Youpi ! Bientôt les élections présidentielles. Mais ciel, pour qui vais-je voter, pour quoi vais-je voter, et pourquoi irais-je voter ? Dit autrement, en supposant que je me rende dans ce bureau de vote qui me file le bourdon –l’école primaire où très tôt on m’inculqua la citoyenneté à coup de règle sur les doigts–, qu’introduirai-je dans l’urne républicaine vaillemment surveillée par quelques bons citoyens qui n’ont sans doute rien de mieux à faire que d’afficher leur civisme, au vu et au su des élécteurs.. Il doit vraiment se demander ce qu’il a fait au bon dieu, le bon Dieu. Les hommes chômeront le dimanche, avait-t-il pourtant clairement sous-entendu en donnant l’exemple. Il n’avait même pas assisté au moindre office, le bon Dieu : ni matines, ni messe, ni vêpres, ni complies, rien qu’une bulle, qui n’avait rien de papale, bien méritée. Avec le coup du pain et du vin, le fiston avait compris le message. Moi aussi : pas un dimanche sans les chips et l’apéro. Et attention, pas un apéro de puceau.
Que ferai-je ce 22 avril 2012 ? Rien qui exige quelque effort ou démarche vaine, comme aller donner ma voix à quelque olibrius plus fort en gueule qu’en actes. Sauf si, d’ici là, ce 22 avril devait se trouver être un lundi, ce qui serait surprenant. Suivant les enseignements christiques depuis ma plus tendre enfance, je réserve les dimanches au farniente, et ce sera relâche. À moins qu’on ne me traîne manu militari dans un quelconque bureau de vote pour m’y contraindre à remplir mon devoir de citoyen. Serai-je alors pris au dépourvu ? Certes non, car de vieux restes de sens civique m’auront amené à deux choix possibles :
1. Glisser ma carte d’électeur afin de m’en débarrasser une bonne fois pour toutes, celle-ci ne permettant même pas l’ouverture de la moindre porte, contrairement aux cartes bancaires.
.
2. Participer au redressement économique de mon pays. . .
.
.
.
À condition, bien sûr, que, s’inspirant de cette (peu ?) glorieuse année 1789, personne n’ait pensé à plus expéditif.... . . .
.
.
.
.
.