Pour le 1er mai, Nicolas Philippe Adolphe Sarkozy vient de faire une énième provocation au monde prolétaire. Et alors que, pas plus tard que le lundi 23 avril, lors d'un discours de campagne électorale, il déclarait vouloir protéger la France d'un retour aux années 30, face à la crise du capitalisme, face à la montée de l'extrême droite, il ajoutait à cela le retour du régime de Vichy par sa décision de lancer lors de ce 1er mai, un rassemblement pour la fête du travail, du « vrai travail ».
L'esprit du 1er mai trouve sa première racine française en 1793 et une fête du monde du travail le 1er pluviose (janvier).Puis, cette fête se transforme en journée de manifestation des travailleurs, qui se positionne le 1er mai, lors du 1er mai 1886 et la pression syndicale des travailleurs américains lors de mobilisations pour des revendications salariales centrées autour de la journée de 8 heures. En France, la II ème internationale socialiste, le 20 juillet 1889, instituera le 1er mai comme une journée de manifestation notamment aussi dans le cadre revendicatif de la journée de 8h00. L'UPAC vous renvoi sur le très bon article des Resdkins Limoges sur le sujet : « Histoire du 1er mai », http://redskins-limoges.over-blog.org/article-histoire-du-1er-mai-103957179.html
Le 1er mai n'est donc en rien une « Fête du Travail » mais une journée de mobilisation sociale de l'ensemble du monde du travail porté par les organisations des travailleurs avec, en plus, un caractère international, de par son côté universaliste et du fait que cette journée soit présente dans de nombreux pays.
Dans l'esprit, cette journée s'oppose donc à ce que veut en faire le Front National, une journée à caractère national-patriote, non revendicatif pour le monde du travail car juste symbolique et anti-syndical donc anti-travailleurs car instaurant comme tout régime fasciste un lien directe individuel et vertical entre le pouvoir politique (en haut) et le travailleur (en bas). Par conséquent, une soumission totale à un ordre établi et incontestable. L'organisation des travailleurs étant rendue inutile par l'asservissement individuel de chaque travailleur par le lien romantique et affectif que le pouvoir fasciste a mis en place avec le chef.
Pour Nicolas Philippe Adophe Sarkozy, la seule différence avec le FN est encore plus nocive et dangereuse car plus vicieuse. Il tente adroitement de faire rompre ce qui uni légitimement les travailleurs à leurs organisations syndicales en introduisant le notion de « vrai travail » et donc de vrais travailleurs, sous-entendu pour lui, ceux qui ne se regroupent pas au sein des syndicats vindicatifs, ceux qui ne se mobilisent pas pour améliorer leur condition ouvrière, ceux qui, en faite, ne contestent pas le système et le pouvoir en place. Comme disait Jean Ferrat dans sa chanson « La Porte à Droite », Sarkozy veut laisser subsister les « bons syndicats, ceux qui plaisent au patronat. ». Par conséquent, contrairement aux nazillons du FN qui , pour le coup, sont plus clairs, mais pas moins dangereux, lorsqu'ils affichent l'éradication des organisations des travailleurs, Sarkozy veut scinder les travailleurs entre les serviles et les insoumis, il veut promouvoir un syndicalisme de légitimation du pouvoir sur un syndicalisme de revendications face au pouvoir. Et, au regard de l'Histoire du syndicalisme depuis plus de cent ans et surtout depuis ces 30 dernières années, Sarkozy ne vient réellement que poser la touche finale de ce que le capitalisme a sciemment et presque « scénariquement » mis en place. Sarkozy joue sur la même ambivalence que Pétain en son temps. Il est la courroie de transmission qui, sournoisement, en trompant le peuple, l'amène moins "frontalement" au fascisme que ne le ferait les fascistes eux-mêmes. Ce qui inclut aussi les effets de zèles car il faut essayer de doser c'est à dire qu'il faut à la fois tempérer le prolo pour ne pas le brusquer et à la fois le pousser sur cette voie. Ce qui se voit lorsque là où le FN se dit anti-syndical, Sarko et l'UMP se disent respectueux des "corps intermédiaires", des syndicats bien intégrés dans un système.
Aussi, ne nous laissons pas voler l'Histoire ouvrière, ne la laissons pas se faire caricaturer et vider de tout son sens par des fascistes refoulés ou des nazis exacerbés.
Faisons toutes et tous de cette journée du 1er Mai, ce qu'elle doit être : l'expression résonnante, durable et radicale de la révolte prolétaire. Soyons nombreuses et nombreux ce jour là pour montrer à Sarkozy et aux fachos de tous poils que la lutte ouvrière ne s'achète pas, ne se discute pas, et ne se rend pas !
Solidarité Prolétaire, Solidarité Ouvrière, Solidarité des Peuples,
Solidarité internationale des Travailleurs !
Nb : En image, l'églantine rouge (fleur rouge), C'est la fleur qui symbolisait le 1er Mai avant le muguet (fleur blanche) et son institutionnalisation par Pétain.
L'UPAC.