Les politiques dans leur ensemble émettent un certain dédain structurel et philosophique à l'égard des organisations des travailleurs. Plus précisément, le Front National en a toujours fait son fond de commerce jusqu'à le noter noir sur blanc dans son programme pour les présidentielles. Mais un autre politicien, Nicolas Sarkozy, vient de rentrer dans cette chasse aux sorcières anti-syndicale, porté par l'envie électoraliste de marcher dans les pas du FN et soutenu par des lieutenants aux relents fascistes.
Sur la légitimité des syndicats, l'UPAC tient donc à apporter un éclaircissement et à remettre à leur place Sarko et Le Pen.
1- Sur le poids des Partis politiques en France en adhérents par rapport à la population.
Lutte ouvrière : 8 000 adhérents
NPA : 6 000
Parti de gauche : 10 000
Parti communiste : 140 000
Europe Ecologie : 8 000
Parti Socialiste : 200 000
MODEM : 35 000
Nouveau Centre : 15 000
UMP : 220 000
Front National : 50 000
Soit un total de 692 000 sur 65 millions d'habitants, les partis politiques ayants pour vocations à représenter toute la population. Mais pour établir un ratio plus juste, nous retenons 75 % de la population totale soit 49 millions de personnes âgées de plus de 20 ans.
Cela donne une représentativité des partis politiques de 1,41 % par rapport à la population française adulte.
2- Sur le poids des Organisations syndicales en adhérents par rapport aux salariés.
Nous prenons les 5 principales confédérations syndicales, donc exit Solidaire et UNSA. (c'est juste un choix statistique).
1. La Confédération française démocratique du travail (CFDT) > 833 108 adhérents (chiffre donné par la CFDT sur son site) > Secrétaire général : François Chérèque.
2. La Confédération générale du travail (CGT) > 700 000 adhérents (chiffre donné par la CGT sur son site) > Secrétaire général : Bernard Thibault.
3. Force Ouvrière (FO) > le nombre d'adhérents étant tenu secret, il est impossible de le présenter ici (certains parlant de 600 000, d'autres de la moitié, voire du tiers) > Secrétaire général : Jean-Claude Mailly. Nous retenons 500 000.
4. La Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC) > 142 000 adhérents (chiffre donné par la CFTC sur son site) > Président : Jacques Voisin > Secrétaire général : Philippe Louis.
5-La Confédération Française de l’Encadrement – Confédération Générale des Cadres (CFE-CGC) > 112 947 adhérents (chiffre donné par la CFE-CGC sur son site) > Président : Bernard Van Craeynest > Secrétaire général : Carole Couvert.
Soit un total d'environ 2 millions 288 mille 55 syndiqués. En gros : 2,3 millions.
On prend le chiffre de l'INSEE de 2010 sur le nombre d'emplois salariés et non salariés en France : 26 241 000.
Cela donne un rapport syndicats/travailleurs de 8,7 % pour la représentativité syndicale.
3- Comparaisons.
En terme de représentativité, les Partis politiques avec 1,41 % sont 6 fois moins représentatifs que les syndicats avec 8,7 %.
En nombre d'adhérents, les partis politiques avec 692 000 adhérents au total sont équivalents à la seule CGT qui avec 700 000 adhérents égale voire dépasse l'ensemble des partis politiques.
Mais allons encore un peu plus loin et allons habiller le FN qui se targue sans arrêt de parler de syndicats non représentatifs.
Le FN c'est 50 000 adhérents soit 0,10 % de représentativité au sein de la population majeure française quand le plus petit des syndicats énuméré ci-dessus, la CFE-CGC avec 113 000 adhérents représente 0,43 % des travailleurs soit 4 fois plus !!
Pour l'UMP, plus important parti politique avec 220 000 adhérents et qui tient aujourd'hui encore les rênes du pouvoir, il pourrait être comparé à un petit syndicat face à la CFDT, la CGT ou FO.
4- Conclusion.
Alors que ces politiques là, que ces politiciens de caniveau ne nous parlent pas de démocratie, ne nous fassent pas la morale sur la légitimité et ne nous donnent aucune leçon en matière de responsabilité.
Parce que moins de 2 % d'une partie de la population qui manœuvre pour le pouvoir et qui lors d'élections se souvient soudainement qu'il existe 98 % de gens dont on doit s'occuper ou tout du moins dont on doit faire croire qu'on les écoute; ça c'est un déni de démocratie dans ce qu'elle a de collectif et de porteur pour toute une population.
Parce qu'attaquer, toujours à des fins électorales, les organisations syndicales, en les montrant du doigt et en les traitant de tous les maux pour s'exonérer de ses propres responsabilités ; ça c'est illégitime.
Parce que faire croire que l'organisation politique est supérieure à l'organisation des travailleurs et qu'elle peut se passer des syndicats ; ça c'est irresponsable.
Et si des deux organisations, politique et syndicale, il y en a une qui devrait se faire discrète sur ce genre de questions, c'est bien la première !
L'UPAC