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Antifascistes !

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Vive la CGT 1906

Parce que nous sommes attachés à l'esprit de la Charte d'Amiens de 1906 qui fonda les bases du syndicalisme révolutionnaire, parce que nous nous opposons à la dérive réformiste de notre confédération depuis les années 1970 et que nous condamnons la déviance contre-révolutionnaire de notre CGT depuis la fin des années 90, nous avons fait le choix de ne pas mettre en lien le site de la confédération ainsi que celui de l'UD de la Creuse qui ont pris le chemin d'un syndicalisme bureaucratique et élitiste.

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 00:22

 

 

Des Espagnols pleins de talent vont dans les banques faire des concerts, avec musique, danse et chant. Les textes sont militants et dénoncent la finance, la musique donne furieusement envie de taper du pied.

Les comédiens ont fait de nombreuses actions dans diverses banques du pays, de Séville à Barcelone, même devant la banque d’Espagne. Vous pouvez retrouver de plusieurs vidéos de leurs actions sur leur site : FLO6X8. Y compris un tutorial en images si l’envie vous prend d’importer l’action, avec la chorégraphie, dans nos tristes banques françaises. La chanson se nomme : Ce n’est pas la crise, ça s’appelle le capitalisme. (Via reflets)

  • Source: L'Humanité
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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 00:48

Le Collectif Justice et Libertés adresse une lettre ouverte à la direction de la FNAC

Monsieur le Directeur,

Vous avez décidé de vendre des places pour le concert de l’humoriste Dieudonné au Zénith de Strasbourg. Le connaissez-vous ? Voici le récit d’Abel Mestre et de Caroline Monnot, journalistes du quotidien Le Monde, qui connaissent bien Dieudonné.

«Le 26 décembre [2008], il [Dieudonné] avait invité sur la scène du Zénith de Paris le négationniste Robert Faurisson pour lui faire remettre un «Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence» par son régisseur Jacky, vêtu d’un pyjama rayé de déporté et arborant une étoile jaune. (...) Le 29 janvier, le spectacle est surtout parmi le public. Tout le gratin négationniste s’est donné rendez-vous, à l’initiative de Robert Faurisson. Le garde du corps personnel de Dieudonné veille à la sécurité de M. Faurisson. Ses voisins dans la salle sont Serge Thion et Pierre Guillaume, les principaux animateurs du site Internet négationniste Aaargh (Association des anciens amateurs de récits de guerres et d’holocaustes), domicilié à l’étranger et sous le coup d’une interdiction d’accès en France.

Outre les négationnistes, plusieurs courants de l’extrême droite radicale, qui ont tous en commun un antisémitisme virulent, ont leurs représentants. Il y là Charles-Alban Schepens, l’un des dirigeants du Renouveau français, un groupuscule «catholique, nationaliste et contre-révolutionnaire» qui se réclame, entre autres de Charles Maurras, du Maréchal Pétain et des phalanges espagnoles. On remarque aussi des membres du courant «nationaliste révolutionnaire», qui combine idéologie fasciste et anti-impérialiste, ainsi que le patron d’une boutique parisienne réputée dans les milieux skinheads» (Le Monde du 25 février 2009).

La liste des liaisons dangereuses de Dieudonné est longue. Nous vous rappelons qu’un des enfants de Dieudonné a été parrainé par Jean-Marie Le Pen que vous devriez bien connaître. Son spectacle est celui d’un humoriste qui assume ouvertement qu’il est négationniste, antisémite et d’extrême droite : il ne fait pas rire !

Nous souhaitons que ces informations vous permettent en toute connaissance de cause de renoncer au spectacle de Dieudonné. Pour votre information, cette lettre sera diffusée sur internet à l’échelle nationale et des diffusions sont programmées devant la Maison Rouge à Strasbourg (le samedi 31 mars), en cas de poursuite de la vente de billets pour ce spectacle.

Organisations membres de Justice & Libertés en 2012 : AMD (Amis du Monde Diplomatique)- APK (Amis du Peuple Kurde)- ATTAC Vosges du Nord- CJACP (Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix)- Comprendre et s’engager- D’ailleurs d’ici (Colmar)- DAL 67- FSU (Fédération Syndicale Unitaire)- Laïcité d’accord !- LDH 67 (Ligue des Droits de l’Homme)- MFPF 67 (Mouvement Français pour le Planning Familial)- MRAP Strasbourg- Pas/sages- PCF (Parti Communiste Français- Fédération du Bas-Rhin)- PG (Parti de Gauche)- PS (Parti Socialiste) - Ras l’front- SNES FSU- SNUEP FSU- SNUIPP FSU- Théâtre du Potimarron- UJFP (Union Juive Française pour la Paix)- UNSA éducation (Union Nationale des Syndicats autonomes).

http://collectifjusticeetlibertes.blogspot.com
http://www.facebook.com/justiceet.libertes

Source: VISA

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 00:05

L’horreur majeure véhiculée par l’acte d’Anders Behring Breivik en Norvège a jeté un éclairage sinistre sur le monde ténébreux du fascisme européen, et en particulier sur la Grande-Bretagne. Juste avant de se lancer dans son orgie de meurtre, Breivik a envoyé par e-mail son « manifeste » de 1.500 pages à environ un millier de ses contacts d’extrême droite. Un quart de ces contacts sont basés en Grande-Bretagne, et on trouve parmi eux des dirigeants du British National Party (BNP) et de la Ligue de Défense Anglaise (English Defence League - EDL), les deux principales formations fascistes du Royaume-Uni.

Par Martin Smith

Avant-propos : Martin Smith est un dirigeant national de la coalition antifasciste britannique Unite Against Fascism et coordinateur de la campagne Love Music Hate Racism. Il est également membre de la direction du Socialist Workers Party. Article traduit de l’anglais par Jean-Marie Guerlin.

Quand les fascistes changent de tactique…

Le BNP est apparu au début des années 1990 à l’initiative de John Tyndall, un individu impliqué depuis des dizaines d’années dans des organisations nazies et fascistes, et qui ne cachait pas ses sympathies hitlériennes. Il connut un succès électoral passager à Londres en 1993, avant d’être chassé par une campagne antifasciste systématique et soutenue.

Cet échec provoqua une crise dans les rangs du BNP, et en 1999 Tyndall était remplacé à sa direction par Nick Griffin — lui aussi un néo-nazi de longue date, et un négationniste de l’Holocauste, mais avec un passé légèrement plus « respectable » que celui de Tyndall. Griffin, cherchant à marcher dans les pas duFront National de Jean-Marie Le Pen, se lança dans une entreprise de transformation de l’image publique du BNP.

Griffin exposa ce changement d’orientation dans un article pour le magazine du BNPPatriot. Il écrivit : « La politique est toujours l’art du possible, nous devons donc juger toute politique à l’aune d’un critère simple : est-il réaliste et possible qu’une proportion décisive du peuple britannique la soutienne ? ».

Il appelait le BNP à « réduire nos ambitions à court terme » et à se consacrer à une tactique qui rapprocherait le parti « d’un pas de plus vers notre but final ». En particulier, il exhortait les membres du BNP à abandonner — au moins en public — la culture du hooliganisme et la vénération d’Hitler qui étaient devenues le fonds de commerce du parti.

Le renoncement au nazisme, de même que l’adoption d’un style 
de campagne plus populiste, étaient destinés à gagner un soutien électoral et non à modifier la nature fasciste du parti

Il est important de noter que les changements proposés par Griffin étaient uniquement de nature cosmétique. Le renoncement au racisme pur et dur, au nazisme et à la négation de l’Holocauste, de même que l’adoption d’un style de campagne plus populiste, étaient destinés à gagner un soutien électoral et non à modifier fondamentalement la nature fasciste du parti. Griffin expliquait cela sans ambages dans son article du Patriot : « Bien sûr, nous devons enseigner la vérité au noyau dur. Mais lorsqu’il s’agit d’influencer le public, oublions les différences raciales, la génétique, le sionisme, le révisionnisme historique et tout le reste. »

Dès 2002, cette stratégie du nouveau style « eurofasciste », à la Le Pen, commença à porter ses fruits. Le BNP gagna trois sièges de conseillers municipaux à Burnley, dans le Nord, cette année-là, et 13 sièges de plus l’année suivante. Le nombre total de ses conseillers avait atteint 49 lors des élections locales de mai 2006. Ne serait-ce qu’en termes électoraux, il était devenu l’organisation fasciste ayant le mieux réussi dans l’histoire britannique.

… les antifascistes s’adaptent

Ce changement de tactique du BNP rendait nécessaire un changement de tactique parallèle pour les antifascistes du pays. À la fin de 2003, plusieurs organisations militantes et syndicales se sont rassemblées pour former Unite Against Fascism(UAF), dans le but explicite de s’opposer à la montée du BNP. Ce regroupement comportait des membres du Parti travailliste, la gauche révolutionnaire, des antiracistes issus des luttes de la com­munauté noire et des militants syndicaux.

UAF a été volontairement construit sur le modèle de précédentes coalitions antifascistes efficaces, en particulier l’Anti Nazi League qui avait joué un rôle dirigeant, dans les années 1970, dans la déconfiture du National Front, alors la plus importante organisation fasciste britannique. Une autre influence majeure était celle de la tactique du « front unique » dont Léon Trotsky s’était fait le porte-parole à la fin des années 1920 et au début des années 30. Trotsky avait appelé les sociaux-démocrates et les communistes d’Allemagne à unir leurs forces contre leur ennemi commun, le parti nazi hitlérien.

Tout en plongeant ses racines dans les luttes antifascistes du passé, UAF a adapté sa démarche au climat d’aujourd’hui, où l’on voit les organisations fascistes utiliser une double tactique : la recherche d’une respectabilité dans la participation aux élections, mais aussi, dans la rue, l’organisation de la violence contre la gauche et les minorités ethniques. D’une manière semblable, les antifascistes ont dû combiner un travail électoral anti-BNP — consistant surtout à dénoncer et à faire campagne contre le BNP dans les quartiers — avec un désir d’organiser des manifestations de masse contre les fascistes lorsque cela s’avérait nécessaire. Mais au milieu des années 2000, c’était l’aspect électoral qui portait ses fruits pour les fascistes, c’est donc l’arène où UAF a commencé à concentrer ses forces.

