En cette période pré-électorale, petit rappel sur des revendications légitimes et nécessaires.
Plateforme revendicative élaborées à la fin du mouvement sur les retraites par des travailleuses et des travailleurs de différentes villes (Lyon, Besançon, Lille, Bordeaux, Caen, etc.), secteurs d’activité (SNCF, bâtiment, chômeurs-précaires, secteur social, collectivités territoriale, éducation, etc.), syndiqué(e)s (CGT, SUD, FSU…) ou non, pour les luttes à venir du monde du travail.
Debout contre les attaques des capitalistes et de leurs gouvernements,
Luttons jusqu’à la victoire !
Avec la lutte pour le maintien de la retraite à 60 ans, le monde du travail a relevé la tête. Des futurs salariés et futurs chômeurs que sont les lycéens aux anciens travailleurs que sont les retraités, en passant par différentes catégories de salarié(e)s, c’est toute la population laborieuse qui s’est opposé au patronat et à son gouvernement. En refusant l’augmentation du nombre d’années d’exploitation, manifestant(e)s et grévistes ont posé bien d’autres questions : celle du ras-le-bol de la dégradation des conditions de travail, du poids et du harcèlement des chefs et de la hiérarchie, des salaires qui ne permettent pas de joindre les deux bouts, du chômage de masse, etc. En bref, les travailleuses et travailleurs de France ont affirmé que ce n’est pas à la classe ouvrière de payer pour la crise du capitalisme. Les nombreux messages et actions de solidarité ont montré que la lutte en France a un caractère international. C’est la même lutte que celle que mène les travailleurs et la jeunesse de Grèce, les salariés d’Espagne, les prolétaires de Grande-Bretagne, les cheminots d’Allemagne ou les ouvriers du Portugal, de Roumanie ou d’Italie ; et au-delà de l’Europe, c’est la même question et la même lutte que l’on retrouve chez les métallurgistes d’Algérie, les mineurs de Bolivie, les familles pauvres expulsées des Etats-Unis, les ouvrières du textile du Bangladesh, la population d’Iran, etc. Ce qui se joue en France, c’est ce qui se joue dans le monde entier : la lutte de la classe ouvrière face à un système capitaliste en crise qui n’offre que toujours plus de misère, de privations et de barbaries à l’ensemble de l’humanité. La lutte continue ! Qu’une poignée de parlementaires aient voté la loi ne change rien, ils avaient aussi voté la loi sur le CPE avant que nous n’obtenions son abrogation.
Retraites, emplois, salaires, conditions de travail, etc. , tout est lié ! Aussi, nous proposons la plateforme revendicative suivante :
- 60 ans c’est déjà trop ! Garantie de la retraite à 55 ans pour toutes et tous, quelque soit la durée de la carrière avec une pension équivalente au moins au SMIC ; retraite à 50 ans pour les métiers les plus pénibles et les plus éprouvants (bâtiment, travail de nuit, etc.).
- Refus des attaques contre la Sécurité Sociale : gratuité des soins et des médicaments, maintien du salaire intégral pour tous les salariés malades ou victimes d’accidents du travail jusqu’au moment où ils sont aptes à la reprise. Interdiction du flicage des salariés malades ou accidentés par des organismes liés aux patrons.
- Travailler moins pour travailler tous : 32 heures par semaine, sans perte de salaire. Interdiction du travail de nuit sauf dans les métiers où cela est socialement ou techniquement indispensable (hôpitaux par exemple). Création massive d’emplois pour répondre aux besoins de la population et réduire la charge de travail.
- Hausse immédiate des salaires, pensions et allocations de 300 euros mensuels et augmentation du SMIC à 1600 euros nets ; indexation des salaires sur l’inflation ; égalité des salaires entre les femmes et les hommes.
- Interdiction des licenciements : Tout départ doit être compensé par une embauche. Tout chômeur doit recevoir une allocation équivalente au moins au SMIC payée par le patronat jusqu’au retour à l’emploi.
- Abolition du travail précaire ou temporaire : transformation de tous les emplois précaires en emplois stables, CDI dans le secteur privé, titularisation dans la fonction publique sans condition de concours ou de nationalité. Passage des contrats à temps partiels imposés à temps pleins.
- Contre la vie chère : Gel du prix du gaz, de l’électricité, de l’alimentation et des loyers. Réquisition des logements vides, gratuité des transports en commun. Contre le surendettement : annulation de toutes les dettes personnelles dues à des banques ou autres organismes de crédit.
- Egalité totale entre travailleurs français et immigrés : régularisation des travailleurs sans-papiers et de leurs familles, abolition de toutes les lois discriminatoires à l’encontre des immigrés, des roms ou gens du voyage.
- Libération et relaxe immédiates de tous les manifestants arrêtés ou inculpés depuis septembre 2010, levée de toutes les sanctions prises dans les entreprises à l’encontre de travailleurs ayant participé au mouvement. Paiement des jours de grève et reconnaissance du droit de grève sans aucune restriction pour tous les travailleurs.
- 20 semaines de congés maternité et 14 jours de congés paternité minimum, création de places en crèches pour chaque enfant dans les quartiers et les entreprises, droit au congés parental sans condition d’ancienneté dans l’entreprise.
La réalisation de ces revendications nécessite la mobilisation de la classe ouvrière et la création d’un véritable rapport de force contre le patronat et l’Etat à son service, et tant mieux si cette lutte permet de faire dégager Sarkozy et son gouvernement. Par contre, nous savons que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient. Nous avons subi des politiques anti-ouvrières depuis des décennies quelques soient les partis au pouvoir et savons que nous, travailleuses et travailleurs, ne pouvons compter que sur nous-mêmes et nos propres luttes pour améliorer nos conditions de vie ! Si les patrons ne sont pas capables de satisfaire ces exigences, qui sont des exigences vitales, nous le ferons nous-mêmes, en les expropriant.
Des travailleuses et des travailleurs en lutte
Source: Solidarité ouvrière