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Antifascistes !

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Vive la CGT 1906

Parce que nous sommes attachés à l'esprit de la Charte d'Amiens de 1906 qui fonda les bases du syndicalisme révolutionnaire, parce que nous nous opposons à la dérive réformiste de notre confédération depuis les années 1970 et que nous condamnons la déviance contre-révolutionnaire de notre CGT depuis la fin des années 90, nous avons fait le choix de ne pas mettre en lien le site de la confédération ainsi que celui de l'UD de la Creuse qui ont pris le chemin d'un syndicalisme bureaucratique et élitiste.

 

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 07:24

Le tribunal de Limoges a condamné deux antifa pour le motif d’avoir mis une claque à un policier qui arborait des insignes nazi.  Le policier portait un T-shirt sur lequel figure un Wolfsangel et une Totenkopf, deux symboles qui était utilisés par les divisions SS.

Voici ces symboles :
      

[voir ici pour une explication sur ces symboles]

 

Les antifa ont été condamnés à un mois de prison avec sursis et 600 euros de dommages et intérêts.
Évidemment, cela est très sévère, d’autant plus que la juge n’a rien reproché au policier qui a tranquillement pu prétendre qu’il ne connaissait pas la porté de ces symboles. Pure mensonge ! Ces T. Shirt sont introuvables en dehors des réseaux nazi, le policier ne pouvait pas ne pas les connaître.
La présidente du tribunal a clairement fais le choix de défendre un fasciste contre des antifascistes. C’est une décision politique comme le montre ses propos :

« On ne refait pas Nuremberg ici ! Nous sommes à Limoges en période de paix ! ».
« Il y a des règles et vous vivez dans un pays de droit. Êtes-vous mandatés pour faire justice vous-même ? ».

S’il « y a des règles », force est de constater qu’elles ne s’appliquent pas pour tout le monde. Si tel était le cas, le policier devrait être condamné pour avoir arboré des insignes SS. L’article R645-1 du code pénal est très clair :

Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 5e classe le fait, sauf pour les besoins d’un film, d’un spectacle ou d’une exposition comportant une évocation historique, de porter ou d’exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945, soit par une personne reconnue coupable par une juridiction française ou internationale d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité prévus par les articles 211-1 à 212-3 ou mentionnés par la loi n° 64-1326 du 26 décembre 1964.

Les fascistes adorent se la jouer anti « système », ils tentent toujours de se faire passer pour des opposant. Mais la réalité est que les fascistes servent le système capitaliste et que le système capitaliste sert les fascistes. La police a mené un pression intense contre les antifa de Limoge, c’est qu’elle voulait étouffer l’affaire au plus vite et empêcher l’antifascisme de se développer.

Aujourd’hui, les conséquences de cette lourde condamnation sont importantes. Elles montrent en tout cas à quel point il est important en France que se développe un mouvement antifa dynamique, bénéficiant d’une large base populaire et étant sans compromission avec les institutions.

Pour se défendre face à la barbarie fasciste, le peuple ne pourra compter que sur lui-même : il n’y a rien à attendre des institutions capitalistes et de la pseudo “Justice” !

Organise ton groupe antifa autonome, ne comptes que sur tes propres forces !
Offensive antifasciste et populaire contre la répression des antifa !

 

Source: Action Antifasciste

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 15:40

Ce samedi 14 Juillet s'est déroulé le 1er rassemblement antifasciste et républicain à Seclin ! A l'initiative de la jeunesse communiste et du collectif de vigilance antifasciste de Seclin, 70 personnes de diverses organisations se sont rassemblées sur la place Stalingrad !

 

SDC10669-copie-1.JPG

 

Se rassembler pour contrer la supercherie de l'extrême droite !

 

L'appel au rassemblement a fait suite aux évènements récents survenus dans le Pévèle Mélantois et qui témoignent de l'influence grandissante des idées d'extrême droite notamment parmis la jeunesse. Le 29 Mai dernier, par exemple , à Phalempin,  un débat public organisés par les candidats du Front de Gauche avait  été empêché par une dizaine de militants d'extrême droite. Cette manifestation en ce jour de fête nationale a donc été l'occasion de dénoncer la supercherie que représentent les groupes politique comme le FN qui sous des discours ouvriériste n'ont enfait pas du tout la prétention d'améliorer le sort de la classe ouvrière, ni aucune prétention de remettre en cause le système économique qui crée ces inégalités.

 

Des représentants des diverses organisations ont pris la parole pour exprimer leur soutien à la lutte antifasciste et rendre hommage aux patriotes, aux résistants qui ont perdu la vie dans la lutte contre l'idéologie fasciste. Comme Roger Bouvry, membre des FTPF de Seclin, abbatu en pleine rue par les allemands le 2 Septembre 1944. Les organisations présentes étaient le PCF, la Coordination communiste, France-Cuba, la CGT, la JC et le Comité sans papiers 59 , venus nombreux, apporter leur soutien et rappeler leur combat, pour la régularisation de tous les Sans Papiers, travailleurs privés de droits et premières victimes de l'exploitation patronale!

 

SDC10666-copie-1.JPG

Retrouvez l'intervention de Sophie pour la Jeunesse Communiste

 

En ce 14 Juillet, Un hommage fut ensuite rendu aux résistants seclinois, morts pour la France, à travers le dépôt d'une gerbe de fleurs aux monuments aux morts.

 

depotgerbe.jpg

 

Hier, aujourd'hui et demain, résistance antifasciste !

 

A Seclin, dans le Pévèle-Mélantois, les forces progressistes s'organisent pour ne pas laisser se diffuser impunément les idéologie d'extrême droite, qui ont amené et n'amèneront que la guerre et la misère! La société que nous voulons ne se fondera pas sur une division entre les peuples! En cette période de crise économique et à l'heure ou la bourgeoisie continue son offensive en supprimant des emplois comme à PSA et ou le gouvernement pseudo socialiste continue sur la voie de l'austérité, plus que jamais, l'union de tous les travailleurs, des lycéens, des étudiants est nécessaire pour la défense de nos conditions de vies !

Source: L'Humanité

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 15:23

500 participants à la manifestation anti-nazi à Berlin

Banderole de tête: “Détruisons les structures des nazis!” / “Tournons à gauche – Combattons la droite…” / “Solidaires contre les nazis et le racisme”

La manifestation devant le local des néo-nazis, protégé par la police

Pancarte: “Nazis hors de Schöneweide!”

Policiers retenant des néo-nazis

Un homme est arrêté par la police anti-émeute. Quatre personnes ont été arrêtées pendant la manifestation.

Sebastian Schmidkte, masqué (à droite), prend des photos des anti-fascistes. Il est à la tête du NPD de Berlin et propriétaire du magasin néo-nazi à Schöneweide.

Incident après la manifestation: le chef du NPD de Berlin, Sebastian Schmditke, pulvérise du lacrymo au poivre sur un homme dans la rue. 

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 12:59

Déclaration des membres du CPN du NPA ayant soutenu la position GA lors de la CN

Le NPA a tenu une conférence nationale  pour faire le bilan de la dernière séquence et répondre aux défis de la nouvelle situation politique. La  proposition  de la GA pour le NPA de rejoindre le Front de gauche pour l'élargir et le transformer  a obtenu 22,3 %. L’orientation isolationniste n’a pu être inversée.

Nous avons décidé à l’issue de la conférence nationale des 7 et 8 juillet de quitter la direction du parti (CPN), et pour beaucoup d’entre nous le parti également, que nous avions largement contribué à construire. Nous poursuivons notre engagement au sein de la Gauche Anticapitaliste, dans le cadre du rassemblement qu’est le Front de Gauche, en tant qu'organisation indépendante.

A la création du NPA en 2008-2009, nous avions l’ambition de construire un parti anticapitaliste large, capable d’incarner l’espoir à gauche, un parti qui rassemblerait et fédèrerait le meilleur du féminisme, de l’écologie et du mouvement ouvrier dans la pluralité de ses traditions.

Le NPA a suscité un espoir et rencontré un écho important, mais nous avions sous-estimé les difficultés dans l’euphorie d’une naissance réussie. Le NPA s'est aussi enfermé dans une orientation  qui a  conduit à sa marginalisation.

Le choix de ne pas se rassembler avec le Front de gauche pour les échéances électorales s’est traduit par un échec aux élections tel que l’extrême gauche n’en avait pas connu depuis quarante ans.

Plutôt que de prendre la mesure de cet échec, amplifié par la perte des 3/4 des militant-e-s d'origine, la majorité nationale du NPA a fait le choix de la méthode Coué (tout ne va pas si mal ou tout ira mieux demain), de la faute à pas de chance (la situation politique est mauvaise) quand ce n’est pas carrément la minorité unitaire (Gauche Anticapitaliste) qui est désignée responsable des difficultés.

Ainsi, au lieu de chercher les convergences avec le Front de gauche en s’appuyant sur son évolution vers la gauche depuis sa création, elle n’a de cesse d’en dénoncer les insuffisances et de rechercher les signes d’une future trahison.

Nous avons proposé en vain de changer d’orientation.

Le PS est au pouvoir depuis quelques semaines et met déjà en œuvre une  politique d’austérité. Cette politique conduira à la régression des conditions de vie de la majorité de la population tandis que le FN cherchera à se construire sur le désarroi social.

Dans une telle situation,  nous devons œuvrer au développement des mobilisations sociales et écologiques. C’est uniquement sous la pression des luttes que le PS peut être contraint de mener une autre politique. C’est aussi dans l’action collective que se créent les solidarités capables de faire contrepoids au discours de division du FN.

Il faut construire aussi une force politique capable d’être une alternative de gauche au PS dans la perspective d’une rupture avec le capitalisme. 

La situation grecque montre qu’après des mois de mobilisations sociales, l’espoir est aussi venu du succès électoral de la coalition de la gauche radicale (Syriza), alors que le KKE et les groupes d'extrême gauche qui avaient choisi l'isolement s'effondrent. De l’autre côté de l’échiquier politique, un parti ouvertement néo-nazi et violent, réalise une percée lourde de menaces.