Ce changement de tactique du BNP rendait nécessaire 
un changement de tactique parallèle pour les antifascistes du pays

Dans beaucoup de pays européens, on voit des organisations antifascistes qui sont officiellement approuvées et qui bénéficient d’un soutien de masse, mais qui se restreignent à une démarche passive et légaliste. Elles reçoivent le renfort d’organisations plus radicales qui poussent à une tactique plus mobilisatrice, mais qui sont incapables d’obtenir le soutien large qui rendrait cette tactique efficace, à cause précisément de leur attitude hostile et sectaire envers les mouvements de masse. Le but de UAF était de contrebalancer cette tendance et de faire en sorte que les deux ailes du mouvement puissent œuvrer ensemble, quelles que soient les tensions et les difficultés que cela pourrait éventuellement comporter.

En termes de propagande électorale, UAF s’est consacré surtout — mais pas exclusivement — à arracher le masque de respectabilité derrière lequel le BNP tentait de se dissimuler. Notre raisonnement était que les gains électoraux du BNP étaient liés au fait que ce parti avait renoncé à son racisme franc et sincère de toujours pour adopter un langage plus soft d’opposition populiste à l’immigration, au multiculturalisme et aux Musulmans. Les antifascistes devaient par conséquent démontrer que derrière ces préjugés « respectables » se dissimulait une organisation dirigée et animée par des fascistes endurcis. Cette intuition fut renforcée par la recherche, qui démontra que le fait d’étiqueter le BNP comme nazi était le message simple le plus efficace pour en détourner ses électeurs potentiels.

En même temps qu’il était important de dénoncer le BNP comme nazi, ce n’était pas le seul message que UAF s’employait à transmettre. Le tournant populiste du BNP n’avait pu avoir lieu que du fait de la montée d’un « nouveau racisme » drapant les anciens préjugés raciaux d’une défroque « culturelle ». Par conséquent, toute stratégie antifasciste efficace devait adopter une position de principe contre ce racisme déguisé « culturellement ». En particulier, UAF s’est positionné fortement contre l’islamophobie, en expliquant que le préjugé antimusulman (populaire y compris dans les milieux libéraux) agissait comme terreau du fascisme.

Le fait d’étiqueter le BNP comme nazi était le message simple 
le plus efficace pour en détourner ses électeurs potentiels

Cette insistance à lutter contre l’islamo­phobie a provoqué des controverses, y compris dans certaines sections de la gauche qui caractérisent depuis toujours « l’extrémisme islamique » comme une variante du fascisme. L’autre aspect polémique de la démarche de UAF consistait dans le rejet du dogme, populaire parmi les libéraux, mettant la montée du BNP au compte de « l’aliénation de la classe ouvrière blanche ». À en croire cet argument, la montée du vote BNP était déterminée non pas tant par le racisme que par des facteurs économiques tels que le chômage ou la crise du logement. Il s’ensuivait que ceux qui luttaient contre le BNP devaient s’abstenir de faire campagne ou même de simplement mentionner le racisme, s’en tenant au contraire aux questions économiques.

Il est incontestable que la crise de l’emploi et du logement a sérieusement endommagé le tissu social dans de nombreux secteurs où le BNP a progressé électoralement, et il est indéniable que le BNP a exploité ces problèmes dans sa propagande — notamment en accusant les immigrés d’être responsables du chômage et des coupes dans les budgets sociaux. Mais toutes les études qui ont été réalisées démontrent que les électeurs BNP ne sont pas, dans l’ensemble, particulièrement pauvres ou touchés par le démantèlement des services publics. Au contraire, ils tendent le plus souvent à être originaires des sections les plus favorisées de la classe ouvrière ou des couches inférieures de la classe moyenne. Ceci, une fois de plus, est conforme au schéma traditionnel des organisations fascistes qui sont enracinées dans la petite bourgeoisie à partir de laquelle elles tentent de se constituer une base de masse. En particulier, c’était une erreur grave de supposer que les travailleurs blancs étaient naturellement réceptifs aux arguments racistes. De telles aberrations n’aboutissent qu’à affaiblir la campagne anti-BNP en accréditant des interprétations fausses de la montée du BNP.

Un autre aspect de l’arsenal de bataille d’UAF était la mise en place d’un « front culturel ». La campagne Love Music Hate Racism (LMHR) a été lancée en 2002 précisément pour émettre des messages antifascistes et antiracistes à partir de la scène musicale. LMHR a contribué à organiser des centaines de concerts, de « teufs » et de festivals impliquant un éventail large d’artistes, blancs et noirs, et toute une variété de styles musicaux. Plus de 150.000 personnes ont assisté au carnaval de LMHR à Londres en 2008, 24.000 à Stoke en 2009, et 10.000 à Barnsley en 2010.

Radicalité et action de masse

L’année 2009 a été un tournant pour les fascistes anglais, et ce à deux égards. D’abord, le BNP a réalisé une percée au niveau national, gagnant deux sièges au parlement européen en plus des 50 et quelques sièges de conseillers municipaux obtenus et conservés au cours des années. Deuxièmement, cette année-là a vu le retour des fascistes dans les rues de Grande-Bretagne pour la première fois depuis plus de dix ans, l’EDL émergeant comme force dirigeante derrière une série de rassemblement anti-musulmans et de violences racistes.

Le travail de UAF au cours des années précédentes l’avait mis dans une position où il pouvait réagir rapidement à chacun de ces deux développements. Nous avons organisé un rassemblement de masse devant le meeting annuel « Rouge-Blanc-Bleu » du BNP (explicitement organisé par Griffin sur le modèle de la fête des « Bleu-Blanc-Rouge » de Le Pen) dans le Derbyshire. Des milliers de manifestants antifascistes ont bloqué les routes d’accès à l’événement du BNP, réussissant à le fermer pour une journée. La publicité dont cette action a bénéficié a envoyé un message clair, disant que la résistance au BNP était à la fois nécessaire et possible.

En même temps, UAF a commencé à organiser des contre-manifestations pour s’opposer aux tentatives de l’EDL de s’en prendre aux mosquées et aux communautés musulmanes dans tout le pays. Dans certains cas, comme à Harrow et à Birmingham, des manifestations unitaires mobilisant des jeunes Musulmans, la gauche et la communauté la plus large, ont réussi à chasser l’EDL de la rue. Dans d’autres, comme à Stoke-on-Trent, les contre-manifs étaient bien plus petites, et les voyous de l’EDL ont pu se livrer à des violences dans les rues, s’en prenant à des Asiatiques et à quiconque se trouvait sur leur chemin.

Encore une fois, ces tournants tactiques se sont avérés générateurs de conflits au sein de certaines sections de la gauche. Le magazine Searchlight, en particulier, a argumenté fortement contre les manifestations et les meetings antifascistes, se concentrant au contraire sur des appels futiles aux autorités pour qu’elles agissent contre la menace de l’EDL. UAF, à l’inverse, a insisté sur l’idée qu’il était vital d’organiser des manifestations contre les fascistes, et que les rues ne devaient pas être livrées aux bandes racistes sans une opposition visible ou active.

La réaction des médias à la percée électorale du BNP a été pareillement mitigée. D’une part, des sections des médias ont offert au BNP une couverture de légitimité. La BBC en particulier a invité Nick Griffin dans son émission vedette Question Time. Mais d’un autre côté, le message essentiel de UAF — selon lequel malgré les apparences le BNP était toujours une organisation nazie et raciste — a commencé à faire son chemin dans les organes dominants. UAF a réagi à la présence de Griffin à Question Time en organisant un rassemblement devant les studios de la BBC, qui a bénéficié d’une publicité massive dans les premières pages des journaux et renforcé l’impression croissante que le BNP est soumis à un siège.

UAF s’est positionné fortement contre l’islamophobie, 
en expliquant que le préjugé antimusulman 
agissait comme terreau du fascisme

Nous avons également poursuivi notre activité électorale, construisant une forte coalition antifasciste dans la circonscription londonienne de Barking, où le BNP avait une douzaine de conseillers municipaux. Cette coalition a réuni des militants révolu­tionnaires, des groupes religieux locaux, des organisations de la communauté noire et le parti travailliste local. Nous avons fait du porte-à-porte à Barking lors des élections municipales et législatives de mai 2010, dans lesquelles Griffin se présentait au parlement. La conséquence a été que Griffin a été relégué à la troisième place et que le BNP a perdu la totalité de ses 12 sièges de conseillers municipaux. Cela a été un coup violent, dont ils ne sont pas encore remis. Cette année, UAF a organisé une campagne du même genre à Stoke-on-Trent, qui a, là encore, mis fin à la représentation du BNP au conseil municipal (local council).

Ces défaites électorales du BNP sont in­séparables de l’opposition physique de masse qu’on a vu se développer contre lui. Il n’est pas exclu que cela ait initié au BNP une crise dont il ne se relèvera pas. Il est aujourd’hui déchiré par des luttes fractionnelles, des purges et des démissions massives. Beaucoup de ses membres sont passés à l’EDL.

Des manifestations unitaires mobilisant des jeunes 
musulmans, la gauche et la communauté la plus large, 
ont réussi à chasser l’EDL de la rue

Mais alors que les efforts électoraux du BNP ont débouché sur un échec, beaucoup de ses activistes ont réagi en se tournant vers la rue. L’EDL a commencé sa carrière comme un ramassis de racistes et de hooligans de football, avec un réseau de fascistes en son centre agissant comme organisateurs politiques et idéologiques. Malgré leurs dénégations, de nombreux dirigeants de l’EDL ont un passé d’appartenance à des organisations fascistes. Son dirigeant Tommy Robinson — son vrai nom est Stephen Lennon — est un petit entrepreneur ancien militant du BNP de Luton.

