En France, John King est essentiellement connu par les amateurs de foot et de littérature à l'estomac pour avoir balancé en 1996 la bombe "Football Factory", premier volet d'une trilogie consacrée aux hooligans du Chelsea FC. Il a également livré un roman autobiographique, "Human punk", rythmé par sa passion pour The Clash.
Puis John King s'est attaqué (avec bienveillance) aux Skinheads, avec un nouveau roman éponyme. Depuis le revival skin dès la fin des 70's et la récupération du mouvement par le National Front
anglais, la culture skinhead a vu ses idéaux et valeurs lacérées par les crocs des récupérateurs néo fascistes/nazis.
A l'origine, le skinhead anglais admirait la musique jamaïcaine, reggae, ska, blue-beat. Il ne lui serait jamais venu à l'idée de ratonner à Brixton, et d'ailleurs de nombreux noirs venaient
grossir les rangs skinheads. Au-delà de la musique et des fringues, le skinhead avec un orgueil de classe: fier d'être prolétaire. Et anglais, il va sans dire, drapé dans l'Union Jack.
John King n'a pas été skinhead stricto sensu, mais les a beaucoup fréquentés, notamment dans les travées de Stamford Bridge, le stade de Chelsea. Son roman met en scène trois générations de
skinheads: Terry English a 50 ans, veuf, propriétaire d'une société de Minicabs (ces taxis low-cost), c'est un skinhead old-school, fan de Prince Buster, Symarip ou Laurel Aitken. Ray, son neveu,
est plutôt tendance Oï, une musique violente dérivée du punk. Enfin, Laurel (prénommé ainsi en hommage à Laurel Aitken), fils de Terry, est un ado branché skate-punk. Leurs trajectoires et
différentes époques s'entrelacent.
Un reportage de Bertrand Loutte :
Source: Arte Journal