Dans une situation où la crise économique peut conduire à une course de vitesse entre l’extrême droite et la gauche radicale, aucun des partis à gauche du PS n’a les moyens de relever seul le défi.

Le rassemblement des anticapitalistes, des antilibéraux, des écologistes radicaux, des syndicalistes et des acteurs et actrices du mouvement social est un impératif.

Lors de la campagne présidentielle, le Front de gauche a mobilisé très largement et a porté bon nombre de propositions communes avec celles du  NPA. En n’allant pas au gouvernement Ayrault et en refusant de lui accorder sa confiance à l’assemblée, il s’est engagé dans la voie de l’indépendance vis à vis du PS. Il s’oppose  aux politiques d’austérité et a l’ambition de construire une alternative politique.

Nous connaissons les limites du Front de gauche, nous connaissons le poids de certains appareils et de certaines mauvaises habitudes en son sein mais il ne peut être résumé à cela.

Aussi, pour nous, au vu de ces éléments, le NPA aurait du intégrer le Front de gauche, afin de retrouver une utilité et une capacité d’action, afin de continuer à faire vivre nos idées. Il n’a pas fait ce choix, pour des questions de préséances ou d’étiquettes, par peur de la dilution qui traduit en fait un manque de confiance dans son projet, ou encore par hostilité à toute idée de rassemblement durable.

Nous voulons un projet qui soit le prolongement, adapté à une nouvelle situation, plus difficile, lourde de menaces mais aussi porteuse d’espoir, de ce qui nous avait animé ou enthousiasmé lors de la création du NPA. 

Nous ne cédons rien sur le fond. Nous défendrons le programme qu’avait adopté le NPA  dans  « Nos réponses à la crise ».

Nous avons la volonté de travailler à la construction et à la transformation, à l’approfondissement et à l’ancrage du Front de gauche.

Nous voulons aussi y faire vivre avec d’autres, un pôle éco-socialiste, un pole rouge et vert.

Nous voulons retrouver une dynamique positive. Nous savons que cette perspective intéresse des camarades, issu-e-s du NPA ou ayant été proches de celui-ci. 

Nous sommes conscient-e-s que, au delà de les désaccords importants qui nous conduisent à cette démission, nous partageons ensemble la nécessité de renverser ce système et de construire une alternative anticapitaliste,  écosocialiste, luttant contre toutes les oppressions (féminisme, antiracisme, luttes LGBTI) et internationaliste.  Nous espérons donc pouvoir nous retrouver.

Membres du CPN signataires :

Hélène Adam (75), Michèle Aldon (63), Manu Arvois (13), Philippe Aymard (21), Louis Marie Barnier (94), Sophie Bietrix (34), Gaël Blanc (48), Fred Borras (31), Antoine Boulangé (94), Marc Boulkeroua (92), Pierre Chapa (35), Boris Chenaud (34), Thomas Danglot (93), Myriam Duboz (25), Catherine Faivre d’Acier (38), Sylvie FayePastor (71), Guillaume Floris (75), Loïc Fortuit (06), Maxime Gaillac (12), Fanny Gallot (75), Laurent Garrouste (75), Joël Goarin (49), Cathy Granier (31 – commission médiation CPN), Ingrid Hayes (75), David Hermet (34), Damien Joliton (93), Mireille Jullien (30), Capucine Larzillière (93), Anne Leclerc (75), Laurence Lyonnais (75), Jean Malifaud (75– commission médiation CPN), Pierre Martial (87), Myriam Martin (31), Olivier Martin (94 – commission médiation CPN), Monique Migneau (92), Roxanne M. (75), Olivier Mollaz (75), Violette M. (75), Bruno Percebois (75), Agathe Pibarot (30), François Portal (67), Julien Rivoire (93), Myriam Rossignol (86), Laurent Sorel (75), Thomas Vacheron (43), Jean Paul Valette (24), Francis Vergne (63), Flavia Verri (75), Coralie Wawrzyniak (77), Fred Yermia (44), Sophie Zafari (93)

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:13

Un mois avec sursis pour avoir giflé un policier qui portait des insignes nazis
Photo Brigitte Azzopard / Le Populaire du Centre - Tous droits réservés

Photo Brigitte Azzopard / Le Populaire du Centre - Tous droits réservés

Deux jeunes hommes comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Limoges pour avoir giflé un homme qui portait deux insignes nazis. Alors qu'ils voulaient une loi contre les néonazis, ils sont condamnés à un mois de prison avec sursis.

« On ne refait pas Nuremberg ici ! Nous sommes à Limoges en période de paix ! ».

Haute tension, hier, au tribunal correctionnel de Limoges. La présidente Isabelle Parmentier tenait à dépassionner le débat. En vain. Quand il s’agit de nazisme, les réactions, même contenues, sont viscérales.

Dans la salle, de nombreuses associations ont fait le déplacement pour soutenir Mathieu et Alban, prévenus des faits de violence en réunion pour avoir giflé un homme qui arborait sur son tee-shirt deux insignes nazis : la wolfangel et la totenkopf.

Leur victime s’est révélée être... officier de police. Il s’est constitué partie civile et a réclamé 2.000 € de dommages et intérêts. Dans ses déclarations, il a assuré ne pas connaître la signification des insignes. « J’aime les loups », s’est-il défendu.

Me Blandine Marty et Me Olivier Pécaud, avocats de la défense, ont soulevé le problème qui a cristallisé toutes les tensions dans l’assistance : « Aujourd’hui, ce qu’on nous explique en jugeant Alban et Mathieu, c’est qu’il y a une loi pour les antifascistes mais pas pour les néonazis qui peuvent se balader en toute impunité à Limoges avec des insignes nazis, ce qui est interdit par la loi ».

« Le sujet du jour, ce sont les faits de violence, rétorque le procureur Jean-Pierre Dartenset. L’histoire est hors sujet, il faut recentrer le débat ».

Les deux jeunes prévenus ont reconnu les faits sans difficulté, mais leur sentiment d’injustice est criant.

Mathieu explique son geste, estimant s’être senti lui-même violenté « au nom de l’humanité » à la vue de ces insignes. « Il y a des règles et vous vivez dans un pays de droit, assène encore la présidente. Êtes-vous mandatés pour faire justice vous-même ? ».

« Une loi pour les antifascistes mais pas pour les néonazis »

Le travail d’intérêt général proposé par le procureur, Mathieu et Alban l’acceptent du bout des lèvres, tellement il paraît difficile pour eux de se considérer coupables. « Mais je préfère ça plutôt que lui donner de l’argent », lâche Alban. Pourtant, après délibération, la présidente a balayé la proposition du procureur et a condamné les deux jeunes hommes à une peine d’un mois de prison avec sursis et a 600 € à payer solidairement à la victime.

« Vive la justice ! », a-t-on crié depuis la salle, visiblement choquée par cette lourde peine.

Coralie Zarb (La Montagne).

 

Déclaration des deux camarades antifas sur Redskins Limoges : 

http://redskins-limoges.over-blog.org/article-limoges-condamnes-pour-une-claque-face-a-des-symboles-nazis-108094264.html

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 14:09

Le Parti Communiste de Grèce (KKE) poursuivra la lutte pour le renversement de la barbarie capitaliste, avec encore plus de fermeté
KKELe KKE présente ses plus chaleureux remerciements aux partis communistes, aux hommes et aux femmes communistes, tout comme à un très grand nombre d’autres militants du monde entier qui ont exprimé leur sincère solidarité et leur soutien à notre parti, parce qu’ils ont apprécié les dures batailles de classe qu’il a menées sur une longue période, avant et pendant la crise capitaliste.
 
Notre parti continuera à se montrer digne de leur confiance et va intensifier la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière, des couches populaires, pour le renversement de la barbarie capitaliste, le socialisme. Parce que le but, l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, le principe fondateur des partis communistes, le demande.
 
Les développements en Grèce, et particulièrement les deux dernières élections, ont déclenché beaucoup de discussions à propos du KKE et de "la gauche", du rôle des "gouvernements de gauche", et de la position des communistes.
 
Certaines forces qui utilisent encore le titre "parti communiste" malgré le fait qu’elles soient en voie de mutation social-démocrate, et d’autres forces qui parlent au nom de la "gauche", ont ouvert un front ㅡ de mannière ouverte ou sournoise ㅡ contre le KKE, calomniant son activité, dissimulant ou déformant ses positions, avec des propos sans fondement sur le sectarisme, régurgitant les polémiques de l’ennemi de classe, adoptant et disséminant les positions de SYRIZA.
 
SYRIZA est un parti qui soutient fanatiquement l’UE et véhicule un point de vue utopique au sujet du "capitalisme à visage humain". Il comprend des forces opportunistes de droite, des détritus de la lutte des classes, des groupes d’ultra-gauche marginaux (trotskistes et anciens maoïstes) et une part significative de personnel provenant du PASOK, le parti social-démocrate.
 
Les forces qui ont ouvert un front contre le KKE, parmi elles l’appareil du "Parti de la gauche européenne" et d’autres organisations soutenant la caricature que représente le "socialisme du XXIème siècle", ont été mises à nu car l’activité du KKE et sa contribution à la lutte révolutionnaire les contredit. Mais leur position est dommageable pour la classe ouvrière, les couches populaires et la jeunesse, car ils prennent le parti des opposants des communistes. Les communistes qui luttent de façon consistante contre la classe bourgeoise ainsi que l’impérialisme, et s’opposent de façon militante à l’intégration des travailleurs aux objectifs du capital.
 
Nous appelons les hommes et les femmes communistes, les travailleurs qui suivent les développements en Grèce et sont intéressés par le cours de la lutte des classes, à mieux comprendre la stratégie et la tactique du KKE, son histoire et ses luttes. Ils devraient juger ses positions sur la base de critères idéologico-politiques spécifiques, et pas sur des rumeurs et des calomnies sans fondements. Ils seront alors capables de discerner le fait que l’attaque sur la stratégie du KKE et sa politique d’alliances, ainsi que les diverses déclarations risibles concernant le sectarisme et l’isolationnisme, ont été initiés par les forces bourgeoises ou des forces qui ont en réalité rejeté les principes marxistes-léninistes, la nécessité du socialisme, l’essence de la lutte des classes qui est significative quand elle est liée au pouvoir populaireㅡouvrier.
 
