Avec le récit d'Elie Domota sur ce qui se passe en Guadeloupe, on est bien loin de l'image idyllique des sept îles enchanteresses de la Caraïbe...
Elie Domota, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), et porte parole du LKP (collectif d'organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles de Guadeloupe) était l'invité d'honneur, vendredi soir, d' une réunion publique à Limoges. Il venait, à l'invitation du Comité international contre la répression et la défense des droits syndicaux et politiques (CICR), parler de la répression antisyndicale en Guadeloupe, suite au mouvement social contre la vie chère de 2009 d'abord. Ensuite pour parler de la non application et du non respect de l'accord Bino, qui avait mis fin à la crise sociale. Cet accord prévoyait, à partir de mars dernier, le versement d'une prime de 200 euros par les entreprises.
Or, comme l'a indiqué Elie Domota, «la CGPME et le Medef ne veulent pas prendre cette prime en charge, et les autorités laissent faire. Le protocole d'accord prévoyait que ces 200 euros étaient pen- dant 3 ans pris en charge par l'Etat et les collectivités, puis par les entreprises. L'accord a été signé en présence du préfet et de quatre directeurs du travail. Nous leur avons écrit pour dénoncer cette situation, mais ils n'ont pas répondu».
Alors depuis le 10 mai, à l'appel du LKP, 3000 salariés de 100 entreprises, sont en grève générale illimitée. «La seule réponse de l'Etat : la répression en nous envoyant des gendarmes venus de métropole. Dix-sept de nos camarades sont poursuivis pour homicide involontaire, après qu'un jeune motard de 20 ans se fut tué dans un accident de la circulation. D'autres ont été poursuivis pour avoir refusé des tests ADN, puis condamnés à verser une amende de 1000 euros ! Nous demandons l'arrêt de tous les procès contre des syndicalistes pour des actes relevant de leurs mandats syndicaux et la levée de toutes les sanctions. Nous allons écrire, en ce sens, à la ministre de la Justice.»
Bien d'autres sujets ont été évoqués, comme la préparation de la réforme territoriale, «la Guadeloupe est le laboratoire de cette réforme et l'est aussi pour l'éradication de tous les acquis sociaux»
FATIMA AZZOUG,