En réaction à la politisation du mouvement skinhead qu'ils jugent contraire à ses traditions,les Skin Heads Against Racial Prejudice(S.H.A.R.P) naissent aux Etats-Unis en 1987.Le SHARP américain reprend à son compte l'imagerie patriotique et antinazie avant que le mouvement ne s'internationalise progressivement.Le SHARP est un logo de ralliement de tous les skinheads qui refusent le racisme au sein de leur scéne culturelle.
HISTOIRE DU SHARP A PARIS
Le logo SHARP n'apparait qu'en 1989 dans des skinzines assez confidentiels et dont les rédacteurs cultivent l'anonymat pour échapper à la pression d'une scéne encore trés influencée par les "Rock Against Communism".Le terme "Bonehead" est employé pour les différencier des skinheads non-racistes et stigmatiser ainsi les nazis chauves.Cette stratégie est lente à se développer surtout à Paris ou la réputation des skinheads est détestable: les bandes de "zoulous" et de rockers auto-proclammés "chasseurs de skins" s'opposent violemment aux derniers skinheads parisiens et à leurs alliés(casuals,"rebels","gudards","pnfe"....) Les Trojan Skins ignorés des grands médias font les frais de cette violence aveugle tandis qu' on commence à parler des "redskins" dans certains articles.A Paris les premiers fanzines "Sharp" (Symphonie Urbaine,Fantomas) cotoient dans les boutiques spécialisés (CHELSEA) des skinzines à l'opposée de leurs convictions. Ce sont ces mêmes rédacteurs qui vont rallier les Ruddy Fox à leur cause en leur faisant découvrir les racines "sixties" et "Trojan reggae" du mouvement skinhead originel.Les Ruddy Fox dont certains membres reprenaient le look vestimentaire des skinheads dans leur rang sont la premiére bande a collaboré avec le Sharp,l'anti raciste action et a épargné les Trojan Skins dans leurs représailles contre les skinheads. Cette bande composée essentiellement de jeunes noirs,d'anciens ducky boys et de jeunes des cités ne va pas excéder une trentaine d'individus:elle prend la reléve des autres "chasseurs de skins"(tendance "fifties") et va demeurer la plus active en organisant des descentes musclées dans le quinziéme arrondissement (LONDON STYL et CHELSEA) et dans la plupart des concerts (Ska,Hard core....) de la Capitale;en revanche elle va éviter soigneusement les alentours du Parc des Princes contrairement à la rumeur entretenue aujourd'hui.Leur histoire prend fin avec la disparition progressive de leurs ennemis (Chelsea Firm,JNR,etc...) Nous sommes alors au milieu des années 90 et la scéne RAC est en sommeil dans la Capitale;une nouvelle génération de jeunes skinheads en profite pour faire son apparition: elle est parfois apolitique mais majoritairement influencée par le courant Sharp .En France comme ailleurs en Europe le combat des skins antiracistes va rejoindre progressivement la cause des "Antifas".Même si les rapports entre le Sharp et les nouveaux reds (RASH) sont parfois tendus,ils vont composer la nouvelle scéne "ANTIFA" fortement influencée par la musique OI et la culture vestimentaire skinhead pendant les années 2000. Impensable dans les années 80 cette récupération de l'imagerie skinhead donne lieu aujourd'hui à une réécriture de l'histoire par internet...
JUSSIEU SKINS :Une petite bande de copains influencés par le "TROJAN" et dégoutés par la politisation excessive de la scéne parisienne à la fin des années 80 -début 90; On y retrouve fred PINEAU (Fantomas zine),Manu R.,Alteau etc..Rejoint par Eric Launay (Symphonie Urbaine),les fréres etchegarray (liquidator zine),des rude boys et des herberts. Un groupe bien pacifique( même en bande) qui se réunit dans un café prés de la fac de Jussieu et qui pense d'abord à s'amuser ,à boire et à écouter de la musique "sixties". Débuts difficiles avec certains groupes de "chasseurs" surpris de voir cohabiter ainsi des "blacks" et des"skins" dans un même café.
PERRY BOYS: Un groupe de fans du Red Star 93 qui acceuille des militants CNT,des Sharps( chanteur de 8°6 crew),et des "reds"...Etoile rouge de rigueur et un petit kop antifasciste qui se veut une réponse au "Kop de Boulogne".
CHELSEA: Un local minuscule qui sert de magasin spécialisé prés du Métro Convention;ouvert par Eric Saunier et Fabian Guyomarch (ancien des "skins des Halles) en 1989 et qui fermera vers 1992-93 (brouille entre les proprios). Considérés à tort comme le rival du LONDON STYL...Plutôt complémentaire en vérité :on y trouvait des fanzines,des disques oi/rac/ska et des fringues skinheads. Lieu de rendez vous pour la "Chelsea Firm" et les Skins de Province;cohabitation paisible avec les SHARP de jussieu...Deux ou trois descentes des Ruddy Fox dans le café Convention (fumigéne et gazeuse),course poursuite avec la "Chelsea Firm" et des "JNR";visite ultra rapide du chef des Ducky Boys qui repart au sprint en remarquant la sortie de Fabian armé d'un marteau...Le magasin était placé sous surveillance policiére;les "R.G" peuvent y mettre leurs dossiers à jours car c'est l'époque ou les bandes urbaines (skinheads,"zoulous",...) font la Une des médias.
RODDY MORENO: Le chanteur britannique de "the Oppressed" (Oi band antifasciste) séduit par le concept du "SHARP" lors d'un voyage aux USA,va le populariser à sa maniére en l'important avec lui en Europe et notamment en Allemagne ou dés 1992 les manifs de skinheads Sharp vont réunir des centaines de personnes dans la rue pour s'opposer aux groupes néo nazis qui focalisent l'intérét des médias.
SHARP BEAUVAIS: L'équipe du zine "Un monstre est en moi" dont le rédacteur skinhead est aussi président d'un fan-club des Béruriers Noirs(!),est considéré aujourd'hui historiquement comme la seule cellule 100% skinhead anti raciste en France en 1989.Elle ne réunit à cette époque qu'une dizaine de militants antiracistes;on y croise un peu plus tard philippe Wagner qui a abandonné progressivement la scéne RAC et qui rédige l'ancien fanzine oi-rac de Fabrice Rocher (Nevers) "zéra" en lui donnant désormais une tournure anti-nazie...
ARASH: L'Anti Raciste Action Skin Head se veut une réplique skinhead de l'Anti Raciste Action mére aux USA. Manu Rousselle (JUSSIEU SKINHEAD-Zine "Black n White") cherche alors à créer une cellule parisienne et réalise des patches à l'effigie (Poing noir et blanc) qui ne trouveront pas preneurs à l'époque;
SKINS DE JUSSIEU DEVANT LE MAGASIN "CHELSEA" (PARIS).
FIN 1989
Source : Spirit Of Ten's ( http://spiritoftens.canalblog.com)