Ils seront capables de discerner le fait que ces forces suivent une ligne politique dirigée par la bourgeoisie qui se cache derrière les propos sur une "solution de gauche", semant des illusions à propos de "l’humanisation du capitalisme", avec des conséquences très négatives pour la lutte des travailleurs.
 
Ce qu’il y a de pire, c’est que ces forces qui attaquent astucieusement le KKE et prétendent parfois être son "ami", essayent d’exploiter le résultat de cette élection qui est négatif pour le peuple, dans une tentative de soutenir leurs dangereuses positions.
CONCERNANT LES DÉVELOPPEMENTS EN GRÈCE
En Grèce, la profonde crise capitaliste de suraccumulation qui est entrée dans sa quatrième année, s’est combinée à la crise dans d’autres États-membres de l’UE, provoque une agressivité intense des monopoles et de leurs représentants politiques et trouve son expression dans la stratégie anti-populaire dans son ensemble. Les mémorendums, qui ont été signés par les gouvernements grecs, l’UE, la BCE et le FMI, font partie de cette stratégie.
 
La détérioration de la situation de la classe ouvrière et des couches populaire causée par l’offensive du capital, le développement de la lutte des classes avec la contribution décisive du KKE et du mouvement de classe, a mené à une érosion significative du parti social-démocrate PASOK qui a implémenté pendant plusieurs années la cruelle ligne politique anti-populaire. Cela a mené à l’érosion du parti libéral ND, et du système bipartiste tout entier qui a perdu la capacité de piéger les forces populaires qu’il maîtrisait jusque-là.
 
Sur cette base, la restructuration de la scène politique est soutenue par la classe bourgeoise, l’Union européenne et d’autres mécanismes impérialistes, afin de gérer plus efficacement la crise capitaliste en faveur du capital, d’entraver la lutte des classes, d’attaquer le KKE et le mouvement de classe.
 
Un élément basique de cette restructuration de la scène politique est la création de deux pôles : le "centre droit" basé sur ND, et le "centre gauche" avec SYRIZA à son centre associée à la participation d’importantes fractions du personnel du PASOK qui porte des responsabilités criminelles quant à l’implémentation de la ligne politique anti-populaire ces dernières années.
 
La Grèce et les élections parlementaires ont été utilisées comme une arène de compétition inter-impérialiste entre les États-Unis, l’UE, l’Allemagne et la France. Cela s’est exprimé dans la position des forces politiques grecques, avant tout par ND, le PASOK et SYRIZA qui flirte avec la France et les États-Unis.
 
L’intégration profonde et multi-facettes de la Grèce dans l’Union européenne, la crise profonde et prolongée combinée à la manifestation de la récession dans la zone euro a rendu l’intervention de l’UE, du FMI et des États-Unis extrêmement nécessaire pour décapiter toute tendance à la radicalisation du mouvement en Grèce et son impact international.
 
Les déclarations systématiques des représentants des organisations impérialistes, tout comme les articles de la presse étrangère, notamment l’appel du Financial Times allemand à voter pour ND, ont renforcé la polarisation et le chantage fait au peuple afin qu’il se tourne vers les deux pôles de la gestion bourgeoise.
L’ÉVALUATION DU RÉSULTAT DES ÉLECTIONS
Le KKE a fait un effort énorme, et a reçu 8,5%, 536 000 votes et 26 députés aux élections du 6 mai, mais ce ne fut pas satisfaisant. Il a parlé clairement des plans visant à affaiblir le Parti, il a prédit et combattu avec tout sa force l’offensive organisée contre le KKE et est resté sur ses pieds avec des pertes de 4% de sa force électorale, une réduction des votes et des députés, recevant 4,5%, 277 000 votes et 12 députés.
Que s’est-il passé entre les deux élections ? Quels dilemmes ont été posés par le système bourgeois pour piéger les forces populaires ? Le CC du KKE a rendu une évaluation initiale du résultat, qui est à présent discutée dans les organisations du Parti et dans les réunions avec des amis du Parti afin de réunir l’expérience collective pour qu’elle soit utilisée dans l’évaluation finale. Pour comprendre l’atmosphère politique qui a prévalu dans la seconde élection, il est important de garder à l’esprit que selon les lois électorales le premier parti a reçu un bonus de 50 députés (sur les 300 au Parlement grec) pour que soit facilitée la tentative de former un gouvernement. Aux premières élections (lors desquelles le KKE a obtenu 8,5%) la différence entre le 1er parti (ND) et le 2d (SYRIZA) était de 2,1% et la lutte pour la première position a créé les conditions d’une intense polarisation.
Le CC du KKE a rendu l’évaluation suivante : "Les pertes significatives connues par le KKE ne reflètent pas l’impact de ses positions et de son activité. Cela s’est produit sous la pression d’un flot d’illusions et de la logique du prétendu moindre mal, la voie indolore et facile par laquelle l’on croit possible de former un gouvernement pour gérer la crise dans le cadre du pouvoir des monopoles et de l’intégration à l’UE, qui tentera de mettre un terme à la déterioration de la condition du peuple. En même temps, il y a eu l’impact de l’atmosphère de peur et d’intimidation concernant l’expulsion de la Grèce de la zone euro. Cela s’est produit dans le cadre d’une offensive systématique et en sous-main par les mécanismes idéologico-politiques du système, et même à travers l’utilisation systématique de l’internet. L’objectif principal était d’affaiblir le KKE afin d’empêcher la montée du mouvement ouvrier dans une situation où la condition du peuple se déteriore.
La conclusion est que le résultat de l’élection dans son ensemble reflète la tendance à l’endiguement du radicalisme de classe qui s’est développé pendant la période de la crise, sous la pression d’une montée du radicalisme petit-bourgeois, guidé par l’idéologie et la propagande bourgeoises. Il est évident que les luttes qui se sont développées ne sont pas parvenues à approfondir et consolider le radicalisme dans la mesure où elles n’ont pas pris un caractère de masse et n’ont pas construit l’organisation et l’orientation politique que les conditions actuelles requièrent. En dernière analyse, toute tendance positive qui s’est développée a été influencée par le maigre contenu anti-mémorandum, par la diminutation des attentes dans les conditions de l’expansion de la pauvreté et du chômage de masse"
LE RÔLE DE SYRIZA
Les forces qui soutiennent ㅡ secrètement ou ouvertement ㅡ SYRIZA et calomnient le KKE sont obligée d’expliquer aux membres et aux cadres de leurs partis, à la classe ouvrière et aux couches populaires les problématiques suivantes :
 
Pourquoi cachent-ils que l’élément commun dans la ligne politique de ND, PASOK, SYRIZA et les autres partis, mis à part le KKE, est leur soutien à l’union impérialiste entre États que représente l’UE et qui implémente une stratégie anti-populaire manifeste, fur formée et développée en concordance avec les intérêts des groupes monopolistes et des multinationales ?
 
Pourquoi cachent-ils le fait qu’une section de la classe bourgeoise, de puissants groupes financiers qui contrôlent les journaux, la radio et les chaînes de télévison, ont aidé SYRIZA de façon décivise ? Ce fut aussi vrai pour la radio et les chaînes TV d’État, pendant que le président des industriels grecs proposait un gouvernement d’union nationale avec la participation de ce parti.
 
Pourquoi cachent-ils le fait que, pendant la durée des élections et particulièrement après celles du 6 mai, SYRIZA a abandonné jusqu’à sa phraséologie tonitruante concernant l’annulation du mémorandum et de l’accord de prêt, la nationalisation des entreprises, etc. et a complètement ajusté son programme aux besoins de la gouvernance bourgeoise ?
 
Pourquoi cachent-ils le fait qu’une large portion des cadres les plus corrompus du PASOK provenant des autorités régionales, des municipalités, des syndicats et de l’appareil d’État, ont joué un rôle important dans la manipulation des forces populaires et des électeurs du PASOK en exerçant des pressions multi-facettes en faveur de SYRIZA ?
 
Pourquoi cachent-ils le fait qu’il y a un plan souterrain visant à restructurer la social-démocratie autour de SYRIZA ? La social-démocratie a prouvé qu’elle était très utile pour aider la classe bourgeoise à éroder la conscience radicale du peuple en faveur de la "voie à sens unique européenne" et pour attaquer et contrôler le mouvement ouvrier.
 
Pourquoi cachent-ils le fait que ce parti a utilisé de façon continue l’anticommunisme, alors qu’au même moment il lançait des appels à l’"unité de la gauche" ? À un meeting électoral central de SYRIZA, en présence de son président, le "philosophe" slovène Slavoj Žižek, dans une vulgaire démonstration d’anticommunisme, a déclaré que "C’est, si je comprends correctement, ce que le KKE, qui est grosso modo le parti des gens qui sont encore en vie parce qu’ils ont oublié de mourir, est en train de vous dire" et a reçu des applaudissements enthousiastes de l’audience !
 
Pourquoi cachent-ils le fait que ce parti a utilisé toutes les sales tactiques possibles contre le KKE afin de s’emparer des voix du peuple dans sa quête pour la première position aux élections ou bien la capacité à former un gouvernement de parti unique ?
 
De sales tactiques qui incluaient parmi d’autres choses le fait d’approvisionner les journalistes bourgeois avec une fausse propagande "noire" concernant des avis divergents au CC et au BP du KKE vis-à-vis de la position à l’égard de SYRIZA et la participation à un gouvernement de gestion bourgeoise. L’expérience provenant des conditions dans lesquelles le KKE s’est battu est valable pour chaque PC, et pour cette raison nous les informons à propos des provocations qui ont eu lieu, notamment celle sur Twitter où les mécanismes ont créé un faux compte du KKE qu’ils ont utilisé par la suite pour appeler la population à voter pour SYRIZA.
 
Pourquoi cachent-ils le fait que, quelques jours avant les élections, le président de Syriza s’est réuni avec du personnel diplomatique des pays du G20 à Athènes afin d’"établir un climat de confiance" ? Avec qui exactement ? Avec le club des plus puissants capitalistes et impérialistes au monde.
 
