PROVOCATION
Un Bernois de 28 ans membre des Démocrates suisses insulte les victimes de l’Holocauste.

L’image a été prise dans une pièce toute proche de l’endroit où se trouvaient les fours crématoires. © DR
Le 23 octobre, les citoyens choisiront leurs représentants au National. Le Bernois Jonas Schneeberger, 28 ans, souhaite y siéger. Sur la liste 16 des Démocrates suisses, il apparaît tout sourire.
Sur d’autres images, il l’est moins: main droite levée, il fait le salut nazi à Buchenwald, devant un cliché montrant une montagne de corps décharnés. La photo a été prise dans une pièce toute
proche du lieu où se trouvaient les fours crématoires de ce camp de concentration construit en juillet 1937.
La police de Weimar a été avertie: ce genre de geste obscène est poursuivi d’office en Allemagne. L’article 86a du Code pénal proscrit en effet «l’usage de signes distinctifs d’organisations
interdites par la Constitution». Schneeberger risque trois ans de prison. Confronté à cet acte, il minimise les faits, prétendant qu’il s’agit d’une erreur de jeunesse: «Je me suis fait entraîner
par d’autres gens.» C’était «en 2003 ou 2004». Il tente de rassurer: «Je suis aujourd’hui marié, père d’un garçon, il y a longtemps que je me suis distancé de cette idéologie brune». Il travaille
comme conducteur de téléphérique dans l’Oberland bernois. Pendant plusieurs années, il a frayé avec les milieux de l’extrême droite, et pas uniquement en Allemagne. Il a participé à des attaques
contre des étrangers à Granges (SO) entre 2006 et 2007. Il a ainsi écrit en 2007 dans une contribution parue sur le blog «Grenchen.net»: «Il y a des extrémistes de droite à Granges – et alors?
J’en fais partie.» Il nie avoir rédigé ce passage, arguant que ce sont de faux messages mis en ligne par des gens de gauche pour lui nuire.
«C’est répugnant»
Le responsable de la section bernoise des Démocrates suisses, Andreas Beyeler, ne savait rien des provocations de son protégé. «C’est répugnant», déclare-t-il, assurant que son parti n’a rien à
voir avec les nazis. «Nous suivons une ligne patriotique helvétique.» Il va contacter Schneeberger sous peu pour éclaircir l’affaire.
Lors de son séjour en Allemagne, le brave candidat faisait partie du groupe «Weisse Wölfe Terrorcrew», les loups blancs de la terreur. Selon un rapport de l’Office allemand de protection de la
Constitution de Hambourg, «ce groupe rassemble les fans du groupe de musique Skinhead «Weisse Wölfe» de Rhénanie-du-Nord-Westphalie».