En 1806, le premier empire sous Napoléon 1er institue la fête nationale le 15 août. Pour se faire et y donner une légitimité auprès du peuple français on a sorti du tiroir un obscur martyr du 4ème siècle "Santo-Néopolis" qu'habilement ont muta vers la traduction de Saint-Napoléon ce qui faisait résonance avec l'empereur Napoléon, ça c'est pour la côté mystique.Puis, on y accola la journée de l'assomption, ça c'est pour la côté eucuménique. Et enfin, on y a entretenu la légende du jour de la naissance de l'empereur lui-même, le 15 août 1769, ça c'est pour le côté charismatique.
De 1806 à 1813, cette fête nationale célèbra surtout le régime avec la gloire de la nation tout en s'appuyant sur la tradition française des fêtes catholiques (toussaint, ascencion etc...) et paiennes (carnaval, charivari) ce qui, surtout dans les campagnes lui permettait de cimenter la plèbe autour des élites.
De 1815 à 1848, le 15 août devint plus confidentiel car célébré dans les milieux bonapartistes. Et si les Bourbons au pouvoir l'ont maintenu ce ne fut là encore que dans un but de provoquer une liesse populaire et contenir d'éventuelles contestations locales.
Le 16 février 1852, Napoléon III officialise de nouveau par décret le 15 août ou plus précisément la Saint-Napoléon pour favoriser l'instauration d'un ordre civique radicalement différent, susceptible de « réunir tous les esprits dans le sentiment commun de la gloire nationale ». Le choix de cette date fut la première d'une série de tentatives visant à « bonapartiser » consciemment le régime issu du coup d'État de décembre 1851, processus qui culminerait dans la restauration de l'Empire à la fin de cette même année. Cette célébration nationale dura jusqu'à la guerre avec la prusse en 1870. Ce fut ensuite après la défaite contre la prusse que le 14 juillet fut mis en place en 1880 sous la troisième république afin, lui aussi, de remobiliser l'esprit national.
Ce qui est intéressant dans le 15 août, ce fut la joute théatrale de pouvoir qu'il y eut entre les institutions bonapartiennes (mairies) et l'église alors que toutes les deux ne cherchaient que la même chose: un outil supplémentaire de l'aliénation du peuple. Ce consensus à donc par conséquent en grande partie fonctionné. Comme plus tard, celui du 14 juillet. C'est en sorte l'utilisation habile du syndrôme de Stockholm.
Sources: wikipédia.org, Histoire.fr, France Culture.fr.