Et il y a plus. La direction de SYRIZA a présenté la ligne politique d’Obama au peuple grec comme une politique réaliste de gestion de la crise en faveur du peuple. Pendant ce temps, il déclarait aussi de façon mensongère que l’élection du social-démocrate Hollande serait un facteur qui apporterait un "vent nouveau" et de changements favorables au peuple en Eurpe. Au même moment le gouvernement social-démocrate en France appelait le peuple grec à se soumettre aux engagements de l’UE et ㅡ malgré la compétition inter-impérialiste ㅡ s’entend avec le gouvernement allemand pour préparer de nouvelles mesures anti-populaires mises en place dans l’UE pour l’intégration politique et économique.
 
Ces faits ne peuvent être ignorés. Le KKE n’a pas besoin de recourir à des théories conspirationnistes. La vérité ne peut être cachée. C’est d’une importance fondamentale pour que chaque travailleur qui s’intéresse à la situation en Grèce et au rôle des forces politiques puisse se forger un point de vue.
 
Pendant une longue période, des mythes ont été propagés concernant le rôle de SYRIZA dans le mouvement ouvrier et populaire. Elle fut présentée de façon trompeuse comme une puissante force d’opposition alors qu’en réalité il n’avait qu’une force inexistente ou une contribution minimale au développement de la lutte dans les usines, dans les entreprises, et à l’organisation de grèves et d’autres mobilisations de masse.
 
En réalité, ce parti était l’arrière-boutique de la Fédération générale des travailleurs grecs (GSEE) et de la Fédération des travailleurs du secteur public (ADEDY) qui opèrent comme les instruments du capital et véhiculent le trade-unionisme et la "collaboration de classe" des employeurs et du gouvernement.
 
La position de SYRIZA dans le mouvement des "places", qui était éphémère, avait un caractère de masse limité et était un terreau fertile pour les idées réactionnaires, était opportuniste et intégré aux plans de ceux qui cherchaient à s’emparer des rênes de la gouvernance bourgeoise. SYRIZA porte de sérieuses responsabilités parce qu’il a partagé les "places des indignés" avec l’abomination fasciste qu’est l’"Aube dorée", laquelle se présentait (aux côtés d’autres forces nationalistes) comme une force anti-mémorandum, promouvant des slogans vulgaires et réactionnaires afin de manipuler l’indignation des travailleurs.
LA LUTTE DU KKE
L’offensive contre le KKE après les élections n’est pas simplement menée par les différents groupes trotskistes bien connus, mais aussi par les forces du Parti de la gauche européenne, comme le "Bloc de gauche" portugais et la "Refondation communiste" italienne. Les présidents de ces deux partis n’ont pas pu résister à une démonstration d’aversion de l’opportunisme européen à l’égard du KKE.
 
La position de certaines forces qui blâment le KKE parce que ND a été capable de former un gouvernement est tout aussi provocante. Ces forces, cependant, cachent le fait que le seul parti qui soit vraiment entré en conflit avec ND et PASOK est le KKE car, à la différence de SYRIZA, il n’est pas soumis à l’UE, à l’OTAN, au grand capital et à son pouvoir. Il ne répand pas d’illusions parlementaires et il dit au peuple la vérité à propos des forces qui soutiennent la gestion bourgeoise. Notre parti a lutté pendant des années contre les intimidations du dilemme "droite ou anti-droite", "centre-gauche ou centre-droit" et combat la logique sans issue du moindre mal qui a mené les partis communistes en Europe à se mettre à la remorque de la social-démocratie.
 
L’effort pour calomnier le KKE va échouer car les meneurs seront totalement démasqués vu que la propagande concernant le sectarisme et l’isolationnisme, qui est utilisée par ces forces pour attaquer notre parti, est réfutée par le rôle dirigeant du KKE, de la KNE mais aussi du PAME, des syndicats de classe, des rassemblements militants des couches populaires et de la jeunesse dans des dizaines de grèves à l’échelle du pays, du secteur d’activité ou de l’entreprise, dans des centaines de mobilisations aux multiples visages qui ont rallié des centaines d’ouvriers qui combattaient pour des revendications qui expriment les droits des travailleurs et entrent en conflit avec le pouvoir du capital, la barbarie capitaliste.
 
Ces réalisations significatives ne sont pas annulées par les résultats des élections qui sont négatifs pour le peuple.
 
Ils constituent une expérience de valeur et un héritage pour l’intensification de la lutte de classes jusqu’à la fin.
 
Le KKE s’est opposé à la fusion des groupes dirigeants au sommet et met l’accent sur l’alliance sociale entre la classe ouvrière, les couches populaires urbaines et rurales avec la participation des femmes et de la jeunesse. Il rejette la coopération pour la formation d’un "gouvernement de gauche" visant à gérer le capitalisme et insiste sur la formation de l’alliance socio-politique qui combattra pour les problèmes du peuple, qui entrera en conflit avec les monopoles et l’impérialisme et dirigera sa lutte vers le renversement de la barbarie capitaliste, la conquête du pouvoir de la classe ouvrière et du peuple.
 
La stratégie qui promet un meilleur futur aux travailleurs et aux chômeurs à travers un soi-disant gouvernement de gauche ou progressiste, alors que le pouvoir du capital et la propriété capitaliste des moyens de production restent intacts, est dangereuse. Cette stratégie a été testée et a prouvé sa faillite. Elle a mené les partis communistes à l’assimilation et même à la dissolution.
 
Cette stratégie masque le problème fondamental. Elle masque le fait que le problème du chômage, qui s’accentue de façon incontrôlée, ne peut pas être résolu tant que la force et la richesse produits par la classe ouvrière restent entre les mains des capitalistes, aussi longtemps que l’anarchie capitaliste et le profit existe.
 
Les besoins contemporains du peuple ne peuvent pas être satisfaits dans la mesure où le capitalisme se trouve dans sa phase finale, l’étape impérialiste, et est totalement réactionnaire. Les difficultés à reproduire le capital, la concurrence des monopoles pour leur domination renforce les attaques visant à réduire le prix de la force de travail, et augmenter le taux d’exploitation. Même les petits gains requièrent des conflits très durs avec le capital comme l’a démontré la grève héroïque de 7 mois menée par les métallos à Aspropirgos, et qui a été soutenue de façon consistente par le KKE et le PAME aux côtés de milliers de travailleurs en Grèce et à l’étranger qui ont exprimé leur solidarité de classe.
 
La lutte quotidienne pour le droit à travailler, pour la protection des chômeurs, pour les salaires et les retraites, pour la gratuité des soins, le bien-être et l’éducation, la lutte quotidienne contre les guerres impérialistes, pour le désengagement des unions impérialistes, pour la souveraineté du peuple, pour les droits démocratiques, est inextricablement liée à la lutte pour le renversement du capitalisme.
 
La position de principe du KKE souligne qu’un parti révolutionnaire ne peut pas avoir deux visages, ne peut pas renier sa stratégie, sa lutte pour le pouvoir de la classe ouvrière et du peuple, pour le socialisme, dans le seul but d’arracher des votes aux élections parlementaires en soutenant les formations "gestionnaires" qui consolident le système.
 
Le KKE a dit la vérité au peuple. Il l’a appelé à soutenir le parti afin de le renforcer, de telle sorte qu’il puisse contribuer de façon décisive à la prévention des mesures anti-populaires, au regroupement et au renforcement du mouvement ouvrier et populaire, au développement de luttes militantes, pour paver la voie à des changements radicaux.
 
Le KKE a nagé à contre-courant, comme il l’a fait en d’autres temps sur des sujets cruciaux, lorsqu’il exposait, entre autres choses, le caractère de la contre-révolution, du renversement du socialisme, et le caractère impérialiste de l’UE, quand il combattait contre l’UE, quant il s’opposait au traité de Maastricht, quand il condamnait les interventions impérialistes et les prétextes qui les justifaient, etc.
 
Dans cette voie, le KKE a lutté dans les élections contre le courant de peur et de fatalisme, des différentes menaces ㅡ allant de l’expulsion de la zone euro à la peur de ne pas avoir de gouvernement ㅡ et les illusions qui étaient systématiquement répandues par SYRIZA. Il a expliqué au peuple le caractère de la crise et les conditions préalables à une voie de sortie en faveur des travailleurs, les conditions préalables qui sont liées au désengagement de l’UE et de l’OTAN, à l’annulation unilatérale de la dette et à la socialisation, c’est-à-dire au gouvernement de pouvoir populaire et ouvrier. Il a opposé le gouvernement du pouvoir populaire et ouvrier au gouvernement de gestion bourgeoise. Il a mené cette bataille en prenant en compte le danger du coût électoral.
 
Mais même la plus petite retraite de la part du parti en face des pressions pour qu’ils participe à un gouvernement visant à gérer la crise aurait mené au désarmement et à la retraite-défaite du mouvement ouvrier, à la fin de l’effort pour la formation d’une puissante alliance socio-politique, qui entrerait en conflit avec la ligne politique des monopoles, les unions impérialistes que sont l’UE et l’OTAN. Il aurait renié chaque effort pour rallier le peuple dans la lutte concernant les problèmes quotidiens, qui s’aiguisent de façon croissante, et dans la perspective du pouvoir ouvrier et populaire. En pratique le KKE aurait été amené à remettre en cause la consistance et la solidité de ses propres mots et de ses actions, tout comme il lui aurait fallu appliquer des régressions dommageables et erronées d’un caractère décisif tant à son programme qu’à ses tâches immédiates pour la lutte.
 
