Les militants de l'Union Prolétaire Antifasciste Creusoise (UPAC) sont indignés de la jurisprudence effectuée en matière correctionnelle par le tribunal de Limoges. Et contrairement aux hommes politiques qui, hypocritement, sous le couvert d'une fausse séparation des pouvoirs ne commentent pas les décisions de justice, l'UPAC qui prend au pied de la lettre l'expression que « la justice se prononce au nom du peuple », ne va donc pas faire l'économie de la critique.
Pour ceci nous nous appuyons sur 2 jugements récents.
Le premier, qui date du 12 juillet , a vu 2 camarades antifascistes de Limoges condamnés à 1 mois de prison avec sursis et 600 euros d'amende pour avoir « molestés » un civil bardé d'un tee-shirt avec des symboles nazis et qui n'était autre qu'un agent de police pas en service.(voir articles précédents).
Les symboles affichés par ce « nazillon » tombent sous le coup de la loi et plus exactement de l'article R 645-1 du Code Pénal, nous citons : « Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 5e classe le fait, sauf pour les besoins d’un film, d’un spectacle ou d’une exposition comportant une évocation historique, de porter ou d’exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945, soit par une personne reconnue coupable par une juridiction française ou internationale d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité prévus par les articles 211-1 à 212-3 ou mentionnés par la loi n° 64-1326 du 26 décembre 1964. »
Et hors le fait que l'individu « bousculé » soit un policier ce qui pourrait lui valoir quelque appui institutionnel, nous sommes atterrés de l'analyse juridique que les juges ont fait de la situation.
En effet, ils ont tout simplement écarté ce que l'on appelle en terme juridique le lien de causalité c'est à dire le lien entre le geste reproché et la circonstance ayant amené ledit geste. Il est évident que nos camarades antifas ont eu une réaction toute légitime due au sentiment de provocation devant les signes fachos exposés à tous le monde par cet individu. Et que c'est cela qui a déclenché leur réaction. Ce n'est pas l'interprétation qu'en ont fait les juges parce qu'ils ont isolé le geste reproché (gifle?) du fait déclencheur (tatouages nazis) dans un déni des réalités sociétales d'aujourd'hui (montée du fascisme) et en se confondant dans une analyse des plus facile et absurde (dixit :« nous sommes en tant de paix »). Cela fait tout de même penser aux sombres années 30 où là aussi certains ne voulaient pas voir ce qui pourtant commençait à crever les yeux : l'avènement du pouvoir nazi. Alors si la justice se rend au nom du peuple, ce genre de jugement fait plutôt penser que la décision a été rendu au nom des institutions c'est à dire pour protéger le carcan qui encadre le peuple, protéger un fascisme qui lui sert bien et protéger une certaine nomenklatura.
Cela est encore plus flagrant lorsque nous mettons ce jugement en parallèle avec la décision du 19 juillet dernier et mise en délibéré au 20 septembre prochain. Cette affaire concernait les actes de violence et port d'armes prohibées sur un patron de bar de Limoges plutôt orienté à gauche et de son serveur par le secrétaire départemental du Front National et 3 de ses acolytes. A eu lieu une véritable descente à l'endroit du bar puisque tout était organisé notamment la détention d'armes (couteau, batte de baseball). La décision des juges a retenue 4 mois de prisons avec sursis pour le responsable du FN et un de ses complices. 4 mois pour deux attaques répétées, une première qui fit venir les forces de l'ordre puis une seconde à l'intention revancharde qui amena une menace au couteau et un coup de batte sur le nez du patron qui fut cassé ! En comparaison d'une prétendue « gifle » dans le premier cas, nous sommes tenter de penser que les actes du secrétaire du FN et de ses fachos de service ont été bien minorés. Ce n'est pas que l'enfermement soit pour nous évidemment la solution à la délinquance mais il est à craindre en mettant en balance les 2 jugements que nous soyons bel et bien dans un système de justice orientée et de classe. Ce que nous rejetons le plus fermement possible.
Et alors que l'intention des juges est de démontrer au citoyen qu'il ne faut pas faire justice sois-même, ce n'est pas avec des jugements comme ceux là que le principe éducatif qui doit s'exprimer par la décision de justice va se faire. Bien au contraire.
Aussi, l'UPAC considère que les camarades antifas de Limoges ont fait œuvre de salubrité publique en ne laissant pas quelque individu que ce soit s'exposer en mode facho. Il faut toujours couper la mauvaise herbe à la racine et quand le système judiciaire et étatique est défaillant ou volontairement laxiste vis à vis de la mouvance fasciste, les antifascistes ont le devoir de se lever face aux fanatiques du 3éme Reich et de combattre la peste brune par tous les moyens, même physique.
No Pasaran !
L'UPAC.
Nb : Nous avons mis en place une caisse de solidarité afin de contribuer au règlement de l'amende de nos camarades. Pour celles et ceux qui veulent prendre part à ce geste de solidarité, nous contacter par mail :
upac.23@gmail.com