Qu’est ce que le CNTS ? : Le Cercle National des Travailleurs Syndiqués, une petite officine du Front National, sorte de coquille vide censée capter les salariés « victimes » des organisations syndicales du « système » dont ils auraient été exclus.
Le président de ce cercle très restreint, Thierry GOURLOT, par ailleurs conseiller de Marine Le Pen au Dialogue social (sic !), a publié récemment un communiqué du CNTS s’en prenant
avec une rare violence aux organisations syndicales. Il attaque d’abord la Fédération des Services Publics CGT, coupable à ses yeux d’avoir dénoncé l’imposture du programme frontiste en matière
de réforme territoriale (voir le tract incriminé sur notre site) mais, en fait, aussi parce qu’elle fut à l’initiative de l’exclusion de la CGT du militant FN Engelmann, candidat de ce
parti aux élections cantonales en Moselle en 2011.
Ensuite, le communiqué s’inquiète de « l’union sacrée de six syndicats contre le FN (FO-SUD-UNSA-CGT-CFDT-FSU) » ; pourtant il essaye de se rassurer en expliquant que
« d’ailleurs la plupart des adhérents et des élus des différentes OS (organisations syndicales) sont en désaccord avec leurs directions d’où la multiplication des réunions internes, de
diffusions de brochures, de remise « en ordre » de certaines sections… » Le communiqué frontiste se conclut de manière martiale par : « Tout cela nous semble de bon augure pour
demain, les chiens de garde (du capital) aboient, la caravane (de la libération sociale) passe… »
Derrière cette logorrhée se cache mal la rage qui gagne les responsables du parti lepéniste ; l’OPA qu’ils pensaient avoir réalisée sur certaines couches populaires désespérées s’avère moins certaine au fur et à mesure du déroulement de la campagne électorale. Marine Le Pen est nettement plus applaudie dans les congrès de petits patrons qu’aux portes des usines ! Par ailleurs, les campagnes syndicales contre le danger du vote FN se sont multipliées, nombre de syndicats ayant relayé les argumentaires confédéraux – et ceux de VISA – en sortant du matériel ad hoc : 4 pages adaptés, articles dans la presse syndicale, tracts... Des formations syndicales ou des journées d’étude spécifiques contre l’extrême droite voient aussi le jour.
Cette mobilisation commence à porter ses fruits dans le monde du travail et, même s’il reste encore beaucoup à faire, la propagande frontiste trouve maintenant face à elle des contradicteurs
syndicaux efficaces et capables de contrecarrer sa démagogie. Du coup, dans le camp fasciste, on s’énerve quelque peu. Récemment, sur un blog d’extrême droite, on se vantait d’avoir arraché nos
affiches anti-FN collées sur les panneaux syndicaux d’une salle de profs d’un collège ; beaucoup plus graves sont les agressions à Toulouse, Lyon et dans la Sarthe dont ont été victimes des
antifascistes et parfois même de simples passants. Après les aboiements, certains affidés d’extrême droite se mettent donc à mordre…
Pour en revenir à ce communiqué du CNTS, il est bon de rappeler que ce Monsieur Thierry GOURLOT n’est pas un inconnu ; outre ses fonctions au Front National, cet individu, qui a déjà été candidat
FN aux dernières élections cantonales (voir notre article sur ce site « le front …syndical ») est un des 500 parrains de Marine Le Pen en tant que conseiller régional de Lorraine. Il est par
ailleurs membre de la CFTC Cheminots. En 2011, la CFTC avait refusé de le radier, prétextant qu’il n’avait pas de mandat et était un simple adhérent. Au vu de la prose rageusement antisyndicale
que ce Monsieur signe au nom du CNTS, nous posons une deuxième fois la question à la Direction de la CFTC : Quand allez-vous enfin vous débarrasser de cet « adhérent » qui crache sur les
syndicats ? En l’excluant, vous feriez œuvre de salubrité pour les valeurs du syndicalisme.
VISA / 07/04/2012