"Démocratie ! Démocratie !". Les hommes politiques de droite comme de gauche n'ont plus que ce mot à la bouche.
Révolte en Tunisie: pour la démocratie ! Insurrection en Egypte: au nom de la démocratie ! Rebellion en Lybie: Vive la démocratie !
Aujourd'hui, on voit bien les résultats donnés par ce "vent démocrate", en réalité très mitigés voire assez critiquables. Résultats que l'UPAC avait vu très tôt dans son article du 12 août dernier intitulé "Révolte populaire ou Révolution prolétaire ?".
Extrait :
" En conclusion, nous ajouterons que tout ceci se tient aussi dans une différence conceptuelle importante : celle de la différence entre populaire et prolétaire. Parce que dans le mot populaire, tout peut y entrer.La notion de populaire est une notion vague, parfois démagogique et souvent dévastatrice pour les peuples car utilisée par les tenants du pouvoir pour donner, par exemple, l'illusion de la démocratie et de la liberté.
La notion de prolétaire,elle, est la seule voie idéologique qui ouvre une réelle perspective de changement par la prise de conscience particulière qui est celle de la conscience de classe. Puisqu' elle est la seule qui protège de la manipulation des foules par les pouvoirs en place, puisqu'elle est la seule qui rejette toute récupération financière par les puissants, et qu'elle est la seule qui permet le réveil et l'avènement des classes exploitées.
Alors ? Révolte populaire ou Révolution prolétaire ? L'UPAC a son avis sur la question et concernant ces peuples contestataires dans leur ensemble, ce n'est malheureusement pas la seconde solution qu'ils ont empruntés. "
Comment pouvons nous feindre alors actuellement d'être étonnés voire "indignés" de ce qui se passe dans ces pays, malgrè tout , liberés de dictateurs, mais dont les peuples sont récupérés par les tenants du capital qu'ils ont juste auparavant combattus, allant même jusqu'à entamer une seconde épreuve de force avec les nouveaux gouvernants comme en Egypte ?
Comme l'UPAC n'a de cesse de le souligner : Il ne suffit pas de couper la tête à un dictateur- ce qui est toujours légitime- pour faire la révolution.
La lutte doit être globale, totale et radicale c'est à dire anti-systémique sur les bases de la lutte des classes.
Et l'écran de fumée porté par l'islamisation du maghreb avec la mise en place de système "démocratiques" de gouvernance religieuse ne doit pas occulter que c'est le même système -et souvent avec les même individus- qui va diriger les peuples soient disants libérés.
L'émancipation des peuples n'est pas affaires de conception spirituelle ou non, mais affaires de libérations réelles, tangibles, empiriques et prolétariennes. Ce n'est pas le spirituel que nous devons considérer comme transcendant à l'Homme mais l'existentiel, ce qui équivaut à rejetter par là-même la notion de transcendance. Le reste n'est que balivernes, manipulations et asservissements.
Pour preuve, on peut évoquer l'exercice de la démocratie sur le continent judéo-chrétien européen.
Sous couvert d'un scénari politico-financier bien ficelé par les tenants du pouvoir politique et économique dont le titre premier est la fameuse "crise de la dette", les peuples Grecs et Italiens se sont vus privés d'expression démocratique.
Les organisations européenne (UE) et mondiale (FMI), entre autres, ont imposé des changements, plus précisément, des adaptations capitalistes de gouvernance dans ces pays.
On pourrait alors crier au dénis de démocratie s'il n'y avait pas le contre-exemple de l'Espagne. Les espagnoles n'ont pas été privés de leur droit d'expression, le vote. Mais quel en a été le résultat ? Ils ont rejetté la peste (PS espagnol) et ont permis l'accession au pouvoir du choléra (Droite populaire, tiens "populaire"...).
Alors, cette démocratie dont on nous parle à chaque page de journal ouverte, à chaque radio écoutée et à chaque télé regardée, est-elle dans son expression, dans son application si différente entre l'Espagne, l'Italie, la Tunisie ou la Lybie?
Cette démocratie dont on nous asséne frénétiquement les mérites depuis tout jeunes, ne tient-elle pas dans ces fondements propres et intrasèques le lit du capitalisme et de l'exploitation des peuples ?
En résumé, cette démocratie est-elle encore LA démocratie ? C'est à dire le peuple souverain, "démos" le peuple et "Kratos" le pouvoir, la souveraineté, ethymologiquement en grec.
La réflexion est ouverte.
Pour l'UPAC, Kyosen.