Il est de grande importance que dans de telles conditions, quand une série d’autres partis communistes ne sont pas représentés au parlement ou ont été dissous dans des formations de gauche social-démocrate et opportunistes en Europe, le KKE soit resté debout avec une force électorale amoindrie en comparaison d’une influence politique plus large. Sa stratégie concernant les deux voies de développement, concernant la nécessité d’alliances socio-politiques et la lutte pour le pouvoir populaire et ouvrier, l’expansion et l’approfondissement de ses liens avec la classe ouvrière, les couches populaires pauvres, reste le but de ses nouvelles activités au sein du peuple, de telle sorte que les travailleurs restent debout et ne soient pas brisés par les nouveaux dangers qui les attendent.
La stratégie du KKE a été confirmée par les événements au quotidien. C’est une stratégie basée sur les principes communistes, basée sur les lois de la lutte des classes. Elle détermine l’objectif, la voie et les conditions préalables pour résoudre la contradiction de base entre le capital et le travail, afin de résoudre le problème central du pouvoir et abolir les relations de production fondées sur l’exploitation dans des conditions où le capitalisme souffre de ses irréconciliables contradictions, devient plus réactionnaire et dangereux, et où aucune formule gestionnaire ne peut apporter de solution en faveur du peuple. Avec cette stratégie, avec cette ligne de conduite, le KKE a contribué sans relâche aux efforts visant à rassembler le mouvement communiste sur une base révolutionnaire ; il encourage et soutient la lutte des communistes, la lutte anti-impérialiste partout dans le monde, il renforce la solidarité internationaliste pendant qu’au même moment il assume ses responsabilités pour le développement de la lutte des classes à l’échelle nationale.
 
Notre parti est très exigeant dans l’évaluation autocritique de son parcours. Il souligne que ce n’est pas assez d’avoir une stratégie et un militantisme corrects. Il étudie ses faiblesses pour qu’il puisse devenir plus efficace sur des questions d’orientation politique, améliorer l’éducation idéologico-politique, accélérer la consolidation du parti dans les usines, les lieux de travail, les quartiers populaires, renforcer le mouvement de classe, de telle sorte que la participation aux syndicats et à d’autres organisations de masse augmente et que de nouvelles forces rejoignent la lutte.
 
Le KKE continue sa lutte concernant tous les problèmes du peuple avec un sens plus grand encore de la responsabilité et de la décision. Il se focalise sur la lutte contre les politiques de taxation anti-populaires, pour les accords de négociations collectives, pour les salaires et les ratraites, pour la protection des chômeurs, la santé, le bien-être et l’éducation. En même temps il prépare ses forces face au danger d’une guerre impérialiste contre la Syrie et l’Iran.
 
Il combat contre les mesures anti-populaires de ND, du PASOK et de la Gauche démocratique qui a émergé d’une scission de SYRIZA et fait partie du plan pour la manipulation "de gauche" du peuple. Il mène une lutte plus organisée contre les illusions de gauche de SYRIZA, renforce sa lutte contre les fascistes de l’Aube dorée.
 
Nous avons informé beaucoup de partis communistes, il y a bien longtemps, que l’attaque contre le KKE s’intensifierait. De nombreux camarades savent que la classe bourgeoise, l’État et les mécanismes para-étatiques ont testé des moyens pour la répression et la provocation contre le KKE et le PAME, et nous avons besoin à présent d’être vraiment bien préparés afin de faire face à l’intensification des attaques contre le parti.
 
Nous continuons notre lutte. Nous essayons de devenir plus efficaces dans l’organisation et le développement de la lutte des classes.
 
La réduction de la force électorale du KKE ne remet pas en cause les avantages décisifs que notre parti a réunis avec de grands efforts. Il ne remet pas en cause le pouvoir qu’il a dans les syndicats, les organisations de masse, le mouvement ouvrier et populaire, son prestige dans la classe ouvrière, et la confiance que le peuple entretient à son égard dans les luttes de tous les jours, que cela s’exprime ou non dans les élections.
“Amis des beaux jours”.
Ainsi, les forces qui ont cherché ouvertement ou secrètement à interpréter le résultat des élections d’une manière arbitraire afin de saper la stratégie et les tactiques du KKE tout comme son rôle dans le mouvement communiste international seront jugées par les communistes révolutionnaires, par la classe ouvrière.
 
Il y a des forces plus que suffisante pour gérer le système. Ce dont le peuple a besoin, c’est de véritables partis communistes qui ne gèreront pas la barbarie capitaliste au nom de la "gauche gouvernementale" et au nom de l’acceptation "réaliste" du rapport de forces. En empruntant cette voie vous pavez la voie aux forces du capital et un temps précieux est perdu pour lequel la classe ouvrière et les couches populaires payeront un grand prix.
 
Giorgos Marinos
Membre du Bureau Politique du Comité central du KKE
e-mail:cpg@int.kke.gr

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 13:00

A Nantes le combat d'un homme qui ne demande pas grand chose, si ce n'est un logement décent.

Un loyer de 400 euros pour un logement bouffé par la mérule, des sols qui se craquellent, pas de douche et la justice qui se traine.

Un marchand de bien le mal nommé qui mérite que l'on parle de lui et qu'on lui fasse un peu de publicité.

L'indécence érigée en système !

Un reportage de Thiérry Kruger. Retrouvez ses film ici : http://www.dailymotion.com/kruger44#video=xs24a4

 

Source : La Tête au Carhaix
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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 00:38

Le communisme libertaire est la voie de l’émancipation des agriculteurs-trices comme des ouvriers-ères, mais dans l’immédiat il est déjà possible d’élever les luttes sociales pour sortir de la situation sociale dramatique à laquelle ils et elles doivent faire face.

Le 25 janvier 2012, J.-P. Pernault, préférant habituellement les aléas métrologiques aux difficultés sociales des travailleurs-euses, consacre 2 minutes de son JT aux nombreux suicides de la profession agricole. Cette apparition dans l’univers usuellement aseptisé des médias dominants illustre le niveau de délabrement social dans lequel se trouve le secteur agricole et mérite de s’y arrêter un instant.

Travailler plus pour mourir plus

Les exploitants agricoles, représentant 60% de la force de travail du secteur agricole [AGRESTE PRIMEUR n° 276 Ce chiffre comprend le travail saisonnier. Les exploitants représentent 84% de la force de travail permanente.], présentent un risque de suicide 3,1 fois supérieur aux cadres et font partie de la première profession à risque selon l’INVS [Institut National de Veille Sanitaire]. On estime qu’il y a 400 suicides d’agriculteur par an.

Outre un taux de suicide record, témoin d’une détresse professionnelle importante, les travailleurs-euses de la terre sont largement sujets aux accidents du travail, particulièrement aux accidents mortels. Selon les dernières statistiques, on note un risque deux fois supérieur d’accidents du travail pour les exploitant-e-s agricoles par rapport aux travailleurs-euses salarié-e-s tout secteurs confondus et un taux d’accident mortel 7 fois supérieur [Ces taux ont été calculés avec les chiffres parus dans l’Observatoire des risques professionnels et du machinisme agricole Supplément La revue du praticien Vol 57 du 15 juin 2007 pour la profession agricole et Risque accident du travail : Tableaux sur la sinistralité 2010 détaillée par CTN et n° de risque de la Direction des Risques Professionnels pour les salariés (étude téléchargeable)]. Pour ce qui est des salarié-e-s agricoles, nous avons des statistiques similaires. Pour les survivant-e-s, il reste l’ensemble des risques de longues maladies lié à l’utilisation de produits toxiques (phytosanitaires, produits d’entretien de salle de traite…) et les TMS liés aux nombreux travaux de force.

Derrière ces chiffres, nous avons une panoplie d’histoires dramatiques à la Zola. On trouve des agriculteurs-trices avec enfants ayant des revenus trop faibles pour alimenter la chaudière, des agriculteurs-trices faisant des travaux de forçats (sortir plusieurs tonnes de fumier à la fourche) car en incapacité financière de réparer leur tracteur, des paysans-annes lourdement endetté-e-s suite à un accident grave ayant entraîné une longue incapacité de travail (indemnisé à hauteur de 330€ par mois par la MSA), des drames familiaux multiples etc. etc. [Ces illustrations sont issues d'expériences directes ou rapportées par des proches].

Actionnaires : faiseurs de misère

L’idée principale de la Politique Agricole Commune (PAC) était de rationaliser et de mécaniser l’agriculture pour libérer de la force de travail et assurer le développement industriel de l’Europe. À l’issue des Trente Glorieuses, le capitalisme entre dans sa mutation libérale accentuant la pression économique sur les travailleurs-euses de la terre et entraînant la course à l’agrandissement structurel.

Durant la période des années 50 aux années 70, les gouvernant-e-s ont poussé à l’intensification de l’agriculture pour assurer le besoin de main d’œuvre nécessaire à la progression des profits capitalistes. Ensuite les capitalistes ont intensifié la pression économique pour accroître leurs profits sur la marge commerciale des produits agricoles. Par exemple, le prix du kilo de viande de porc est de 1,3 €, soit moins que dans les années 80, obligeant les éleveurs-euses à avoir plus de truies par actif pour dégager le même revenu avec les conséquences pour l’environnement que l’on connaît. Le syndicat agricole majoritaire et ultrapuissant, la FNSEA, est largement complice des choix politiques agricoles de par son pouvoir dans les chambres d’agriculture.

FNSEA, syndicat des bourgeois

Bien que largement majoritaire aux élections professionnelles (55% en 2007) et avec de nombreux adhérent-e-s la FNSEA ne défend que les intérêts d’une minorité de koulaks [Désigne la minorité des paysans riches lors de la révolution russe appartenant objectivement à la classe capitaliste en opposition aux petits paysans opprimés par le capitalisme et le régime tsariste] modernes. En effet, trois des présidents de la FNSEA ont eu par la suite de grandes responsabilités étatiques (Debatisse secrétaire d’État, Guillaume ministre, Guyot président de la FAO) et le président actuel Xavier Beulin possède 500 ha et est le patron de Sofiprotéol dont la mission est « d’investir et innover pour le développement et la structuration de la filière française des huiles et protéines végétales ».

Aux différents niveaux de l’organisation, il y a des agri-entrepreneurs [Ces responsables syndicaux sont bien souvent présidents de l'association foncière locale, soit des propriétaires fonciers en même temps que chefs d'entreprise] possédant des structures importantes dont les moyens capitalistes offrent un avantage comparatif conséquent par rapport à la majorité des exploitants agricoles. Aussi leur intérêt économique immédiat est d’accroître la pression économique pour favoriser leur développement personnel.