UAF s’est employé de façon cohérente et soutenue à organiser une opposition de masse à l’EDL — y compris en subissant un harcèlement policier, comme dans notre contre-manif de Bolton l’an dernier — et à dénoncer la nature et les liens nazis de cette organisation, en dépit de ses tentatives répétées de poser comme un mouvement de protestation « pacifique » et légitime, uniquement soucieux de « l’extrémisme islamique ». En particulier, l’an dernier UAF a œuvré en commun avec des syndicalistes locaux et des mosquées dans le quartier londonien de Tower Hamlets pour construire une marche de 5.000 personnes contre l’EDL. Face à cette opposition de masse, l’EDL a annulé sa manifestation de Tower H­amlets, Robinson confiant aux médias que cela aurait été une « mission suicide ».

Ces défaites électorales du BNP sont inséparables de l’opposition physique de masse qu’on a vu se développer contre lui

Le fait que Breivik ait eu des liens avec des membres de l’EDL et qu’il ait reconnu, dans son manifeste, être inspiré par leur idéologie a alimenté la colère populaire contre eux et le sentiment qu’ils ont perdu la partie. Robinson appelle aujourd’hui à une nouvelle marche de l’EDL à Tower Hamlets le samedi 3 septembre. UAF s’est à nouveau relié aux organisations locales pour construire une contre-manifestation d’opposition à EDL. Le résultat de cette bataille est inconnu au moment de la rédaction de ce texte. Mais nous sommes convaincus que le mouvement antifasciste britannique continuera à grandir dans un esprit d’unité, attirant à lui et unifiant la coalition la plus large possible derrière un message clair et sans compromis : contre le fascisme, le racisme et l’islamophobie. Cette tactique a marché dans le passé - et tout indique qu’elle marchera encore aujourd’hui.


Tower Hamlets : ils ne sont pas passés (extraits)

L’EDL n’a pas manifesté à Tower Hamlets aujourd’hui. Ils ont attaqué des gens, et ont eu quelques accrochages maladroits avec des policiers. Pourtant, ils n’ont pas mis un pied dans leur cible prévue.

L’EDL a subi une de ses pires défaites avant même d’arriver. Ayant été incapables de négocier à l’avance un lieu de rassemblement avec la police, ils ont tenté d’organiser plusieurs points de ralliements à partir desquels se regrouper. Ils se sont fait exclure de la station de métro Liverpool Street par le RMT (un syndicat national des travailleurs des transports, NDLR). Ils ont été refoulés de pubs de Euston, après que les antifascistes aient averti les bars de ce que l’EDL prévoyait de faire. La tentative de leur offrir un rassemblement sur le parking du magasin Sainsbury’s de Whitechapel est tombé à plat, après l’opposition du maire et de Sainsbury’s.

Finalement, l’EDL dût improviser une solution, négociant un rassemblement limité dans un petit coin à Aldgate, en dehors des limites de Tower Hamlets. Toutes leurs batailles avec la police ont eu lieu hors du quartier.

Les pancartes de UAF sur les étals du marché de Whitechapel et aux fenêtres des commerces sont significatives d’un travail acharné qui a porté ses fruits. Les militants ont passé des week-ends à distribuer des milliers de tracts, à organiser des réunions et des meetings, travaillant dur pour consolider le soutien à ce type de réponse à l’EDL.

Un des grands rassemblements a accueilli plus d’un millier de personnes dans la mosquée de Londres Est juste une semaine après le massacre de Breivik, des syndicalistes et socialistes norvégiens invités exhortant les habitants à ne pas laisser les fascistes et les racistes défiler sur Tower Hamlets. Cet argument fut manifestement gagné auprès d’un grand nombre de personnes, contrecarrant la pression à atténuer la contre-manifestation et à laisser la police gérer.

C’est ainsi que les racistes et les fascistes sont vaincus : un patient travail de terrain, une préparation au niveau idéologique, l’organisation de coalitions et la désorganisation des stratégies de l’adversaire autant que possible.

La victoire contre l’EDL montre qu’il était juste d’organiser une contre-manifestation. Beaucoup de ceux qui ont fait campagne pour demander l’interdiction de leur manifestation ont ensuite demandé aux gens de se retirer de toute contre-manifestation. Le ministre de l’Intérieur utilisa l’appel à l’interdiction pour imposer 30 jours d’interdiction de manifester dans cinq quartiers de Londres. Les antifascistes décidèrent de mettre un point d’honneur à défier cette interdiction, en défense d’un droit démocratique fondamental. Ils ont descendu Whitechapel Road vers Aldgate et formé une chaîne pour empêcher toute attaque contre la mosquée. Quand il fut clair que l’EDL avait été renvoyé à la maison sans avoir atteint son but, les antifascistes percèrent les lignes de police, remontèrent la route en manifestation de victoire, et furent reçus à la mosquée de Londres Est.

L’EDL n’a pas manifesté à Tower Hamlets aujourd’hui : UAF l’a fait.

Richard Seymour, auteur du blog Lenin’s Tomb, le 3 septembre 2011. Article entier (en anglais) : http://leninology.blogspot.com/2011...

Source: Quefaire.lautre.net 

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 17:17

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L'UPAC vous présente un document fait par des camarades antifascistes bretons qui participe à l'information sur les mouvances fascistes.

No Pasaran !

 

Introduction:

Partout et toujours, vigilance antifasciste !

Le fascisme et le racisme ne sont pas morts, pas plus en Bretagne qu’ailleurs. Un contexte qui leur est clairement moins favorable que dans d’autres régions ne doit pas nous faire oublier que la menace est présente aussi chez nous. Et que si celle-ci est contenue, c’est justement parce que la réponse à l’extrême-droite sous toutes ses formes est immédiate. Cette réponse doit être intelligente, informée, et surtout pérenne.
Ce texte constitue une courte introduction à la lutte antifasciste en Bretagne. Il n’est ni complet ni suffisant : des lectures et des recherches annexes sont absolument nécessaires pour parfaire sa connaissance de l’extrême-droite. Sa seule ambition est de constituer une boîte à outil minimale en direction de celles et ceux qui souhaitent s’informer et agir sans savoir vers où se tourner.

Ce document a été élaboré par le Collectif Antifasciste Rennais, mais nous devons signaler que la partie concernant les symboles de l’extrême-droite provient d’un tract remanié du SCALP Limoges (http://www.scalp87.altern87.org/), lui-même basé sur des informations de l’Action Antifasciste (http://actionantifa.over-blog.org/). D’autres symboles et organisations d’extrême-droite mériteraient d’être cités, absents de ce texte par simple manque de place. Des informations complémentaires peuvent être trouvées sur notre site (www.antifabzh.lautre.net) ou sur ceux de référence cités dans les notes, en fin de document.

 

Thèmes :

 

Connaître ses ennemis

Connaître leurs thématiques

Connaître leurs méthodes

Connaitre leur symbolique

Agir 

 

 

Lien pour la brochure  

 Clique sur le lien:      link 

 

 

Source: ROAZHON ANTIFA

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 18:58

Après la mort du responsable des tueries de Toulouse et de Montauban, la récupération politicienne ne chôme pas, pour diffuser son modèle autoritaire. Sarkozy annonce aujourd’hui jeudi 22 mars un énième renforcement de sa politique répressive sur fond d’ »antiterrorisme ». Sauf qu’il ne s’agit plus d’un replâtrage, mais ni plus ni moins que d’inscrire dans le code pénal la consultation de sites « extrémistes ».

Cette proposition, si elle était votée par le parlement et validée par le conseil constitutionnel, instituerait de fait une surveillance généralisée des internautes (sites internet visités, fréquence…) ; soit par l’Etat, soit par les fournisseurs d’accès, ce qui reviendrait au même. Bref, le flicage total, à faire passer Big Brother (déjà très jaloux) pour un petit joueur.

Sans compter que la condamnation ne porterait plus sur des faits terroristes, mais sur une intentionalité présumée. Une personne  soucieuse des libertés et qui, par exemple, surveillerait régulièrement un site promouvant la haine, pourrait ainsi être condamnée, sans parler des journalistes indépendants.

Jamais un Etat dit « démocratique » n’a fait adopter une telle loi. La mesure existe certes déjà, dans le cadre de la répression de la pédophilie ; mais cette disposition n’intervient qu’après coup, souvent par analyse de l’historique de navigation trouvé sur un ordinateur saisi. Ces déclarations sont donc extrêmement graves.

De plus, le flou délibéré des termes employés est pour le moins inquiétant en termes de possibilités répressives :

«Désormais, toute personne qui consultera des sites internet qui font l’apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine et la violence sera punie pénalement»

Sarkozy ne risquerait-il pas de tomber sous le coup de ses propres imprécations contre la « haine », avec ses propos sur la « viande halal », sur le « trop d’étrangers » ? Sans parler de son inénarrable ministre Guéant et de sa petite musique sur la « délinquance roumaine », ou « l’inégalité des civilisations »… Quant à la « violence », nul n’ignore qui en détient actuellement le monopole écrasant. Qui est légalement armé dans ce pays, perpétrant ici ou ailleurs des violences à l’égard des populations ? Que dire de l’enfermement et les expulsions, par dizaines de milliers, de personnes dont le seul tort est d’être nées pauvres ? Un chef de l’Etat donnant des leçons sur la « violence », c’est une sinistre farce.

«Toute personne se rendant à l’étranger pour y suivre des travaux d’endoctrinement àdes idéologies conduisant au terrorisme sera puni pénalement»

Qu’est-ce que le terrorisme ? Ce terme a toujours aussi désigné les adversaires au pouvoir ; c’était le mot employé par Vichy contre les résistants… S’il s’agit de recourir à la violence et à la peur pour imposer une vision par la force, on peut d’ailleurs tout aussi bien dire que l’Etat, ou encore le capitalisme sont des systèmes sociaux terroristes à l’échelle de la planète. Jamais en effet une institution n’aura perpétré, à travers toute l’histoire, autant de morts dans le monde que l’Etat, et de façon si systémique. En-dehors même des guerres atroces que ses crises ont provoquées, le capitalisme est fondé sur les postulats de la compétition généralisée de tous contre tous, sur le profit et l’exploitation institutionnalisés par le salariat, ayant pour conséquences misère et chômage structurels et de masse,  mutilations, suicides et morts au travail. Et surtout, rareté instituée des marchandises par le prix et la spéculation, c’est-à-dire la privation délibérée d’une partie de la population mondiale quant à l’accès aux richesses qui existent pourtant suffisamment pour tous. Ce qui condamne des dizaines de millions de gens chaque année à mourir de faim à travers toute la planète, et près d’un milliard de personnes à être en sous-nutrition, quand la planète produit de quoi nourrir deux fois l’humanité toute entière. Ainsi, si Sarkozy se déplace pour rencontrer ses homologues et faire appliquer les désastreuses préconisations du FMI et des banques à des pays entiers, ne tombe-t-il pas sous le coup de ses déclarations sur les « voyages » pour « travaux d’endoctrinement » ?

