Depuis qu'elle en a pris la tête en janvier 2011, Marine Le Pen a procédé à des purges au sein du Front national pour dédiaboliser le Parti. Ces militants radicaux créent ou rejoignent depuis de multiples groupuscules. Pétainistes, identitaires ou nationalistes-révolutionnaires, ces mouvements, déployés dans toute la France, restent liés, de près ou de loin, au FN, terreau de l'extrême droite française.
- Paris, carrefour des droites extrêmes
- Lyon, le nouveau laboratoire
- Nice, patrie du Bloc identitaire
- Le Nord, bastion électoral du Front
- A l'Ouest, le réveil des Identitaires
- A l'Est, rien de nouveau
- Au Centre, des concerts néonazis
La capitale accueille logiquement presque tous les courants de l'extrême droite française. Troisième Voie, autour de l'ex-skinhead Serge Ayoub, réunit des militants nationalistes radicaux qui ne se retrouvent pas dans les idées du FN ou du Bloc identitaire, souvent jugées trop « soft ». Sa ligne politique reste floue : si Ayoub se veut le défenseur d'un mouvement solidariste, anticapitaliste, il s'associe (toujours) au milieu skinhead ou anti-islam.
Les sympathisants se regroupent au Local, bar associatif du XVe arrondissement, qui accueille le Tout-Paris nationaliste. En 2008, Marine Le Pen y prenait un verre, avec les blogueurs du site FDesouche.com.
Le 8 mai 2011, Ayoub organise à Paris son hommage à Jeanne d'Arc, et réunit 700 radicaux.
8 mai 2011
Présent à la manifestation, le Groupe union défense (GUD), s'est reformé un an plus tôt. Syndicat étudiant violent d'extrême droite, né en 1968 sur les bancs de l'université Panthéon-Assas (Paris-II), il a compté dans ses rangs le ministre de la Défense Gérard Longuet.
Aujourd'hui, le GUD compterait une quarantaine de membres. Visite à CasaPound, squat nationaliste à Rome, entraînements paramilitaires ou fascination de certains pour Hitler, le nouveau GUD n'a rien à envier à l'ancien. Son chef, Edouard Klein, a assisté en septembre 2011 à un colloque FN sur l'éducation, où Marine Le Pen était présente.
Dans l'ombre du GUD, agit l'un de ses anciens responsables, le sulfureux Frédéric Chatillon. Directeur de Riwal, agence de communication officieuse du FN, il est très proche de Marine Le Pen, même s'il n'a pas de rôle officiel au Front. A son propos, Marine Le Pen a dit à Rue89 :
« [Il] a une société de graphisme qui construit des sites internet. C'est un très bon professionnel : il fait mes affiches, il fait mes sites. On me demande des comptes sur quelqu'un qui est un fournisseur [...]. Est-ce que je suis comptable des idées politiques de celui qui fabrique mes affiches ? »
On l'a pourtant aperçu en octobre 2011 lors du voyage officiel de Marine Le Pen en Italie, mais aussi le 8 mai de la même année lors de la manifestation organisée par Ayoub. C'est que les anciens GUDards ont très mauvaise réputation au Front. Philippe Péninque, ancien dirigeant, et pourtant proche de Marine Le Pen, n'est jamais mis en avant.
Parmi les mouvances parisiennes, on retrouve aussi des Identitaires (Projet Apache) ou des catholiques intégristes (Civitas), qui envahissent de plus en plus le champ politique, comme cette campagne récente contre François Hollande.
Source: Rue 89.