Le leader de la CGT a clos vendredi sa série de rencontres de fonctionnaires. Il s'alarme de leur « souffrance » et dénonce le « mépris » de Nicolas Sarkozy.
Pour Bernard Thibault, l'élection présidentielle débute ce jeudi. Vendredi dernier, le leader de la CGT a exhorté les 3 millions de fonctionnaires appelés à élire leurs représentants ce 20 octobre à « profiter de ce premier bulletin de vote pour adresser un message clair au gouvernement de refus de sa politique d'austérité et de casse du service public ». « Pour cela, le vote clair, sans ambiguïté sur sa signification, c'est le vote CGT, que personne ne peut copier », a-t-il insisté lors d'un rassemblement devant l'université de Jussieu, à Paris.
Devant une petite centaine de militants, il a fustigé le « mépris » de Nicolas Sarkozy à l'égard des fonctionnaires, « toujours présentés comme un fardeau ». Il a aussi évoqué, en vue de peser sur les débats présidentiels, la préparation d'un livre basé sur des exemples de terrain, « mettant en lumière pour les citoyens l'impact sur la qualité du service public de la politique gouvernementale ». Cette démarche est inspirée, même si Bernard Thibault s'en défend, du « Livre noir de la RGPP » que diffuse actuellement FO.
Redonner la flamme
Le leader cégétiste a en particulier pointé, vendredi, les fermetures de service de maternité dans des hôpitaux parisiens : « Bientôt, on ne pourra plus accoucher que dans le privé ! On abandonne des pans entiers de la vocation des hôpitaux. C'est dramatique. »
Cette intervention venait clore quatre semaines de déplacements à la rencontre de fonctionnaires de l'éducation, des douanes, de la recherche, des impôts ou encore des hôpitaux. Un tour d'horizon dont Bernard Thibault retient avant tout « le malaise et la souffrance d'agents coincés entre leur forte conscience professionnelle et le constat qu'ils n'ont plus les moyens d'assurer la qualité du service public ».
Sur le fond, la CGT aborde le scrutin sûre de sa force. Certes, elle pourrait connaître, comme dans d'autres bastions récemment (SNCF, EDF et GDF Suez notamment), une légère érosion de son score après l'échec du conflit sur les retraites. Mais la réforme de la représentativité devrait renforcer son influence dans les ministères et hôpitaux.
Sa principale crainte porte surtout, comme pour les autres gros syndicats, sur le taux de participation des agents. « La colère est là mais on sent aussi gagner le découragement face à l'inflexibilité du gouvernement, d'autant que les agents doutent de plus en plus de la capacité des syndicats à pouvoir peser. Le vrai enjeu des élections, c'est de leur redonner la flamme », confiaient vendredi plusieurs délégués CGT en marge de l'intervention de Bernard Thibault.
DEREK PERROTTE, D. P.
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