«Avec le Premier ministre (François Fillon), j’ai demandé au garde des Sceaux (ministre de la Justice) de mener une réflexion approfondie sur la propagation de ces idéologiesdans le milieu carcéral»

On touche là aux sommets de l’ignominie. Qui n’a eu de cesse toutes ces dernières années, au mépris de toute dignité humaine, d’entasser toujours plus de pauvres dans ces mouroirs que sont les prisons françaises si sinistrement réputées en Europe, où peines longues, isolement, humiliations et sévices imposés par l’arbitraire de l’administration pénitentiaire, sont le lot de dizaines de milliers de prisonniers ? Sans parler de l’arsenal judiciaire répressif des peines planchers, de la détention préventive, de la répression des mineurs, etc. Quelle politique honteuse mène aujourd’hui tant de taulards au désespoir, à la folie, à la haine, sinon à la mort ?

«La propagation et l’apologie d’idéologies extrémistes seront réprimées par un délit figurant dans le code pénal, avec les moyens qui sont déjà ceux de la lutte antiterroriste»

On touche là au ponpon du flou répressif tous azimuts. Qu’est-ce qu’une idéologie « extrémiste » ? Sarkozy comparait, au salon de l’agriculture en 2011, les affiches gentillettes de France-Nature-Environnement aux dérives des extrémistes islamistes (!) Du coup, cette annonce peut sans nul doute s’appliquer à nombre de personnes, notamment militantes politiques et associatives (Hollande lui-même n’a-t-il pas été qualifié récemment par Sarkozy de vouloir une « épuration » ?) Sans nul doute, en bonne place déjà dans le collimateur, les anarchistes et plus largement les révolutionnaires. Le simple fait de dénoncer les violences institutionnalisées que sont patriarcat, Etat et capitalisme, et de défendre la réappropriation sociale des décisions, a toujours conduit à la répression. On le sait, la dénonciation de la propriété privée – sanctifiée par les droits de l’homme riche - constitue un crime impardonnable pour la bourgeoisie et ses défenseurs zélés.

Sans nul doute, si ces annonces étaient appliquées dans les termes aujourd’hui prononcés, il s’agirait non seulement d’un retour aux lois scélérates, mais d’un  basculement dans une dictature de type fasciste.

Pour en revenir au tueur de Toulouse et de Montauban, il est évident pour nous que le fascisme, pas plus hier qu’aujourd’hui, ne peut se combattre par le recours à la répression d’Etat. L’Etat sécrète lui-même, de par sa nature toujours plus autoritaire, la discrimination et la haine, la misère de l’exploitation, la violence instituée. C’est par la lutte pied à pied, au quotidien, contre les violences institutionnelles, et par la solidarité, que nous ferons reculer le fascisme… et ce qui le nourrit.

Juanito, groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 18:08

L' UPAC a reçu il a plus d'un mois un courrier d'un "travailleur" qui critique notre mode de pensé et déclare qu'il votera Front National. Il est donc somme toute logique que nous ne fassions pas parti de ses amis.

Afin de montrer toute la confusion et les amalgames qui perturbent le cerveau de ce monsieur, nous vous livrons en brut son courrier et notre réponse.

 

Le courrier reçu :

frederic
Vous luttez contre le fascisme, nazisme, l’exclusion, et les droits des homosexuelles. Plus je m’interroge sur vous, moins je vous comprends. Vos manifestations sont très souvent contre le front national, d’ailleurs totalement antidémocratique, ce qui s’appelle, du fascisme, ce que pourtant, vous êtes censé combattre.
Je pense sans exagérer que les vrais nazis aujourd’hui sont l’administration américaine, avec leurs prisons où ils pratiquent la torture, et le patriote acte, cela depuis le 11 septembre qui fait de l’administration américaine une vraie dictature, pas seulement chez eux, mais partout dans le monde. Heureusement qu’ils y a les Russes et les Chinois, pour remettre de temps en temps les pendules à l’heure.
Sur votre site vous dite que vous avez « pour but d’étudier les causes et les conséquences de la progression de toutes les idées d’exclusion ».
L’exclusion ne commence pas en France, elle est la conséquence de la corruption des dirigeants africains par les dirigeants français ou européens ou américains, bref, les valets du capitalisme.
Lutter contre l’exclusion, c’est lutter contre le capitalisme, car l’immigration est patronale, elle est organisée par le grand patronat pour casser les revendications salariale et condition de travail des nationaux. Les droits de l’homme dont vous vous appropriez un peu facilement ne servent qu’à couvrir l’exploitation de l’homme par l’homme par les capitalistes.
Que dite vous de la guerre en Libye, approuvé par L’UMPS et le front de gauche, sauf le front national, contre lequel vous manifestez souvent ? La guerre en Libye est une guerre de pillage à l’équivalent de 1830 quand les français ont colonisés l’Algérie. La guerre en Libye est un comportement totalement nazi, pourtant, je ne me souviens pas vous avoir entendu manifester contre les nazis UMPS et FG, rien. Cette guerre est un crime contre l’humanité, tout comme la tentative de déstabilisation de la Syrie, la non plus, ont ne vous entent pas.
Les propos de Claude Géant : « toutes les civilisations ne se valent pas », rien non plus. Par contre vous vous acharnez contre le front national, qui lui est le seule syndicat des travailleurs.
Vous devez prendre conscience que les organisations syndicales ne représentent pas les travailleurs, bien au contraire, les leaders syndicaux étouffent les vraies revendications des travailleurs.
Les travailleurs n’ont pas les moyens de régulariser le marché, ils sont donc obligés de défendre leurs intérêts chez eux dans leurs pays. Cela veut dire, un protectionnisme, la fin de l’immigration patronale et des barrières douanières, c’est la seule solution si on veut garder nos emplois. Ils n’y a que vous pour ne pas voir les dégâts que provoque la mondialisation voulue par le grand capital apatride. La conséquence de ce que vous étudier est pourtant très simple, le vrai fascisme ce sont les traités internationaux mis en place dans le dos des peuples européens, comme le traité de Lisbonne, l’euro, responsable de la catastrophe grec, voilà le vrai fascisme que vous ne voyez pas, n’est-ce pas.
L’un des dirigeants grecs a voulu faire un référendum, il a été exclu par les technocrates de Bruxelles, ça c’est du fascisme, et la aussi on ne vous entend pas. C’est quand même incroyable, le seul parti politique qui s’oppose à la folie de la mondialisation est le front national, et vous passez votre temps à lui aboyer dessue. Si j’étais à votre place, j’étudierai le CV de L’UMPS et du front de gauche, et vous s’y verrez peut-être plus claire, ensuite seulement vous pourrez faire un vrai constat. Je vous souhaite bonne chance, car cela va vous donner beaucoup de travail, et je ne suis pas sûr que vous allez y arrivé. Moi je suis ouvrier, et je ne vois pas en quoi vous défendez les intérêts des travailleurs, d’ailleurs je ne suis pas sûr que vous-même soyez des travailleurs, et que vous sachiez même, ce cela veut dire.


Notre réponse :

Bonsoir Monsieur,

Malgré un emploi du temps très chargé en cette période pré-électorale et les activités chronophages de chacun des militants de l'UPAC, nous avons trouvé quelques minutes afin de vous fournir une réponse.

Tout d'abord, un petite mise au point sur votre fin de courriel qui évoque le fait que nous ne soyons pas des travailleurs ni même que nous sachions ce qu'est un travailleur.
Sachez, monsieur, que l'UPAC est constituée de salariés du public comme du privé, de travailleurs malheureusement handicapés par le travail, de jeunes qui cherchent à entrer sur le marché de l'emploi ainsi que des gens précaires et/ou sans emploi qui grattent à droite et à gauche et qui n'ont donc même pas la "chance" d'avoir un poste d'ouvrier tout comme vous, alors s'il vous plait un peu de mesure et de respect dans vos propos. Vous n'avez ni le monopole des travailleurs ni le monopole de la pénibilité au travail.

Ceci étant dit. Nous avons des points d'accord avec vous et des points de désaccord.

Sur les points d'accord :
- Sur votre critique du pouvoir étasunien nous nous accordons avec vous à dire clairement que les USA expriment une forme de fascisme par son impérialisme économique et son néo-colonialisme militaire via l'OTAN.(ainsi que l'Europe,et la Chine et la Russie aujourd'hui d'une autre manière).
- Sur les traités internationaux. Nous ne disons pas autre chose que ce que vous relevez. L'Europe d'aujourd'hui et depuis sa naissance n'est que l'organisation complice du Grand capital au détriment des peuples et du prolétariat.
- Sur l'exclusion (ou plutôt l'exploitation). Il est évident que toutes les politiques coloniales quelles qu'elles furent ou sont et qui étouffent les peuples qui les subissent sont toutes condamnables et ne sont que l'expression violente du capitalisme et de son besoin d'expansion et d'exploitation des territoires étrangers et des prolétaires y résidant. La politique de la France-Afrique en est un triste exemple. Et le jeu de la pression salariale qui s'exerce via cette mécanique habile et vicieuse orchestrée par les tenants du capital est tout à fait vraie.
 
