sont sur la sellette et prêts à être sacrifier par le patronat pour influencer le gouvernement dans ses décisions.
On ne peut pas croire que la continuité libérale améliora cette grave situation de l’emploi qui est une variable d’ajustement dans une période de crise si intense du système capitaliste.
La seule solution progressiste serait que le gouvernement social-démocrate annonce la nationalisation sans contrepartie des entreprises qui licencient ou qui délocalisent les productions, mais pour cela il faudrait qu’il se démarque de Bruxelles, mais comme le gouvernement Hollandais est Bruxellois, cela n’arrivera jamais. Au contraire, ils vont signer les traités au nom de l’unité de l’Europe qui doit faire face à une crise et à la concurrence, ils veulent donc « sauver le soldat capital » au détriment des intérêts des peuples laborieux qui sont la ressource humaine qui crée le capital.
Donc de fait, pour améliorer la sacrosainte compétitivité des entreprises, c’est-à-dire la compétitivité financière pour satisfaire les actionnaires, les banques et les propriétaires des moyens de productions, le gouvernement n’a d’autre choix que de diminuer les droits de travailleurs qui sont considérés comme des entraves à cette sacrosainte compétitivité. Comme vient de l’annoncer une direction d’usine « dans cinq ans, on devra être aussi rentable et compétitif que le sud-est asiatique ou la production ici s’arrêtera ».
Il faut donc s’attendre à des coupes sombres dans les effectifs, par l’élimination des travailleurs les plus faibles, par l’externalisation ou la délocalisation des secteurs les moins rentables, par des réorganisations de la production, et par des coupes dans les droits et acquis sociaux.
Et on ne peut imaginer que seuls les salariés des entreprises de productions ou commerciales seront touchés, c’est toute la société et tous les secteurs qui pourraient en subir les conséquences. Cela veut dire que le moment n’est pas de s’isoler dans le corporatisme ou dans un pseudo cocon protecteur incarné par un statut ou un accord, mais de créer une grande unité pour ne pas passer à la moulinette les uns après les autres sans se poser la question de savoir qui seront les prochains sur la liste.
Aussi des questions se posent :
1) jusqu’où les travailleurs et la classe ouvrière laisseront-ils faire et accepteront-ils le déclin ?
2) comment les populistes-fascistes vont-ils utiliser cette situation ?
3) Comment organiser la résistance et préparer l’offensive ?
Comme beaucoup maintenant le répètent, il y a des urgences sociales et des revendications
nécessaires à gagner. Le meilleur moyen est de ne plus être sur la défensive comme pendant les
années où le sarkozysme a sévit avec toutes ses dérives, désormais, nous n’avons plus le choix car en
2017, il n’y aura plus pas l’alternance droite / gauche, mais l’alternative avec un gouvernement et des
élus qui entendent se sortir des griffes du capital en proposant la mise en place d’une politique sociale
et socialiste réelle, ou la mise en place d’une politique basée sur la nationalisme qui met le pied à
l’étrier au système violent du fascisme…
Et ce n’est vouloir faire peur que de dire cela, c’est une réalité objective, car dans d’autres pays où le
capital est tout aussi impitoyable qu’ici, les mouvements d’extrême-droite cachés ou affichés, ne
marquent pas le pas, mais ils progressent de manière inquiétante, même en Allemagne qui a subi le
nazisme, même en Espagne qui a subi le franquisme et en Italie qui a subi Mussolini…
Aussi, pour organiser la résistance, il faut être conscient de cette réalité qui c’est vrai fait peur, mais
comme dit l’adage « la peur n’évite pas le danger ».
C’est aujourd’hui ce manque de prise en compte de ce danger qui doit inquiéter, beaucoup de gens se
disant sans se cacher alors que personne ou très peu, n’osait dire cela ouvertement il y a encore
quelques années « on a essayé la droite, la gauche, ils n’ont rien fait pour nous, qu’avons-nous à
perdre quand nous avons tout perdu »
Il suffit d’écouter autour de soi pour entendre des bêtises, certes des bêtises mais elles sont collectives
car beaucoup osent dire en parlant du non-événement monté en épingle lors de l’eurofoot :
« pourquoi y-a-t-il des étrangers qui jouent dans l’équipe de France de foot ? »
Il suffit de regarder les journaux télévisés ou les émissions d’investigation à grande écoute pour se
rendre compte comment le capital utilise les chenils médiatiques où les chiens de garde sont dressés
pour influer sur les consciences en développant subjectivement à dose sagement calculée, le racisme
et la xénophobie, c’est un véritable endoctrinement de masse qui se passe sous nos yeux. (Affaire
Mehra, affaire de Lille, Syrie, Egypte, Afghanistan…)
Le capitalisme français, européen et mondial, a perdu un de ses meilleurs valets, Sarkozy, qui était
comme Thatcher en son temps, le fer de lance de l’ultralibéralisme européen droit dans ses bottes, et
soutenu par ses pairs en Allemagne, en Italie, en Hollande, aux USA et en Israël… Aujourd’hui, le
patronat français appuie là où ça fait mal, et il met la pression sur les sociaux-démocrates en le
menaçant avec ses armes car il n’est pas menacé par des mesures qui lui feraient « fermer le caquet ».
Aussi nous devenons des victimes collatérales d’un système et d’une politique qui n’apportent rien
aux travailleurs et à la classe ouvrière, bien au contraire, mais nous le répétons, c’est le résultat de
l’alternance alors qu’il nous faut une alternative.
Il s’agit donc un choix de société : soit nous subissons les affres du capitalisme qui emploiera des
méthodes barbares pour s’en sortir (l’exemple de la catastrophe pour les travailleurs victimes de la
crise puis des expulsions suite à la crise des subprime aux USA est flagrant
[http://www.youtube.com/watch?v=r3qmPqWl-nY], soit nous nous en débarrassons en le
combattant dans une unité et une détermination qui ne laissent aucune place au sectarisme, aux
idéalistes ou à ceux qui croient encore que le capitalisme peut être moral et social.
Nous allons proposer de former des camarades de la circonscription de Béthune (Bruay-Auchel-Lillers et
environs…), à la théorie politique et à la science marxiste, avec des cours, 3 cycles sur 3 ans, une soirée
de 2-3 heures par mois (durant la période scolaire). Si des camarades sont d’ores et déjà intéressés pour
comprendre théoriquement ce qu’ils vivent chaque jour, qu’ils nous envoient un email.
Ceci est ouvert à tous les camarades assidus, pour se doter des armes nécessaires pour combattre pied
à pied le capitalisme et son bras fasciste, et surtout éviter tous les pièges souvent distillés par les
mensonges et la propagande réactionnaire et négationnistes de l’histoire.
Source: Blog "onsbouge".