
Le maire de Montbéliard s’est joint à la centaine de manifestants des partis, syndicats et associations de gauche, qui ont participé à un pique-nique organisé devant la cité judiciaire de Montbéliard, hier, entre 12 h et 14 h contre les idées du groupuscule d’extrême droite « Front Comtois ». Photo José Gonzalvez
Le procès du président du groupuscule d’extrême droite « Front comtois » a été reporté au grand dam du collectif qui l’avait assigné en justice pour y répondre de haine et incitation à la discrimination raciale, hier, à Montbéliard.
Déplorant l’absence et du prévenu, Gaëtan Perret, président du Front comtois, et de son avocat parisien, M e André Chami, du collectif d’associations, syndicats et partis de gauche qui ont assigné le groupuscule d’extrême droite devant le tribunal correctionnel de Montbéliard, n’a pas caché que « le procès aurait pu se tenir ». Mais il a donné acte au président Alain Troilo et à la procureure de la République, Thérèse Brunisso, du renvoi de ce dossier à la date du jeudi 8 décembre, à 9 h.
« Nous sommes là pour montrer au Front comtois et aux identitaires de l’extrême droite qu’à Montbéliard, on ne peut pas accepter la diffusion d’idées et de slogans racistes. On sera toujours là pour montrer notre refus. Ce sont des gens dangereux, qui développent des idées dangereuses. Nous sommes là à visage découvert, pas eux. Nous serons là le 8 décembre et, je l’espère, encore plus nombreux », a déclaré Nadia Barznica, secrétaire de la FSU, à l’issue de l’audience confirmant le renvoi du procès. Un renvoi qui était connu et annoncé depuis deux jours mais qui n’a pas dissuadé le front constitué contre le Front comtois d’organiser un « pique-nique solidaire » devant la cité judiciaire de Montbéliard, hier à midi.
Une centaine de militants et d’élus locaux, certains arborant leur écharpe tricolore, se sont retrouvés autour du brasero alimenté par Pascal Tozzi, leader cégétiste d’EDrF.
Le maire, Jacques Hélias, accompagné de quelques conseillers -Aurélie Lollier, Lionel Manière, Éric Lançon- est venu apporter son soutien aux manifestants. « Dorénavant, ce groupuscule n’aura plus aucune salle à Montbéliard. Et c’est au ministère de l’Intérieur d’interdire ce mouvement qui rebondit sur le désespoir des gens, surtout dans les quartiers populaires. Il faut que les citoyens fassent attention à ce que le vote protestataire ne profite ni au Front national, ni au Front comtois », estime le premier magistrat montbéliardais à qui certains faisaient grief d’avoir accordé une salle associative à ce groupe en janvier dernier.
« Je n’avais pas le droit de refuser. Mais leur réunion ayant entraîné un trouble à l’ordre public, je suis fondé depuis à leur refuser une salle », explique Jacques Hélias.
Plus catégorique, ce salarié de PMTC, qui se prénomme Jacques lui aussi : « Il faut leur interdire de s’exprimer », estime cet ouvrier fraiseur, militant du Front de Gauche, qui a été candidat, à Pont-de-Roide, lors des dernières élections cantonales. « Moi, je dis qu’il faut interdire ces groupes néonazis et fascistes, qui nous rappellent de sinistres épisodes de notre Histoire », affirme le métallo, qui rapporte tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
Source : le 09/09/2011 à 05:00 par José Gonzalvez