Nouveau gouvernement Grec. Disons plutôt mascarade européenne puisque la seule véritable nouveauté est l'entrée de 2 ministres du parti d'extrème droite, tous les
autres postes d'importance ne changeant pas de main. Mais c'est une nouveauté intéressante. Cela démontre de manière réelle l'imposture des partis d'extrême droite que nous dénonçons depuis
toujours. Des partis qui, tirant sur le capitalisme, qui, vomissant sur cette europe, qui, se faisant les seuls défenseurs des peuples, accourent aujourd'hui dans un "cabinet d'Union Nationale"
pour faire tout l'inverse : sauvé le système capitaliste, conforter cette europe et opprimer le peuple. Pour nous, militants antifascistes c'est à dire notamment anticapitalistes et antiracistes,
c'est une très bonne leçon à tirer (dans ce triste épisode pour les grecs évidemment). En effet, les 2 ministres ont eu des liens très forts avec le FN ou des cadres ou ex-cadres du FN (voir
dessous). Et le parcours stratégique de communication de ce parti, le LAOS, ressemble énormément à celui du FN (voir autre article ci-dessous). Aussi, la seule bonne nouvelle politique - et oui,
ça peut paraitre bizarre- est sans doute cette participation de l'extrème droite à ce gouvernement néo-colonial européen. A nous, camarades, d'en faire l'usage politique adapté et
nécessaire.
Pour l'UPAC, Kyosen.
L'extrême droite grecque dit « merci l'Europe » et entre au gouvernement pour la première fois depuis la chute des colonels en 1974.
Le parti Alarme populaire orthodoxe (Laos) a deux ministres dans
le cabinet d'union
nationale investi ce 11 novembre : Makis Voridis, devenu ministre des Infrastructures et des
Transports, et Adonis Georgiadis, ministre adjoint du Développement, de la Compétivité et des Affaires
maritimes.
Le président de Laos, le député Georgios Karatzaferis, dont l'antisémitisme, l'anti-américanisme et la propension à épouser les théories du complot sur les attentats
du 11 Septembre n'étaient pas propres à rassurer les marchés, reste à la tête du parti, qui dispose de quinze députés et deux élus européens.
Makis Voridis a participé, lorsqu'il était à la tête du mouvement Front héllénique, à la la structure pan-européenne mise en place par Bruno Gollnisch au nom du Front national.
Rallié au Laos, il a pris la parole le 8 novembre 2009 au congrès de fondation du Parti
de la France, fondé par Carl Lang.
Source:Rue 89
En dix ans d'existence, cette formation est devenue un acteur important de la scène politique grecque en mettant progressivement en sourdine son discours
xénophobe pour gagner en respectabilité.
Nationalisme intransigeant
Lors de sa création en 2000, le Laos (pour Alarme populaire orthodoxe et dont l'acronyme signifie "peuple") était le seul parti d'extrême droite dans le pays. A
coups de slogans xénophobes et antisémites, le parti a rapidement trouvé sa place, rassemblant 13,7% des voix dès les élections municipales de 2002 dans la circonscription d'Athènes-Le Pirée
auprès d'électeurs peu effarouchés par les dérapages du fondateur de la formation Georges Karatzaferis : il avait réclamé en 2001 un examen du rôle du Mossad dans les attentats du 11-Septembre
aux Etats-Unis et présenté quatre néo-nazis sur sa liste régionale en 2002. Mais, au fil des ans, Karatzaferis a cherché à montrer un visage plus lisse, en devenant plus populiste. Refusant
l'étiquette d'extrême droite, il a fait adopter par son parti en 2007 une "charte" qui engage ses candidats à s'opposer "à tout phénomène de racisme, d'intolérance et d'antisémitisme". Une
stratégie qui a ouvert les portes du parlement au Laos après un score de 3% aux législatives en 2007, puis 5,67% en 2009. Le parti a aujourd'hui 16 députés.
Et face à la crise grecque, le Laos a joué la carte du partenaire politique responsable : il a approuvé, seul avec les députés socialistes, le premier plan de sauvetage international de la Grèce accordé par l'Union européenne et le
Fonds monétaire international en mai 2010. Mais la formation reste très nationaliste. En 2010, lors du débat sur l'adoption d'un projet de loi assouplissant la législation sur les immigrés,
le Laos avait dénoncé haut et fort un risque d'"invasion" étrangère et défendu "l'homogénéité" du pays. Avec le ministère des Transports, le Laos acquiert enfin la respectabilité qu'il
cherchait depuis ses débuts.
Source: JDD