Jugés pour avoir tagués des croix gammées sur la mosquée, l'église et la mairie de Méricourt
mardi 20.09.2011, 20:01 - La Voix du Nord
Deux garçons proprets se sont avancés, cet après-midi, à la barre du tribunal correctionnel d'Arras, jugés pour des faits de provocation à la discrimination raciale, religieuse ou nationale.
Fabien V. et Thomas D., 21 ans, fréquentent les sites des groupuscules skinhead, écoutent leur musique. Et boivent leurs paroles... Jugés pour les avoir tagués, ces paroles, assorties de croix gammées et autres propos abjects, incitant à la haine, au meurtre. Des inscriptions seront retrouvées sur les façades de la mosquée le 17 juillet 2010, de l'église, de la mairie de Méricourt en novembre 2010. Pour la mosquée, les prévenus nient. Le tribunal les relaxera pour ces faits là. Pas pour les autres.
Devant ces gosses qui prétendent, à la barre, ne pas vraiment saisir la portée du message véhiculé par une croix gammée, le tribunal est consterné.
«Et aujourd'hui, tempète le président, vous vous revendiquez raciste ?» Et Fabien V. de répondre: «Non. Je suis raciste envers ceux qui m'emmerdent. Uniquement.»
Rien à ajouter. De petites voix qui déblatèrent n'être pas responsable des inscriptions sur la mosquée, des autres, oui. Et raciste «enfin non, pas tout à fait.» Devant ces primo-délinquants, la procureur est courroucée. «Le pas-de-Calais est une terre d'accueil», rappelle-t-elle. En soulignant l'importance «d'envoyer un message clair» à ces jeunes hommes, elle requiert six mois d'emprisonnement avec sursis et 500 E d'amende...
Ils ont été condamnés à quatre mois avec sursis.