Sur les points de désaccord :
A moins que vous soyez sourd, aveugle ou de mauvaise foi , les partis de gauche (FdG, NPA) ont critiqué l'intervention de l'OTAN en Lybie ainsi que les antifas. et comme nous l'avions souligné dans un article du mois d'août, que vous n'avez apparemment pas lu, nous dénoncions cette mascarade néo-coloniale impérialiste onusienne et otantiste.
Par contre, contrairement au FN qui critique aussi ces interventions pour faire populaire, il défend en plus les dictateurs ! Dernier en date, sur la Syrie ou Jean Marie Le Pen a refusé de condamner Bachar El Assad en parlant de "simple guerre civile" et que c'était "juste un problème de politique intérieure" à la Syrie. Sans blague !! Le FN , comme toujours, défend pour la forme; de manière contestataire  les pouvoirs actuels capitalistes, reste que le FN a une vision romantique du pouvoir qui le place à chaque fois le "cul entre deux chaises", entre la condamnation ferme des dictateurs et la défense claire des peuples.
Et au contraire du FN, qui reste une organisation qui fantasme les dictatures, les militants antifascistes et du FDG, puisque vous prenez l'exemple de ce parti, condamnent fermement et sans ambiguité toute personne au pouvoir qui tue son propre peuple lorsque celui-ci veut justement son émancipation. Et à l'intervention armée, bras du capitalisme, comme en Lybie, nous préférons aider les peuples à se sortir du carcan dictatorial, non pas en les aidant massivement par les armée étasuniennes qui de force libératrices deviennent ensuite des forces occupatrices (cf Afghanistan), mais en créant les conditions nécessaires à les aider dans leur propre conquête de la liberté. (corridor humanitaire, embargo, boycott, sanctions financières, réseaux militants etc...).
Ensuite, vous évoquez le FN comme le seul "syndicat des travailleurs". A moins d'avoir une culture syndicale qui frise le zéro, le FN est un parti politique et non  un syndicat. Ce lapsus en dit long sur votre ignorance en ce domaine. Le seul point positif que l'on peut vous accorder sur le sujet syndical est effectivement l'élitisme syndical et son ultra-institutionnalisation qui freine la mobilisation des travailleurs. Mais comme  il est connu, "l'émancipation des travailleurs viendra des travailleurs eux-mêmes". Cependant pas comme votre parti politique, le FN, le propose, c'est à dire en interdisant toute association des travailleurs et en laissant les mains libres au patronat, mais comme le propose les travailleurs eux mêmes c'est à dire par une volonté commune et internationale d'abattre le capitalisme en favorisant l'organisation d'un front unique de lutte ouvrière. Parce que votre solution du protectionnisme et du nationalisme n'est que la mort à court terme de toute "nation" se croyant plus forte seule que tous les autres états réunis sous la bannière du capitalisme.
Nous, là où vous opposer le protectionnisme et le nationalisme (forme de communautarisme) , nous opposons la solidarité des peuples et l'internationalisme parce que le capitalisme est un mal mondial, il faut donc une réponse globale ce qui n'est pas inconciliable avec une mobilisation nationale forte de la classe exploitée toute entière dans son pays.(travailleurs français, immigrés, sans papiers, Chômeurs, précaires etc...) 
Enfin, pour terminer, croire au discours "social"  et "anticapitaliste" du FN c'est faire preuve de beaucoup de crédulité politique et c'est creuser sa tombe soi-même.
Mais si ce discours vous sied cela vous regarde. 
Nous, militants antifascistes seront toujours là pour faire front au Front National et à ses sbires.
Vous semblez être, monsieur, par des remarques parfois justes mais des analyses et des solutions très contestables, un amateur de la théorie du confusianisme chère à Alain Soral  ou autre Michel Collon qui, partant de postulats souvent populaires et d'obédience de gauche, arrivent à des conclusions d'extrême droite, négationnistes, racistes, nationalistes, antisionistes et fascistes.
A bon entendeur.....

L'UPAC.  

 

Puis il nous a fait un second courrier (ci-dessous). Nous avons décider de ne pas y répondre car cela devenait trop politique de parti  et que nous ne sommes pas là pour défendre quelque parti que ce soit, et que son discours était d'une telle bêtise qu' après avoir fait l'effort de répondre une première fois, le temps n'était plus à discuter avec ce genre de personnage qui , en fait, ne souhaitait pas débattre mais juste nous emmerder. 

 

Les dirigeants de L’UPAC ne sont pas des travailleurs mais des manipulateurs, la preuve, vous jouez sur l’émotionnel en mettant en avant les travailleurs handicapés, pour prétexter un soi-disant manque de respect de ma part.   

 

Contrairement à ce que vous dite, le NPA a soutenu la guerre en Libye, tout comme il soutient une intervention international en Syrie, et tout cela au nom de la solidarité des peuples, c’est une honte. Kadhafi n’a jamais massacrait son peuple, c’est de la propagande médiatique, les médias sont complices de ces crimes commis par L’OTAN en Libye, plus de 50.000 mort. La réalité c’est que le front de gauche et L’UMPS ont tous approuvés cette guerre qui est un crime contre l’humanité, pourtant, vous ne les avez pas traités de fascistes. En ce qui concerne la Syrie, c’est normal que Jean Marie le Pen ne condamne pas le régime syrien, car la Syrie est, tout comme la Lybie persécuté par les occidentaux. Ceux qui sont en train de déstabiliser la Syrie, sont les même qui ont déstabilisé la Libye. Des groupes du Qatar formé par les services secret israélien, américain, anglai, français (DGSE), d’ailleurs il y a près de 18 agent français qui ont été arrêté par l’armée syrienne, et les médias n’en parlent pas, pourquoi d’après vous ? On peut le vérifier sur le site du « réseau voltaire ».

 

Je ne pense pas que le front national soit le syndicat des travailleurs, je dis seulement, que vue les mesures qu’il propose, c’est lui qui s’en rapproche le plus, car il est évident que les leaders syndicaux nous ont trahis depuis bien longtemps.

 

le front de gauche ou L’UMPS, parlent des partenaires sociaux comme représentatif des travailleurs, ils perdent des voix. Cela les arrangeraient bien que les organisations syndicales soit représentative des travailleurs, mais ce n’est plus le cas depuis bien longtemps, voilà la vraie réalité. Le travailleur peut seulement défendre ses intérêts dans son pays, par un protectionnisme, et en empêchant une immigration patronale de casser ses revendications, aussi bien salariale, que les conditions de travail.

 

En ce qui concerne les leaders syndicaux, ils se réfèrent au traité de lisbonne, pourtant refusé par les français en 2005, ils sont exactement sur la même ligne que le Medef. L’ouverture des frontières, le libre-échange qui nous met en compétition avec des pays comme la chine, cela est une folie qui nous amènera au même niveau de vie que la chine. La commission européenne est le cheval de trois de la mondialisation, Bernard Thibault comme ses complices sont contre la préférence nationale, pas par bonté, mais par collaboration au grand capital comme vous. Les organisations syndicales sont là pour étouffer les vraies revendications des travailleurs, tout comme vous.   

Dire que les travailleurs propose une volonté commune de solidarité « internationale » pour abattre le capitalisme montre bien à quelle point vous êtes des imposteurs, vous parlez pour les travailleurs sans-même les consulter. Quand est-ce que les leaders syndicaux on fait un seul référendum pour consulter les travailleurs, sur l’immigration patronale que vous défendez, sur le protectionnisme, sur le libre-échange dont ils sont les complices ? Comme je vous l’ai déjà fait remarquer, les organisations syndicales sont prévues pour étouffer les revendications des travailleurs.

 

Qui a ratifié le traité de Maastricht avec  l’euro ? Qui a ratifié le traité de Lisbonne alors-même que les français l’ont refusé en 2005 ? Qui a voté le mécanisme européen de stabilité, et qui la laissait passer ? L’UMPS. C’est L’UMPS qui est responsable du nombre de chômeur en France, près de 5 million, de la baisse des salaires, du nombre de SDF en augmentation, sans compter la délinquance. Aujourd’hui ils continuent avec la complicité des médias, de nous faire le même numéro, gauche contre droite, et Mélenchon le sait très bien, d’ailleurs il n’est qu’un rabatteur de gauche et vous le savez, je ne vous l’apprendre pas.

Il existe une confédération européenne syndicale, s’il y avait une solidarité internationale cela se saurait depuis bien longtemps. En Europe il y a surtout des nations, ce que n’aiment pas l’oligarchie bancaire. L’oligarchie bancaire, tout comme le grand patronat, a besoin de gens comme vous pour manipulez les travailleurs a des luttent ingagnable et impossible. Toujours en faisant de l’émotionnel, essayant par-là, de culpabiliser les travailleurs, sur le pauvre immigré qu’il faut régulariser et qui deviendra le future esclave du Medef, une veille escroquerie d’antiraciste bien connue aujourd’hui.

 

Ce qui ce passe depuis quelques décennies, c’est le contraire-même de la démocratie, ce qui s’appelle du fascisme, or, c’est toujours contre le front national que vous aboyez en le traitant de fascistes ou de raciste. Les vrais fascistes ce sont les technocrates de Bruxelles et leurs valets politiques UMPS et FG, pas le front national, qui lui dénonce depuis bien longtemps la mondialisation.

 

Lutter contre le capitalisme, c’est lutter contre l’immigration patronale, pour un protectionnisme, la sortie de l’euro et de l’union européenne. L’euro est l’outil principal qui permet aux banques de nous asservir, pourtant le front de gauche soutien l’euro. Le seul syndicat qui peut protéger le peuple contre l’oligarchie bancaire, c’est l’état nation.  

 

Il me semble évident que vous roulez pour le grand capital ou alors vous ne savez pas ce que vous faite, car vos seuls arguments sont de traité de raciste, ou fasciste les gens qui défendent vraiment les intérêts du peuple. Le fait que vous vous acharnez à ce point sur les nationaux, fait de vous des suspects, car l’ennemie des français, du moins des travailleurs, c’est le mondialisme. C’est le mondialisme qui alimente les délocalisations, donc, le chômage, la baisse des salaires, la pauvreté, la mondialisation c’est la loi des grand groupes bancaire et patronaux, moi je préfère la loi des états nations. Je crains que quand vous l’aurez compris, vous et le NPA, il sera trop tard.