Pour maintenir son pouvoir sur des paysans-annes pressuré-e-s par ses choix politiques, la FNSEA est omniprésente dans les organisations professionnelles, dans les banques et assurances agricoles, dans la presse professionnelle et présente des personnes pour le pouvoir exécutif national ou régional de droite ou de gauche selon les opportunités [Par exemple Sophie FONQUERNIE, vice-présidente du conseil régional de Franche-Comté (PS) chargée de l'agriculture est 5e secrétaire de la FRSEA Franche-Comté (niveau régional de la FNSEA) et François GUILLAUME, président de la FNSEA de 1979 à 1986 et qui fut ministre de CHIRAC de 1986 à 1988 et est depuis député UMP de Meurthe-et-Moselle].

http://juralib.noblogs.org/files/2012/06/031.png

Les Paysan-annes alimentent un (énorme) tas de bureaucrates

En plus d’une pression économique intense et d’une domination politique omniprésente, les agriculteurs-trices supportent une armée mexicaine de bureaucrates [De témoignage direct, on a un cadre par conseiller technique dans la chambre d'agriculture de Franche-Comté]. Les récentes contraintes législatives de nature écologique se traduisent par un niveau bureaucratique supplémentaire avec des agents pour rédiger les cahiers des charges, suivre les pratiques, faire le bilan des mesures… Du côté des agriculteurs-trices, les partenaires et exigences administratives explosent, contraignant un travail déjà fastidieux, le tout entouré d’un mépris social plus ou moins diffus.

MSA, Chambre d’agriculture, Parc nationaux, Natura 2000, PAC, Parcs Naturels Régionaux, organismes de Formation, Safer, Services Vétérinaires, Fisc, coopératives… exigent une multitude toujours croissante de paperasses et de démarches coûteuses. Si on prend les services vétérinaires, il faut avoir identifié les animaux par deux boucles sur les oreilles, enregistrer chaque traitement vétérinaire par cinq champs obligatoires (produit utilisé, dose, animal traité, numéro d’ordonnance, date de fin de traitement). Il faut également noter toute la généalogie des mises bas (sur 500 brebis ce n’est pas trivial !)…

Pour couronner le tout, les capitalistes de l’agroalimentaire poussent à l’accroissement de normes sanitaires pour limiter la concurrence des petits ateliers de transformation ou des structures semi-industrielles comme les coopératives de transformation laitières.

Salarié-e-s agricoles, le lumpenprolétariat des temps modernes

Si les ouvriers-ères sont aujourd’hui une classe fantôme [Expression de J.-P. Levaray (Annexes de Tranches de Chagrin) pour signifier que dans l'univers médiatique et culturel majoritaire les apparitions des ouvriers-ères sont anecdotiques], c’est particulièrement le cas des salarié-e-s agricoles car largement absents des statistiques étatiques et syndicales. La plupart sont des travailleurs-euses saisonniers pour les travaux de récolte de l’arboriculture, vigne ou de travaux ponctuel de surcharge comme les conducteurs-trices de moissonneuses batteuses, les tondeurs d’animaux, bergers… Pour ce qui est des travaux de récolte, il y a des nombreuses personnes en difficultés sociales car n’ayant pratiquement aucune autre source de revenu avec de nombreux-euses sans-papiers. Les conditions de travail y sont souvent difficiles avec des rémunérations à l’heure minables, un isolement social important dû au rythme de vie décalé qu’implique vivre des saisons.

Pour les saisonniers et salarié-e-s de l’élevage, il est fréquent d’être seul face à son patron avec les risques de harcèlement au travail que cela implique. Ces salarié-e-s effectuent régulièrement du travail nocturne non majoré, des heures supplémentaires gratuites… avec très peu de moyens de se défendre sans risquer de perdre son emploi.

Retraites paysannes : c’était pas la peine de se faire chier !

À l’instar des ouvriers-ères, trop peu d’agriculteur-trices arrivent à la retraite et pour celles et ceux qui ont cette « chance », c’est enfin la délivrance : 659 € par mois pour les « chefs d’exploitation » et 523 € pour les « membres de famille »… un eldorado avec un minimum vieillesse à 742 € par mois, un seuil de pauvreté à 880 euros et 375’000 par mois pour Michel Rollier patron de Michelin (343 SMIC), le patron le mieux payé en 2010 [Pour les barèmes des retraites agricoles, le seuil de pauvreté Wikipédia et pour Rollier et le revenu des autres grands patron du CAC40].

Cotisant à un régime spécifique, les agriculteurs ont une retraite indexée sur les résultats de leurs exploitations dans leur carrière. Les gouvernants-es justifient cela par le fait que les agriculteurs-trices ont des dividendes de leurs possessions agraires. C’est largement vrai pour les koulaks mais douteux pour une grande partie de paysans-annes qui finissent leurs carrières avec des dettes supérieures à la valeur de « leurs » exploitations et ainsi que pour les salarié-e-s de l’agriculture.

Pour sortir de la misère, il faut sortir les fusils

Si les agriculteurs-trices font partie des opprimé-e-s les plus accablé-e-s, ils sont sans doute celles et ceux qui adhèrent le plus à l’idéologie de leurs oppresseurs avec de fortes sympathies pour la droite et l’extrême droite. Cela s’explique principalement par l’amour incommensurable des paysans-annes pour la possession de leur outil de production (surtout foncier agricole et troupeau).

Anarchistes, nous pensons que l’émancipation de celles et ceux qui travaillent ne peut se faire que dans le cadre d’une société collectiviste où ce qui sert à produire est le bien commun de toutes et tous au service de toutes et tous. Aussi, nous pensons que mis à part les koulaks, les travailleurs de la terre ont tout intérêt à combattre les tenants du capital pour une meilleure valorisation de leur travail et à se battre pour la propriété collective et la démocratie directe ne pouvant perdre qu’une vie de misère et de souffrance.

Si pour nous, le communisme libertaire est la voie de l’émancipation des agriculteurs-trices comme des ouvriers-ères, il est dans l’immédiat possible d’élever les luttes sociales pour sortir de cette situation dramatique. Lutter pour la réquisition immédiate des terres locatives, l’augmentation des prix d’achat des produits agricoles, alléger les contraintes bureaucratiques… sont des pistes de luttes à mener contre la classe capitaliste pour les travailleurs-euses de la terre en attendant de tordre le coup à celles et ceux qui nous pourrissent la vie.

Johann, Lons-le-Saunier
Infos et analyses libertaires n° 90, mars-avril-mai 2012

Source: Le Jura Libertaire

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 20:52

Malgré l'affaire du Médiator, Jacques Servier et sa famille grimpe de la 17e à la 15e place du classement des plus riches

  - le 11 Juillet 2012

 

Le classement 2012 de Challenges montre que les 500 plus riches français ont cumulé 267 milliards d'euros de gain. Soit autant que les recettes de l'Etat. Voilà une bonne source de taxation à étudier pour réduire les déficits et la dette publique.

Moins d'une semaine avant l'étude par l'Assemblée nationale du collectif budgétaire 2012, Challenges relance sans le vouloir le débat sur la taxation des plus riches et sur une autre répartition des richesses en France. Citant Jean-Philippe Delsol, auteur de A quoi servent les riches (Editions JC Lattès), le magazine a fait le calcul: "S’il fallait les redistribuer aux 8,1 millions de pauvres (en France) recensés par l’Insee, cela représenterait 33.000 euros pour chacun d’eux".

Quant à résorber le déficit public de la France avec les sous des plus riches, c'est tout à fait possible. Si l'on prenait à ces 500 plus grandes fortunes les 69,6 milliards d'euros nécessaires pour combler le déficit public actuel, cela leur laisserait tout de même aux alentours de 200 milliards pour subvenir à leurs besoins cette année.

 

Les autres scandales mis en lumière par ce classement:

 

  • Des riches un peu moins riches mais toujours très riches. Les 500 plus grandes fortunes françaises souffrent de la crise, mais elles sont tellement riches qu'elles ne s'en sont sans doute pas rendu compte. Leur revenus ont baissé de 3% par rapport au classement précédent. La faute, selon le magazine, aux "difficultés de l’économie française", à "la chute des cours de bourse et l’assèchement du marché des fusions acquisitions, dont l’activité poussait jusqu’alors la valeur des entreprises à la hausse". 
  • Les plus fortunés sont toujours les mêmes. Neuf des dix plus grandes fortunes 2011 restent dans le Top 10 2012. Bernard Arnault demeure le plus riche de tous. Les 21 milliards d'euros en poche du patron de LVMH représentent à eux seuls 8% du total du classement. La famille Mulliez et ses Auchans demeurent deuxièmes et ne connaissent pas la crise.
  • Les Servier plus riches, malgré le Médiator. Jacques Servier se bat comme un beau diable dans les prétoires pour ne pas indemniser les victimes de son Médiator. Sa famille lui en sait gré en remontant de la 17e à la 15e place.

  • Bettencourt rétrogradée. Liliane Bettencourt et sa famille sont poussés hors du podium par Bertrand Puech et les familles actionnaires de Hermès.Lactalis dans le gotha. Lactalis n'est pas Doux et la hausse des produits alimentaires va bien quelque part. La famille Besnier, fondatrice du premier laitier mondial, grimpe à la dixième place du classement
  • Niel a Free, il a tout compris. A l'heure où les opérateurs mobiles prennent prétexte de l'arrivée de Free pour dégraisser en France et délocaliser à tout va, le propriétaire du groupe télécom Iliad, Xavier Niel, arrive à la douzième place du classement.

 

  • A lire aussi:

Les assistés du Bouclier fiscal

Les millionnaires du Cac 40

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 01:02

Dans un petit ouvrage paru l’an passé, l’anthropologue Jean-Loup Amselle aborde un thème porteur : l’Ethnicisation de la France [1]. Pas si porteur, pourtant, en l’occurrence, au vu du silence qui a accueilli ce livre. Il est vrai qu’il y a différentes manières de se laisser porter. J.-L. Amselle est de ceux qui ne craignent pas de ramer à contre-courant. Publié par une maison d’édition progressiste, on comprend que les adeptes de la « préférence nationale » n’en aient pas fait mention. En revanche, on eut pu attendre d’un lectorat classé à gauche, voire à l’extrême-gauche, qu’il y prête quelque attention. Encore eût-il fallu, cependant, que celui-ci consente à s’extraire de la bien-pensance du politiquement correct qui sévit dans ses rangs depuis maintenant plusieurs années.

