Kyosen.
Instabilité et polarisation idéologique en Europe
Comme prévu, la gauche (entendez le centre gauche sur un plan idéologique) espagnole a perdu aux dernières élections. Cette défaite est la copie-conforme de celle vécue par la gauche
portugaise.
En toute et bonne logique, ce scénario devrait aussi se répéter en Grèce.
Comment expliquer ces résultats ?
Et bien tout bêtement par le fait que les électeurs de gauche ne se mobilisent pas pour un gouvernement social-démocrate qui a comme seul projet de société davantage d'appliquer des politiques
d'austérité !
La réaction des électeurs de gauche est donc parfaitement saine et doit faire réfléchir la gauche sud-européenne. Il est temps pour eux d'abandonner la social-démocratie et d'embrasser le
socialisme, car sinon ils sont contraints de n'être qu'une copie laide et affadie d'une droite décomplexée.
Les libéraux (et leurs dérivés extrémistes en tout genre) quant à eux, profitent de la crise de la dette pour saccager l'Etat-providence et revenir à un capitalisme plus autonome,
exploiteur et opprimant (pour les classes moyennes et les classes précarisées).
Mais l'affaiblissement de l'Etat-providence polarise la société et renforce la lutte des classes.
Ce phénomène produit nécessairement une polarisation idéologique avec le retour du socialisme comme alternative au capitalisme sur la scène politique.
Les mouvements des Indignés sont annonciateurs de cette double polarisation. Ils préfigurent les futures forces contestataires radicales qui sont en voie de formation dans toute l'Europe, et
particulièrement dans les pays où la destruction libérale est en cours (comme en Grèce où des manifestations de communistes et d'anarchistes ont rassemblé jusqu'à 50 000 personnes, ou encore en
Espagne où l'extrême gauche a remporté de bons résultats électoraux).
La polarisation idéologique et sociale a commencé.
Le capitalisme peut trembler : la révolte est en marche !
*
NB
En France, en Italie, et en Allemagne, la gauche devrait probablement arriver au pouvoir lors des prochaines élections. Toutefois, ces résultats futurs s'expliquent de la même façon par le
fait que la population votera contre l'austérité décidé par les gouvernements de droite dans ce cas-la.
Les majorités se renverseront encore la fois d'après, si, entre-temps, les gauches italiennes, allemandes, et françaises ont été incapables de passer au socialisme, et donc d'apporter une réponse
humaniste, efficace sur le long terme, à la crise de l'endettement.