Je maintien que vous n’êtes pas des travailleurs, et les travailleurs qui vous ont rejoint, sont des cadres, des profs, des étudiants, probablement aussi des homosexuelles persécuté par ceux qui leur ont fait croire qu’il fallait mettre en avant sa sexualité. En ce qui concerne les travailleurs Handicapé, en tant qu’intérimaire j’ai travaillé près de 18 moi dans un ETH « les papillons blancs ». Je trouve cela très scandaleux de les manipulés, car c’est bien ça que vous faite, puisque vous n’arrivez plus à mettre les travailleurs de votre côté.

 

Pour en finir, vous et les leaders syndicaux, le NPA, vous n’avez aucune légitimités à représenter le monde du travail, d’ailleurs vos seuls arguments à traité des millions de français de raciste ou de fascistes vous décrédibilise tous les jours. Votre comportement montre bien à quelle point vous êtes antifrançais, car quelqu’un qui se sent français, ne traite pas son pays de raciste comme vous le faite en le criant dans les rues. Ensuite, ceux qui sont négationniste, sont ceux qui mettent des lois antiraciste et empêche les historiens de faire leur travail, ce sont cela qui sont les négationnistes, pour moi le mot « nationaliste » n’est pas un gros mot, ni l’antisionisme, car les sionistes sont une catastrophe pour la France et le monde entier, par contre, les vrais raciste fascistes antifrançais ces vous. Je ne vous souhaite pas bonne chance.

   Avouez, qu'il y a quand même du lourd....

L'UPAC

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 14:44


Le club lyonnais est dans la tourmente depuis quelques semaines, et pas seulement sur le plan sportif. En février, il a en effet été placé sous surveillance par la Direction Nationale de Lutte Contre le Hooliganisme, avec quatre autres clubs (Saint-Etienne, Nice, Montpellier et Bordeaux). L’OL est mis en cause pour la recrudescence d’incidents à caractère racistes, antisémites et homophobes venant de ses supporters. Les dirigeants seront convoqués sous peu à une réunion au Ministère de l’Intérieur. En février 2011, souhaitant jouer la carte de la respectabilité, l’Olympique Lyonnais avait pourtant signé avec la LICRA une charte dans laquelle il s’engageait à lutter contre toutes les formes de discrimination.

Mais l’hypocrisie des instances dirigeantes du club olympien et le strabisme des journalistes sur cette question présentent les incidents comme des faits individuels ou d’une minorité incontrôlée. C’est vite oublier que c’est toute une ambiance, un contexte de tribune et un état d’esprit singulier qui favorisent ces « dérapages ». Et si la proximité entre certains supporters, ou groupes de supporters, et les milieux nationalistes a toujours existé, à Lyon comme dans d’autres villes, s’affichant parfois même sans complexe, elle prend une dimension particulière dans un contexte local de radicalisation d’une partie de l’extrême-droite.

Cet arti­cle (non exhaus­tif !) pro­pose de mon­trer les jeux de vases com­mu­ni­quants exis­tant entre tri­bu­nes de Gerland et grou­pus­cu­les natio­na­lis­tes locaux. Il n’a pas pour but de mettre à l’index ou d’accom­pa­gner la répres­sion que peu­vent connaî­tre les ultras ou les hoo­li­gans. Nous ne sommes pas de ceux qui veu­lent que Gerland res­sem­ble au Parc des Princes, c’est à dire un stade « mort » car sans ambiance. Il a sur­tout pour voca­tion de mettre face à leurs contra­dic­tions les dif­fé­rents acteurs de l’Olympique Lyonnais, des grou­pes de sup­por­ters aux diri­geants du club.

Après une brève pré­sen­ta­tion de la culture du stade, plus pré­ci­sé­ment celle des sup­por­ters des tri­bu­nes popu­lai­res, on fera donc un inven­taire des grou­pes de sup­por­ters lyon­nais les plus impor­tants, du plus ancien groupe au plus récent, en mon­trant leurs rela­tions ou non avec les milieux natio­na­lis­tes et leurs idées, ainsi que leur évolution. Afin qu’au-delà des amal­ga­mes et des pré­ju­gés sou­vent col­por­tés au sujet des sup­por­ters lyon­nais, devant une réa­lité chan­geante et variée, la cri­ti­que, plus pré­cise, se fasse plus inci­sive.

Sommaire :
- Introduction : cultu­res de tri­bune : « ultras » et « hoo­li­gans »
- Kop Virage Nord et Bad Gones 87
- Lugdunum’s 93 (1993-2007, virage sud)
- Nucleo Ultra (2000-2007, virage sud)
- Cosa Nostra Lyon (2007-2010, virage sud)
- Lyon 1950 (2010, virage sud)
- Supporters indé­pen­dants et Hooligans
- Rubrique des méfaits divers

 

Source: Rebellyon

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 09:36

  Dans un communiqué publié au nom de "Anonymous France", le groupe rappelle que la règle de base des Anonymous est d'être anonyme. Un rappel évident, mais que semblent ne pas comprendre une quantité croissante d'internautes qui appellent à des actions au nom d'Anonymous en utilisant leur compte Facebook.

Vous le savez, nous sommes en profond désaccord sur Numerama avec ceux qui prétendent pouvoir parler au nom d'Anonymous pour, par exemple, démentir être à l'origine d'actions prétendument menées par d'autres Anonymous. Nous avions publié un article à ce sujet, en rappelant que n'importe qui peut prétendre être Anonymous et agir au nom d'Anonymous, et que personne ne peut imposer de règles ou de hiérarchie sans trahir la philosophie-même du mouvement.

Mais il y a tout de même des règles de bases à suivre pour être Anonymous, ou au moins une.

Bêtement, il faut être anonyme.

C'est ce que s'est senti obligé de rappeler un groupe Anonymous, dans un communiqué qui met en garde ceux qui utilisent la célèbre signature pour diffuser des messages sur Facebook, avec leur propre nom. "Nous voyons s'ouvrir, au nom d'Anonymous, des centaines de pages sur le réseau social Facebook. Certaines de ces pages diffusent en masse sans se soucier du contenu qu'elles colportent auprès "du public de Facebook"", regrette le groupe dans son communiqué publié comme souvent par YouTube.

"Les administrateurs de ces pages se revendiquent Anonymous. C'est faux. Ils ne le sont pas. Ils divulguent naïvement leur nom, coordonnées et numéro de téléphone personnel. Ils laissent des traces qui peuvent être utilisées. Rappelez-vous que l'anonymat est un principe fondamental pour Anonymous. C'est un droit que nous devons conserver quels que soient les moyens utilisés."

Le groupe Anonymous France tente aussi de ré-affirmer les valeurs originelles du mouvement, qui tendent à se dissoudre dans la popularité gagnée par la bannière ces derniers mois. "La liberté d'expression toujours défendue par Anonymous ne donne pas le droit d'écrire n'importe quoi en notre nom. Retenez bien que tout peut être dit et partagé, mais pas au nom d'Anonymous", demande le communiqué.

Plutôt que de déclarer une guerre à ceux qui s'éloignent des valeurs originelles, le mouvement se veut pédagogique. "Nous avons pris contact avec certains comptes et pages de fans se prétendant Anonymous sur Facebook pour les avertir que certaines des opérations qu'ils partageaient n'auraient jamais lieu, mais aussi pour les inviter à nous contacter afin qu'ils puissent comprendre pleinement la philosophie Anonymous et nos modes de fonctionnement".

 

Source: Numérama

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 20:05

 

Crédits photo:  Mark Kennedy (capture d'écran)

Son grand corps blond tatoué aux bras, sa queue de cheval et ses petits yeux qui louchent ont fait la une des journaux anglais en janvier 2011. Mark Stone, militant gauchiste international. Mais l'habit ne fait pas le rebelle : sous la fausse identité de Stone se cache le policier Mark Kennedy.

De 2003 à 2010, Stone/Kennedy a infiltré la gauche radicale anglaise et européenne. Il a vécu undercover chez les activistes écologistes, altermondialistes, anarchistes et antifascistes, partageant leurs repas, leurs fêtes, leurs manifs. Parfois leurs lits. Ils ont fini par découvrir sa trahison mais trop tard. Tout ce qu'ils faisaient et disaient depuis sept ans était déjà entre les mains de la police.

Stone a aussi œuvré en France. Il semble même avoir joué un rôle important dans l'affaire de Tarnac. Dans plusieurs pays européens, son rôle d'agent provocateur a suscité des scandales. En France, ses activités restent méconnues.

L'infiltration commence en 2002. Mark Kennedy, policier à Londres depuis huit ans, rejoint la National Public Order Intelligence Unit, une agence britannique qui surveille les "extrémistes domestiques" (anarchistes, défenseurs de la cause animale...).

Sa mission débute en août 2003 : il doit s'immerger dans le milieu des écologistes radicaux et gagner leur confiance. Il enfile un bermuda, attache ses longs cheveux et se rend seul sur le campement du groupe écolo Earth First. Il s'y fait des amis et leur offre ses bras pour soutenir leur cause. Il donne même de l'argent. Il dit gagner sa vie à l'étranger comme alpiniste professionnel.

En 2009, des activistes commencent à se méfier

Avec les écolos britanniques, il débat, manifeste, danse et boit. Personne ne doute de ce militant si zélé, toujours prêt à accrocher une banderole sur une centrale électrique ou à conduire ses camarades sur les lieux d'une action dans son pick-up bleu. Pendant sept ans, il voyage. Dans onze pays, il infiltre et espionne, nous apprend un rapport de la police anglaise : réunions internationales, "camps climat", villages alternatifs, contre-sommets.

Mais en 2009, malgré six ans de parfaite intégration, des activistes commencent à se méfier de lui. En avril, quand vingt-sept écolos sont arrêtés pour avoir planifié l'invasion d'une centrale à charbon, Mark est le seul à ne pas être poursuivi. En octobre 2010, sa petite amie, une militante, trouve dans son sac un passeport au nom de Mark Kennedy. Elle se confie à ses camarades.