Pour résumer la thèse que défend J.-L. Amselle, on fera appel à un sociologue qui lui faisait récemment écho. Dans un article du Monde consacré à la métamorphose de la question sociale en question raciale à laquelle n’a pas peu contribué l’importation en France, au moins sur le plan idéologique, du modèle multiculturel anglo-saxon, le sociologue Gérard Mauger concluait :

« Elle conduit à substituer à une vision du monde social divisé en classes celle d’une mosaïque de communautés ethnicisées et, ce faisant, à renforcer les divisions au sein des classes populaires. [2] »

J.-L. Amselle ne dit pas autre chose, étendant au passage son propos à toutes les théorisations différencialistes issues des campus étasuniens.

« La découpe d’entailles verticales au sein du corps social a eu pour effet de mettre au rancart et de ringardiser la lutte des classes et les combats syndicaux. Il est devenu beaucoup plus chic pour les couches ethno-éco-bobo, ainsi que pour leurs représentants médiatiques, de promouvoir les identités culturelles et de genre (gay, lesbien, queer) que de continuer à accorder une quelconque attention à la « matérielle » comme on disait autrefois. C’est ainsi que toute une logique libérale-libertaire est venue harmonieusement se couler dans le cadre de la segmentation du marché promue par le capitalisme tardif. Les identités fragmentaires ainsi dégagées ont constitué autant de niches de consommateurs traqués par les agences de publicité et de marketing. »

Fragmentation que l’on retrouve dans l’espace urbain où les quartiers anciennement populaires changent d’identité au fur et à mesure de leur colonisation par chaque « minorité » : outre les quartiers ethnicisés, eux-mêmes subdivisés et spécialisés selon l’origine géographique ethnique ou religieuse de leurs habitants, on trouvera des quartiers « gentrifiés » au sein desquels se distingera un secteur à dominante gay ou lesbienne, chacun occupant une place bien définie dans le consumérisme identitaire urbain.

Au slogan « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », se substitue ainsi, selon J.-L. Amselle, dans l’imaginaire de l’intelligensia de la gauche rénovée, celui de « Minoritaires de tous les pays insurgez-vous ». Ainsi, « l’indien d’Amazonie devient un symbole beaucoup plus fort de la résistance au capitalisme que l’ouvrier », intégré dans et aliéné par celui-ci, comme chacun sait. « Gardien de la nature, le premier est promu chantre de la « décroissance » et du « développement durable », présentés par les écolos-bobos » — qui sont aussi des gogos —, « comme les seules solutions alternatives au développement de l’économie marchande », cela au moment même où celles-ci servent à la fois de créneau commercial et d’alibi idéologique à l’essor d’un « capitalisme vert ».

« Ce n’est pas l’amélioration du sort des classes ouvrières surexploitées des pays du Sud (Chine, Inde, Vietnam, Indonésie, Bangladesh…) qui importe », ajoute J.-L. Amselle, « c’est le refus des populations « natives » de voir leur environnement dévasté par les multinationales. De la sorte, peut s’établir une alliance transnationale entre les couches ethno-écolo-bobo d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie et les peuples autochtones des pays émergents ». Le maintien de la bio et de la culturo-diversité ainsi que le combat contre la changement climatique, préalablement déconnecté de la lutte contre le mode de production capitaliste qui l’engendre, deviennent des causes qui sont d’autant plus en phase avec les classes moyennes urbaines diplômées qu’elles ne les menacent pas dans leur mode de vie. Plus de révolutions sociales, plus de luttes syndicales, plus de défense du secteur public, des conquêtes sociales. Il ne s’agit, en effet, selon l’anthropologue, que de « justifier l’utilité écologique, culturelle voire “civilisationnelle” des fonctions et des postes occupés ».

Ce à quoi s’attaque J.-L. Amselle, c’est à une idéologie en passe de devenir dominante dans certaines sphères intellectuelles : le culturalisme. « La hantise de l’Islam, la polygamie, l’excision, les minorités visibles, la diversité, l’identité nationale », tout se passe, note l’auteur, comme si « les grands débats qui agitent nos sociétés étaient essentiellement d’ordre culturel ou ethnique ». Ainsi en va-t-il de celui portant sur les « violences urbaines ».

À lire nombre d’ouvrages, articles ou entretiens émanant de représentants de la mouvance « progressiste », la cause des émeutes de l’automne 2005 en France serait entendue : la « crise des banlieues » serait imputable à un « modèle républicain d’intégration » pseudo-égalitaire qui nierait ou oublierait les discriminations racistes d’origine coloniale. Autrement dit, sous prétexte que l’égalité n’est pas réalisée entre les « immigrés post-coloniaux » ou leurs descendants, et les Français dits « de souche », c’est au principe égalitaire lui-même qu’il conviendrait de s’en prendre, et non aux rapports de classe qui empêchent l’égalité « en droit » proclamée depuis des lustres entre les individus de l’être aussi en fait.

Cette antienne contre l’« égalitarisme » est reprise aujourd’hui par des chercheurs français (sociologues, politologues…) qui prônent l’importation du « modèle d’intégration » made in USA pour résoudre la « question ethnique ». Solution illusoire au vu de ce qu’il en est advenu aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou aux Pays Bas. Ce modèle combine la « discrimination positive » pour les meilleurs qui parviendront ainsi à s’extraire de leurs ghettos, et le communautarisme pour les nuls qui y resteront entre eux, mais sans être tentés, comme en France, de confronter leur misère à une quelconque promesse égalitaire, avec les frustrations et les rancœurs, voire la rage et la haine, que suscite inévitablement le fait que cette promesse ne soit jamais tenue.

Pour les adeptes français de cette solution, les raisons des émeutes récentes sont avant tout « ethniques ». « Notre grille de lecture individualiste républicaine empêche de voir autre chose que la question sociale de la pauvreté », opine par exemple Marcel Gauchet. « Elle tend à ignorer la dimension communautaire et la question culturelle qui sont pourtant au centre aussi bien de la sociologie de l’immigration que du processus d’intégration. [3] » La révolte des jeunes des cités prendrait ainsi racine dans une « une identité » de « descendants d’esclaves », d’« ex-colonisés », d’« indigènes de la République », victimes du « néo-colonialisme républicain », du racisme et des discriminations ethniques, condamnés à « l’exclusion » sur le seul critère de la couleur de leur peau ou de l’origine africaine ou antillaise de leurs ancêtres.

Dans cette perspective, il s’agit, en quelque sorte, de revendiquer et d’imposer la reconnaissance d’une identité spécifique dont on réclame par ailleurs, de manière quelque peu paradoxale, l’abolition puisqu’elle engendrerait des discriminations. Autrement dit, les facteurs de disqualification que sont la couleur de la peau, l’« étrangeté » du patronyme ou le lieu disqualifié de résidence pourraient être convertis en supports d’une affirmation identitaire positive qu’il suffirait d’encourager et de promouvoir, institutionnellement et financièrement, pour permettre aux « minorités visibles » [sic] de vivre « égales aux autres, mais séparées d’elles ». Cette thèse « communautariste » (i. e. revendiquant une « culture », une « identité » propres) avait reçu le renfort de… Nicolas Sarkozy. Ministre de l’Intérieur à l’époque, mais également ministre des Cultes, qui, à ce titre, flattait les représentants reconnus de l’« Islam modéré » en espérant par leur entremise calmer le jeu dans les cités.

De ce point de vue, l’adversaire principal et prioritaire est alors la République ou plutôt le républicanisme identifié à un « universalisme abstrait » brutalement « assimilationniste » qui rejette ou infériorise ceux qui sont « différents ». Au contraire, le « multiculturalisme » et le « communautarisme » permettraient aux « minorités » d’entretenir et revivifier leur culture, leur langue, leur mémoire, leurs mœurs propres. Cette marge d’autonomie leur serait accordée non seulement dans les domaines relgieux et culturels pour préserver et consolider leurs « différences », mais aussi dans le domaine économique et politique où, sous couvert d’« empowerment », c’est-à-dire de renforcement de leur capacité d’auto-organisation, on les inciterait à enrayer par eux-mêmes l’empoorishment, la paupérisation, ce qui reviendrait pour eux, en fait, à autogérer leur pauvreté. Sans faire disparaître pour autant, ni même diminuer, les inégalités socio-économiques dont pâtit la majorité. Aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne ou ailleurs, l’émergence d’une (petite) bourgeoisie « de couleur » n’a pas mis fin à la paupérisation et à la marginalisation d’un (sous-)prolétariat « de couleur » qui n’a cessé de croître parallèlement.

Mais peu importe. Les émeutes de novembre 2005 ont été idéologiquement instrumentalisées pour défendre une « nouvelle » cause : acclimater « le communautarisme » en France. Ainsi exaltera-t-on « une nouvelle culture urbaine « métissée » qui se construirait dans des territoires qui ont échappé à l’influence du modèle centralisé et laissé la place à l’« invention de traditions » : références, histoire, langues, pratiques sociales se redéfinissent dans un précipité original qui percute les normes de l’ordre social ancien [4] ». L’ordre en question n’est évidemment pas celui, foncièrement inégalitaire, propre à la société de classes capitaliste. Outre-Manche comme outre-Atantique, cet ordre s’accommode fort bien de l’« altérité » comme « composante essentielle des relations sociales et des débats de société [5] ». Quelle soit de caractère ethnique, culturelle ou sexuelle, sa « légitimité » et sa « reconnaissance » ne posent pas de problème insurmontable pour peu qu’elles ne mettent pas en cause celles du système social, ainsi qu’ont pu le vérifier a contario et à leurs dépens les militants du « black power ».

