Au sommaire du N° 41 de la revue Syndicaliste ! :
Un dossier sur les tendances syndicales (les CSR de 1920-1922, Essere Sindacato dans la CGT italienne, les tendances dans la CNT espagnole) Vie Syndicale (élections TPE, SUD Industrie,
Fédérations cheminots) La lutte des électriciens britanniques, chroniques de livres…
Au XIXe siècle, un vieux philosophe barbu avait exposé sa thèse de « la baisse tendancielle du taux de profit des capitaux ». Cette thèse figure encore parfois dans les formations Premier niveau
de la CGT. Elle sert également de fondement à toute action anti-capitaliste, qu’elle soit réformiste ou révolutionnaire. Avec cette théorie, Marx expliquait l’impossibilité de maintenir dans la
durée un taux de profit pour les capitaux, sans un combat acharné entre capitalistes et prolétaires. Les capitalistes n’ayant donc comme solution que de s’attaquer aux coûts de production des
marchandises, et donc à tous les acquis gagnés par les travailleurs-euses.
Depuis le milieu des années 1970, les capitalistes annoncent régulièrement « une crise » et ensuite une prochaine reprise économique ! Ce discours démagogique vise à cacher qu’il existe en fait
une seule et même crise, permanente, qui ne peut se régler dans le cadre du capitalisme. Cette contradiction rend indispensable la mise en place de politiques anti-sociales qui paupérisent
jusqu’aux travailleurs des États impérialistes. Alors pourquoi les réformistes et les révolutionnaires se refusent-ils à expliquer cette évidence aux travailleurs-euses ?
Parce qu’ils vivent, eux aussi, dans le mythe d’une société capitaliste harmonieuse, démocratique, écologique où les profits seraient partagés équitablement. C’est le slogan des tracts et manifs
: « Pour un autre partage des richesses ! ». En propageant ce mythe, ils rangent le Socialisme et le Communisme dans un musée. Ils développent une vision nostalgique des décennies qui ont suivi
la fin de la seconde guerre mondiale, de « l’État providence », de « l’Économie nationale », de « la République sociale »… Le tout en chantant la Marseillaise et en brandissant le drapeau
tricolore de la bourgeoisie. Mais surtout, ils ne peuvent offrir aux travailleurs qu’une succession de défaites puisque leurs luttes s’enferment dans une démarche défensive, dans le cadre du
système capitaliste et de ses institutions.
Non, l’heure n’est plus aux luttes défensives, ou pour un « capitalisme social ». Nos luttes doivent s’organiser avec une stratégie révolutionnaire. Les luttes ne sont pas une fin en soi pour
maintenir un peu de pouvoir d’achat, mais un moyen d’organiser les travailleurs dans leurs organisations de classe : nos organisations syndicales. De les structurer sur une base professionnelle
et géographique (interpro). De les renforcer politiquement pour en faire dès maintenant des contre-pouvoirs. Des contre-pouvoirs qui se transformeront en organes de pouvoir. Car c’est justement
ce qui fait la nature même d’une révolution : l’écroulement des anciens organes de pouvoir de la bourgeoisie et leur remplacement par de nouvelles structures de classe.
Cette évidence est masquée par la domination idéologique et culturelle que la bourgeoisie nous impose. Le mouvement « anti-capitaliste » est dominé par les schémas de la Révolution bourgeoise de
1789 et par la Révolution russe de 1917. Ce mouvement s’exprime donc par les élections et par l’agitation. Il se focalise sur des outils intégrés au système capitaliste : partis, syndicats
d’entreprise, collectifs sectoriels et des associations caritatives.
L’actualité, ce n’est pas la rénovation du capitalisme mais la Révolution prolétarienne. Il nous faut donc des outils appropriés à cette perspective. Des outils qui nous permettent de structurer
le Prolétariat dans une organisation sociale capable de réaliser une révolution sociale. Ces mêmes outils devant nous permettre ensuite de gérer sur une base démocratique et collective le
Socialisme. L’urgence est donc à la construction de cette Confédération syndicale unitaire, qui s’appuie sur ses syndicats d’industrie (professionnels) et sur ses Bourses du Travail (Unions
locales). Pour populariser et appliquer cette stratégie révolutionnaire nous avons besoin de regrouper les révolutionnaires dans une tendance qui pousse dans cette direction.
La Révolution ne se construit pas avec de beaux discours mais en s’organisant. Alors organise toi !
Source: Classe contre Classe