Ensemble, ils enquêtent et trouvent des documents confirmant sa fausse identité. Ils comprennent que leur camarade est policier. Un matin, six personnes l'interrogent pendant plusieurs heures dans une maison de Nottingham, jusqu'à ce qu'il avoue. Ils le laissent partir et alertent leGuardian, qui révèle l'espionnage de l'extrême gauche par la police anglaise.

Un pied dans l'affaire de Tarnac

Quels dégâts a commis l'infiltré ? Durant toute la période où il a agi, les polices européennes se sont coordonnées. Elles ont échangé un maximum d'informations sur les déplacements internationaux des activistes, installé des dispositifs de sécurité inviolables lors des contre-sommets, surveillé au plus près les mouvements jugés potentiellement déstabilisateurs ou terroristes. Pièce clandestine de ce dispositif, Kennedy a surveillé des militants allemands, islandais, italiens, espagnols et français.

C'est ainsi qu'il met un pied dans l'affaire de Tarnac. Rappelons les événements de novembre 2008 : la police antiterroriste française lance un raid sur la ferme de Tarnac, en Corrèze, arrête là-bas et dans d'autres villes vingt personnes qu'elle soupçonne d'avoir comploté pour ébranler l'Etat en sabotant des voies SNCF. Dix sont mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

En avril 2008, quand le parquet ouvre une enquête préliminaire sur ce groupe de Tarnac, il a très peu d'éléments. Il dispose du travail des Renseignements généraux (RG) sur certains de ces militants. Dans ces dossiers, plusieurs informations viennent de Mark Kennedy, qui travaillait aussi pour des policiers français. L'agent a croisé au moins trois fois les jeunes gens de Tarnac. A chaque fois, ses observations ont laissé une trace dans le dossier judiciaire établi contre les comploteurs présumés. "Il est à notre sens fort probable qu'il ait joué un rôle très important", affirme Joseph Breham, l'un des avocats des mis en examen.

Le premier contact entre Stone et les habitants de Tarnac a lieu en février 2007 à Varsovie, en Pologne. Un vendredi, cent à deux cents militants venus de toute l'Europe se retrouvent dans une salle publique pour décider des actions à mener contre le G8 d'Heiligendhamn, prévu en juin.

Un autonome français de 30 ans participait à ce rassemblement. Il nous décrit les lieux : "Ça ressemblait à un centre social. Nous étions dans une salle où se tenaient parfois des concerts." Rien de secret : tous les débats sont annoncés sur des affiches et sur le site alternatif Indymedia. "C'était plutôt ouvert, ajoute notre témoin. Pas un truc black bloc clandestin." Dans la foule des altermondialistes, des activistes du réseau Dissent! et des partisans de Die Linke (l'équivalent du Parti de gauche en Allemagne), cinq personnes du "groupe de Tarnac".

Sur la manière de contre-manifester au sommet du G8, les stratégies divergent. "Depuis Seattle et Gênes, c'est la discussion systématique : faut-il s'approcher de la zone rouge, bloquer les voies d'accès au sommet, faire autre chose ?" Rodées aux contre-sommets, les polices européennes renforcent chaque année leur dispositif de sécurité. Il devient de plus en plus difficile pour les militants de s'approcher des lieux. C'est là que les cinq Français de Tarnac proposent un plan B : faire irruption par surprise à Hambourg ou Berlin, loin du sommet, là où les forces de police ne se seront pas déployées préventivement. Dans la salle, Mark Stone les écoute. Il est venu avec des militants écolos anglais.

"Notre seul lien avec la Pologne est cette réunion-là"

Un an après, en juin 2008, la direction des RG remet au ministre de l'Intérieur un rapport confidentiel-défense (publié en mars 2012 par Mediapart) intitulé : "De la contestation anti-CPE à la constitution d'un réseau préterroriste international : regard sur l'ultragauche française et européenne". Dans ce rapport, trois personnes du groupe de Tarnac sont citées noir sur blanc comme ayant participé à la réunion de Varsovie. Le document les désigne comme "premier cercle" d'un "groupe informel d'ultragauche de type autonome" préparant des actions violentes en Europe.

A la même période, la police française demande l'ouverture d'une enquête préliminaire sur le groupe de Tarnac. Dans leur demande au procureur, les policiers s'inquiètent des "rendez-vous internationaux de la mouvance anarcho-autonome" et citent comme premier exemple celui de la Pologne.

Pour les mis en examen de Tarnac, c'est une certitude : Mark Stone a révélé leur présence à Varsovie à la police française. L'un d'eux nous explique : "Le début de l'enquête policière se fonde sur nos prétendues relations à l'étranger. Notre seul lien avec la Pologne est cette réunion-là, à laquelle Stone a assisté. D'autres informateurs auraient pu signaler notre présence en Pologne, mais cela s'est répété ensuite : à chaque fois que Stone nous a croisés quelque part, des éléments sur nous ont atterri dans les dossiers de la police." Il se souvient du policier infiltré : "Tu voyais sa gueule, tu t'en rappelais. Il avait un œil qui regardait par là, il était un peu plus vieux que la plupart des participants et parlait anglais au milieu d'Allemands et de Polonais."

"Du moment qu'il décide de vivre avec nous, c'est indétectable !"

Joël*, militant français du réseau Dissent!, actif dans l'organisation des contre-sommets, assistait à la réunion de Varsovie. Il y avait remarqué Stone parce qu'il l'avait déjà croisé pendant la préparation du contre-sommet de Gleneagles, en 2005.

"Pour moi, Mark faisait partie des gens qui avaient créé Dissent! en Angleterre. Je l'ai rencontré à Londres dans un squat qu'il avait ouvert avec des amis. Je ne lui ai pas vraiment parlé. Ce n'était pas quelqu'un qu'on abordait facilement : il était très british, un peu en retrait."

Lorsque le policier est démasqué quatre ans plus tard en 2010, Joël n'en revient pas. "Pour éviter l'infiltration, on dit qu'il faut bien connaître les gens. Mais du moment qu'il décide de vivre comme nous, d'être parmi nous pendant des années, c'est indétectable ! Personne n'avait aucun doute à son sujet."

Indétectable, indétecté, Mark Stone fait son nid dans des petits cercles de militants pourtant prudents. Un an après Varsovie, en janvier 2008, on le retrouve à New York. Accompagné d'un ami anarchiste américain qui vit en Angleterre, il est dans le bureau d'une activiste new-yorkaise, à Manhattan. Se joignent à eux un autre Américain, un Japonais vivant aux Etats-Unis et deux Français : Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy, en vacances à New York. Ils ne connaissent que l'ami américain de Mark. Celui-ci les invite à rencontrer ses copains.

"Ce sont des potes de potes de pays différents, avec à l'évidence des centres d'intérêt communs, qui se retrouvent au même endroit et discutent quelques heures, explique un proche de Julien Coupat. Tout le monde fait ça." Quel souvenir les participants de cette réunion gardent-ils de Mark Stone ? "Il avait toujours l'air normal, avec ses tatouages et ses piercings, comme un poisson dans l'eau", raconte l'un d'eux.

D'après ce témoin, le policier infiltré avait expliqué qu'il était venu à New York"voir son frère". Durant la réunion, Julien Coupat prend quelques notes dans son carnet. Ce jour-là, il griffonne ce prénom : "Mark".

Quelques jours après, Julien Coupat et Yldune Lévy rentrent en France. Pour cela, ils franchissent la frontière Etats-Unis/Canada illégalement, en pleine nature, loin des douaniers. Pourquoi ? Pour entrer aux Etats-Unis, ils devaient posséder un passeport biométrique et donc donner leurs empreintes digitales. Comme ils s'y refusent, ils sont passés par le Canada, qui n'exige pas d'empreintes, en franchissant la frontière par les bois.

A l'aller, pas de problème. Au retour, des camarades américains les conduisent en voiture au plus près de la frontière puis les laissent la franchir à pied pour les récupérer côté canadien. Mais avant qu'ils ne se rejoignent, la police canadienne contrôle la voiture. Elle découvre le sac à dos de Julien Coupat, son permis de conduire, son carnet et des photos de Times Square. Comprenant que le Français a dû franchir la frontière illégalement, la police canadienne saisit ses affaires, qui lui seront par la suite restituées.

Qui pouvait révéler aux RG la présence des Français à Manhattan ?

Quatre mois plus tard, en France, la Sous-division antiterroriste (Sdat) demande au procureur d'ouvrir une enquête préliminaire sur le groupe de Tarnac, dont aucun membre n'a encore été arrêté. La police antiterroriste motive sa demande en dressant le portrait d'une "structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l'étranger".

Pour le prouver, les policiers citent le voyage américain de Julien Coupat et Yldune Lévy, leur passage clandestin de la frontière et leur participation à une "réunion d'anarchistes américains à New York". Ils évoquent également un engin incendiaire lancé contre un centre de recrutement de l'armée américaine à Times Square, pour lequel l'enquête n'a trouvé aucun coupable. La police américaine a pourtant écarté une participation des Français à cette attaque puisqu'ils avaient déjà quitté les Etats-Unis.

Dans leur lettre au procureur, les policiers de la Sdat affirment que ces informations leur ont été fournies par les RG. Qui pouvait révéler aux RG la présence des deux Français à la petite réunion anarchiste de Manhattan ? Les mis en examen confirment que leurs soupçons se portent sur Mark. L'un deux précise : "Les Américains présents ce jour-là ont par la suite été inquiétés par la police : ça ne peut donc pas être eux qui ont informé les policiers français. Reste le Japonais et Stone. Vu ce qu'on sait de lui maintenant, j'en déduis que l'information vient de Stone."

Au bon endroit, au bon moment. Pendant l'été 2008, trois mois avant leur arrestation, les habitants de Tarnac voient débarquer dans leur ferme deux visiteurs. Mark Stone et son copain américain, celui qui l'accompagnait à New York. Une visite amicale, tourisme militant. "L'été, à Tarnac, il y a toujours plein de gens qui passent", raconte un résident de la ferme du Goutailloux, transformée en lieu de rendez-vous et d'habitation collective.