Cela n’est pas le cas du « modèle républicain » à la française, où l’impératif de « l’égalité de tous en droits » traîne comme un boulet, aux yeux de ses contempteurs, l’épineuse « question sociale » de l’égalité des conditions qui ne se limite évidemment pas à celle des « immigrés » et de leurs descendants post-coloniaux. N’en déplaisent aux « indigènes de la République » et à leurs séides intellectuels, « l’égalitarisme de façade des structures de la société française » ne les a pas attendus pour révéler ses « défaillances » ou son « hypocrisie » : Marat, Babeuf, Hébert et autres « extrémistes » révolutionnaires la dénonçaient déjà comme un subterfuge bourgeois avant même que le mouvement ouvrier et ses théoriciens ne prennent la relève. Contrairement à ce racontent nombre de Diafoirus philosophiques qui ne semblent connaître de Marx que ce qu’on en dit dans les milieux qu’ils fréquentent, celui-ci n’opposait pas la liberté et l’« égalité réelle », mais s’échinait à démontrer que l’une et l’autre ne pouvaient être que formelles tant qu’on laisserait le « renard libre » — l’exploiteur — vaquer à son aise dans le « poulailler libre » — le « libre marché ». Mais mieux vaut s’en prendre à un mythique « modèle français d’intégration républicaine », qu’à ce que cette mythologie a pour fonction de camoufler : le maintien et la reproduction de rapports structurels de domination qui, aujourd’hui comme hier, font de l’« égalité républicaine » une fiction.

En cela au moins, ils rejoignent Nicolas Sarkozy qui déclarait : « Le premier j’ai dit que le modèle social français était à bout de souffle. Le premier, j’ai dit que l’intégration à la française était un échec. Parmi les premiers, j’ai dit que les banlieues étaient des poudrières, qu’il fallait faire une place aux musulmans de France, qu’il fallait engager le pays sur la voie de la discrimination positive à la française en faisant plus pour ceux qui ont moins. »

Trevor Phillips, président de la Commission pour l’égalité raciale au Royaume-Uni et conseiller de Tony Blair, souscrivait lui aussi à cette vision « raciale » de l’émeute :

« Ce qui se passe […] démasque la fiction selon laquelle il n’y aurait pas de problème racial en Europe. C’est ce qu’on prétendait en Allemagne ou en France, où l’on se refuse à identifier ou à comptabiliser les minorités ethniques. En outre, une certaine gauche niait la dimension raciale des problèmes réduits à des conflits de classe ou seul poids de la pauvreté. »

Sans méconnaître que les inégalités sociales (de classe) sont en effet souvent redoublées par des discriminations racistes pour l’accès à l’emploi ou au logement, cette thèse appelle au moins une triple critique.

Elle méconnaît d’abord que l’origine de la ségrégation, tant spatiale que scolaire, réside dans les inégalités de capital économique, pour la première, et de capital culturel, pour la seconde. Et il se trouve que les plus démunis sur les deux plans sont fréquemment des immigrés récents ayant fuit la misère et/ou la guerre dans leur pays, ou leurs descendants, voués aux tâches les plus déqualifiées de la division capitaliste du travail. Si l’on ne s’attaque pas à celle-ci, on ne mettra pas fin aux discriminations. Cette thèse ignore, ensuite, les effets de l’inflation-dévaluation des titres scolaires qui condamnent au chômage de longue durée et à la précarité l’ensemble de ceux démunis de tout capital scolaire ou porteurs de diplômes dévalués, étant entendu que, dans un pays qui fut une puissance coloniale, la « concurrence libre et non faussée » sur un « marché du travail » plus sélectif que jamais jouera en défaveur des gens « de couleur » sauf s’ils appartiennent à des familles aisées. Cette thèse propose, enfin et surtout, une vision simpliste, pour ne pas dire caricaturale, propagée par ceux qui s’autodésignent comme les « nouveaux indigènes de la République », en attribuant aux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants d’immigrés une identité culturelle, qu’ils/elles ne sont évidemment pas tous/toutes disposé-es à endosser. Pour la majorité, l’esclavage remonte à des temps oubliés et l’on ne voit pas pourquoi il faudrait à tout prix les réactualiser au nom du « devoir de mémoire », sauf à vouloir fustiger tous les « blancs » comme descendants de colons ou de négriers.

Il faut dire, et J.-L. Amselle est l’un des rares chercheurs à le souligner, qu’au lieu de parler sans cesse de « minorités » à défendre et à promouvoir, comme on se plaît à le faire dans les campus étasuniens, il serait peut-être temps de poser, au moins pour la France, la question « Qui parle au nom des minorités ? » Point n’est besoin d’avoir lu Pierre Bourdieu pour savoir que les peuples, considérés comme un tout ou découpés en parties, sur des bases ethniques, religieuses, linguistiques ou régionales, « ont rarement la possibilité de s’exprimer en leur nom propre, comme le rapelle l’auteur, et cela en premier lieu parce que leur propre nom est lui-même l’objet d’un enjeu ». En général, ce ne sont pas les groupes sociaux eux-mêmes qui se dotent d’un nom : il leur est attribué non seulement, bien sûr, par ceux qui les dominent, les oppriment, les exploitent, mais aussi par les leaders et les théoriciens qui s’expriment au nom de ces groupes et vont donc les nommer autrement. Un nom évidemment différent dans le second cas. Là est l’enjeu.

D’où la nécessité de s’interroger sur ces porte-parole autoproclamés : « quels sont les agents possédant la faculté de nommer une entité sociale quelconque et de la constituer comme telle », de l’ériger en « minorité », de la rendre « visible », pour user de l’expression consacrée mais précisément significative sur plan idélologique ? J.-L. Amselle les désignent comme des « entrepreneurs d’ethnicité ». Pourvus d’un capital scolaire acquis à l’université, ils le font fructifier en faisant exister certains groupes sur la scène politoico-idéologique, en leur attribuant une « éligibilté, et une légitimité », qui, comme il se doit, ne peuvent que rejaillir sur ceux qui prétendent les représenter. Non sans risques « d’effet boomerang ».

Réclamées à cor et à cri par ceux qui se sont auto-intitulés et auto-promus « Indigènes de la République », les statistiques ethniques, par exemple, peuvent servir, comme l’expérience historique l’a prouvé, à bien autre chose qu’à mesurer les discrimations pour les rendre « positives » par des mesures appropriées. D’une manière générale, les affirmations « identitaires » des « minorités » ne peuvent, en réaction — terme à prendre aussi avec sa connotation régressive — que « solidifier », pour reprendre une formulation de J.-L. Amselle, « à la fois les identités nationales et européennes, que celles-ci soient conçues comme “blanches”, européeenes, ou les deux à la fois »

Aux antipodes du mot d’ordre post-soixante-huitard, « Français, immigrés, tous unis ! », l’ethnicisation des « violences urbaines », même préconisée pour la bonne cause anti-raciste et anti-discriminatoire, revient à évacuer les remises en question politiques, sociales et économiques, c’est-à-dire des rapports de domination capitalistes, alors qu’ils sont à l’origine de la précarisation, de la paupérisation et de la marginalisation de masse dont la ségrégation urbaine n’est que l’inscription dans l’espace.

Elle alimente en outre les idéologies de division, d’antagonisme entre dominés (blancs/non-blancs, rebeux/renois, blacks africains/blacks antillais…), incitant les « communautés » à édifier des barrières difficilement franchissables entre les unes et les autres. Victimisation des uns, culpabilisation des autres : la moralisation et la juridicisation qui va avec ont pris la place de la politisation, à la grande satisfaction des classes dominantes qui, elles, ont compris qu’il leur fallait s’entendre entre elles pour perpétuer leur domination.

[1] Jean-Loup Amselle, L’ethnicisation de la France, Lignes, 2012.

[2] Gérard Mauger, « L’occultation de la question sociale », Le Monde, 13 octobre 2011.

[3] Marcel Gauchet, entretien, Libération, 25-26 février 2006. Une assertion sotte en entraîne une autre. Selon M. Gauchet, le fait que les jeunes issus de l’immigration « veulent être des individus ayant des droits » prouverait « la réussite à 100 % de l’école républicaine ». La preuve ? « Ils les connaissent ! Mais cela ne leur donne pas automatiquement la clef de la culture du pays où ils vont devoir vivre. » Outre que ladite école républicaine est perçue avant tout comme un centre de tri fondé sur la sélection et l’exclusion — d’où la violence du rejet dont elle peut faire l’objet —, le problème est que les droits proclamés sont sans cesse confrontés aux droits réalisés, avec le sentiment d’injustice et d’iniquité qui ne peut manquer d’en résulter. Mais Gauchet évacue par avance tout débat sur la question de l’inégalité, non des droits mais des conditions, en le déviant une fois de plus sur la thématique culturaliste.

[4] Patrick Simon, « L’arbre du racisme et la forêt des discriminations », in La république mise a nu par son immigration, La Fabrique, Paris, 2006.

[5] Ibidem.

 

Source: Divergences (Revue Internationale Libertaire)

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Non au Front National !

Camarades ,

Ne nous livrons pas aux chants des sirènes fascistes, qui sous couvert d'un discours anti-systémique bien rôdé, ne visent qu'à instaurer un régime aux relents des années 30. Ne soyons pas naifs face à ce nouvel ordre moral que veulent imposer par le mensonge et la peur les tenants de la haine et du "sang pur". Sous couvert d'une fausse expression démocratique et médiatique, le FN ne s'est jamais détaché de ce qui a construit son origine : une droite populaire qui rejette le prolétaire, une droite chrétienne qui rejette le non-croyant ou l'autre croyant, une droite corporatiste qui rejette l'union des travailleurs. Le FN a ses petits groupuscules néo-nazi dont il se défend d'être en lien publiquement mais avec qui il travaille bien tranquillement  : GUD, bloc identitaire et autres "natios".

    Et lorsque l'on se penche sur son programme politique le vernis craque : Contre la retraite par répartition et tout ce qu' a fondé le CNR de 1945 (où était-il lors des manifs de 2010 ?)  , contre les droits des salariés ( poujadiste un jour, poujadiste toujours !) etc... 

De nombreux documents démontrent l'imposture du FN. L'UPAC vous en propose deux :

- Celui du collectif communiste Prométhée dans son numéro 85, (site net : http://promcomm.wordpress.com), 5 pages.

-Celui du collectif VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), qui s'intitule "FN, le pire ennemi des salarié(e)s" et dont le lien est sur le blog, 29 pages. 

 

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