Les membres de Casss-papiers (collectif action, soutien et de solidarité avec les sans-papiers) ont appris au début du week-end que la famille Bagueiv et ses trois enfants doivent être interpellés lundi pour être placés au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), dans l’attente de leur expulsion vers la Pologne (en vertu du règlement Dublin II qui renvoie vers le premier pays d’Europe traversé). Militant politique en Tchétchénie, le père risquerait des «persécutions» s’il était expulsé vers son pays, d’après ses soutiens.

L’association et les parents d’élèves du groupe scolaire des enfants décident alors de soustraire la famille à cette décision administrative. Le père et la mère sont hébergés séparément dans des lieux tenus secrets. « Nous sommes en infraction, mais c’est dans un but humanitaire. On ne peut pas laisser faire ça », affirme la présidente de l’association des parents d’élèves de l’école Anne Bussière à l’AFP.

Les militants brestois n’en sont pas à leur coup d’essai, en 2006 déjà une famille avait été cachée durant 105 jours pour échapper à une expulsion. Dimanche soir, une centaine de personnes ont manifesté pour soutenir la famille devant l’école des enfants.

Dans un communiqué le Réseau éducation sans frontière appelle une nouvelle fois à un « moratoire sur les expulsions », expliquant que « l’odieux n’est pas plus acceptable sous Hollande qu’il ne l’était sous Sarkozy».

 

Source: Laissez passer. (Marie Barbier, journaliste à l'Humanité)