"Les visiteurs vont et viennent, deux jours ou deux semaines. Ils dorment sous la tente ou chez des gens. S'il y a des travaux à faire, les volontaires participent, les autres se baignent, lisent, cuisinent, se promènent, regardent des films. Stone est passé par là comme des centaines de personnes depuis des années. Je n'ai aucun souvenir de lui sinon qu'il était là. Ce n'était pas un pote et il ne nous collait pas aux basques."

"Une fois de plus, Stone est parmi nous et un renseignement parvient à la police"

Fin juillet. Mark Stone campe à Tarnac. A Paris, un policier antiterroriste rédige ce procès-verbal :

"Ce jour, sommes avisés par une source désirant garder l'anonymat qu'un membre important de la mouvance anarcho-autonome d'origine italienne et agissant au niveau européen est susceptible de se rendre, le 30 juillet 2008 en milieu d'après-midi, à la gare de Limoges (Haute-Vienne), en provenance de Paris, afin d'y être pris en charge dans le but de rencontrer le nommé Julien Coupat."

Cet Italien, que la police considère comme un "membre important de la mouvance", se nomme Marcello Tari, c'est un chercheur indépendant, auteur d'un livre sur le mouvement autonome italien des années 70 édité en France.

Notre témoin de Tarnac ne croit pas à une coïncidence : "Une fois de plus, alors que Stone est parmi nous, un renseignement parvient à la police. Les autres militants qui passaient à la ferme n'ont pas attiré l'attention du dénonciateur mais Marcello Tari, si. Tari était présent au même G8 que Stone, qui l'a peut-être repéré à ce moment-là : comme Stone, Tari est un peu plus vieux que la moyenne."

Quels furent les liens entre Mark Stone et la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, issue de la fusion entre les RG et la DST) ? En février 2011, L'Express apporte une nouvelle information sur les activités de Stone en France. Dans un court article, le magazine avance qu'il a informé des policiers français sur Tarnac : "C'est en partie grâce à lui que la DCRI a pu reconstituer les déplacements à l'étranger de Coupat." Sans rien dire de plus.

Un mois plus tôt, dans le quotidien anglais The Daily Mail, Stone avait délivré un indice : "Je ne serais jamais allé à l'étranger sans l'accord de mes supérieurs et de la police locale."

Ses explications concordent avec celles du rapport d'inspection de la police anglaise, rendu public en février 2012. Selon ce rapport, "Mark Kennedy a visité ou servi dans onze pays, à plus de quarante occasions, dont quatorze visites en Ecosse. La National Public Order Intelligence Unit(responsable de Stone - ndlr) concluait des accords avec les pays hôtes pour les déplacements de Mark Kennedy à l'étranger."

Quelques jours après la remise du rapport, le Home Office (équivalent du ministère de l'Intérieur) développe : "Tous les déplacements de Mark Kennedy étaient autorisés par le Royaume-Uni, avec l'accord des Etats concernés et un soutien du pays hôte. (...) L'autorisation de déplacement était négociée et facilitée par le réseau approprié d'officiers de liaison."Accord du pays hôte, c'est-à-dire de la France et de ses autorités. Mais il sera difficile d'en savoir plus.

A Scotland Yard, à Londres, on ne veut rien nous dire : "Nous ne communiquons pas sur les policiers infiltrés, qu'ils soient toujours en mission ou pas." A Paris, la DCRI a refusé de répondre à nos questions. Quand nous contactons Stone, en septembre 2011, il se dit prêt à témoigner : "Vous rencontrer et discuter de votre article pourrait m'intéresser", nous répond-il par mail. Mais au final, il ne donne jamais suite.

"Un policier infiltré étranger, c'est plus sûr qu'un indic"

Un lieutenant de police, qui veut rester anonyme, revient sur la collaboration entre Mark Stone et la DCRI. Il nous explique qu'un officier français, chargé des mouvements altermondialistes et des contre-sommets à la Section contestation et violences des RG, gérait les infos fournies par Stone.

Début 2007, précise notre source, l'officier montre à ses collègues la photo d'un homme posant devant une tente et le décrit comme un policier anglais infiltré avec qui il travaille. Ses collègues sont heureux de l'apprendre : "Un policier infiltré étranger représente une source de grande qualité, explique le lieutenant. C'est plus sûr qu'un indic : il ne craint pas de trahir ses copains, il s'oriente où on le lui demande." Selon le policier, Mark Stone pouvait informer les Français de deux façons.

"Soit il avait un officier traitant à la Section traitement du renseignement qui le rencontrait et faisait passer ses infos à la Section contestation et violences ; soit il envoyait ses rapports à sa hiérarchie en Angleterre, qui transmettait tout renseignement utile à la France par le biais de la Division des relations internationales des RG."

Stone aurait aussi renseigné la DST (Direction de la surveillance du territoire). Cette fois, l'homme qui nous l'affirme est un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur de l'époque. Il suivait de près le dossier de Tarnac.

"Un policier de la DST m'a révélé que Mark Stone les informait. Selon lui, les services secrets anglais ont prévenu la DST que leur agent travaillait sur le territoire français. Par politesse, ils ont proposé à la DST de bénéficier de ses informations. Un officier traitant français, de la Sous-direction du contre-terrorisme, lui a été affecté et le débriefait régulièrement."

De quoi parlait Stone à son officier français ? "Selon mon contact à la DST, Stone était considéré comme un très bon spécialiste de l'ultragauche européenne. Les services français voient cette mouvance comme une nouvelle menace terroriste depuis 2005 environ. En matière de terrorisme, aucun renseignement n'est anodin."

A l'époque, la moindre info sur les voyages à l'étranger des militants de Tarnac peut renforcer le soupçon d'une conspiration extrémiste et violente."En 2008, la DCRI avait besoin d'un acte fondateur pour prouver son efficacité dans la lutte antiterroriste. Alain Bauer et Michèle Alliot-Marie avaient souscrit à la possibilité d'un attentat d'extrême gauche sur le sol français. Tarnac leur a fourni l'occasion qu'ils cherchaient pour frapper un grand coup."

"Une violation grave de la notion de procès équitable"

Pour l'un des avocats du groupe de Tarnac, William Bourdon, la contribution de Mark Stone à l'enquête française pose problème.

"Si c'est avéré, c'est aussi grave que les écoutes téléphoniques effectuées à Tarnac avant toute procédure judiciaire. La façon dont la police obtient ses preuves doit être encadrée. On dévoie la notion de terrorisme pour obtenir des preuves que l'on ne pourrait jamais utiliser dans d'autres affaires. Les services de renseignement possèdent probablement un dossier bien plus épais que le dossier judiciaire. Mais il n'a pas été dévoilé aux avocats de la défense. C'est une violation grave de la notion de procès équitable."

En 2010, après les mises en examen dans l'affaire de la SNCF, Stone continue de fréquenter les proches de la bande de Tarnac. Il passe plusieurs jours en Allemagne chez une militante antinucléaire soupçonnée d'avoir commis des sabotages sur des voies de chemin de fer dans son pays plusieurs années auparavant. Elle connaît Julien Coupat. Le juge d'instruction, Thierry Fragnoli, s'est déjà intéressé aux liens du groupe de Tarnac avec des militants allemands.

Fin 2010, Stone envoie un mail à l'anarchiste américain qui l'avait mis en contact avec les Français. D'après un mis en examen de Tarnac, Stone questionnait son ami sur les projets des Français pour le G8 de Deauville prévu en mai 2011. L'Américain, qui aujourd'hui ne veut plus entendre parler de cette histoire, n'a jamais eu le temps de lui répondre : Mark Stone a été démasqué quelques jours plus tard.

Dans les autres pays européens où Stone a travaillé, l'affaire a fait scandale. En Angleterre, son rôle d'agent provocateur, établi par la justice, a fait annuler deux procès d'activistes. La police anglaise a subi huit enquêtes différentes au sujet de Stone/Kennedy, entraînant des réformes dans l'organisation des services.

Le sujet est d'autant plus sensible qu'il a été reproché au policier d'avoir entretenu des relations sexuelles et amoureuses avec certaines militantes à l'insu de ses supérieurs. "Quelque chose a très mal tourné", a déclaré le ministre de l'Intérieur britannique. Sans oublier que l'affaire Kennedy, en éveillant la méfiance des activistes et des journalistes, a permis à ceux-ci de démasquer huit autres policiers infiltrés dans les milieux d'extrême gauche.

Allemagne, Irlande, Islande 

En Allemagne, où Stone a habité de longues périodes chez des militants anarchistes et antifascistes, la gauche parlementaire a mitraillé le gouvernement de questions. Savait-il ? Stone a-t-il enfreint la loi ? La police cautionnait-elle ? Le gouvernement refuse de répondre aux parlementaires.

Le 26 janvier 2011, le quotidien britannique The Guardian révèle, sans être démenti, le contenu d'une réunion à huis clos au Bundestag. Le chef de la police fédérale, Jörg Zierke, affirme que Stone a été invité en Allemagne pour infiltrer le mouvement antifasciste. Il a ainsi travaillé sous contrat pour trois länder, lors de cinq visites entre 2004 et 2009. L'agent anglais a commis au moins deux délits, dont un incendie volontaire, mais les poursuites ont été abandonnées. "La police ne peut s'attaquer aux réseaux internationaux organisés et conspiratifs qu'en agissant de manière internationale et conspirative", justifie le chef de la police allemande.

En Irlande, un responsable travailliste a demandé cinq fois au ministre de la Justice de clarifier les activités de l'agent sur le territoire. Stone est soupçonné de s'être attaqué, avec d'autres militants, à des policiers irlandais pendant un sommet de l'UE à Dublin.

En Islande enfin, le ministre de l'Intérieur a ouvert une enquête. Stone aurait mis en relation des militants et leur aurait enseigné des techniques de résistance non violente et de blocage des routes. Partout, l'affaire déclenche des débats parlementaires, remet en cause des enquêtes policières ou provoque de nouveaux procès. Sauf en France. Pourtant, en 2009, Stone s'est rendu à Strasbourg dans trois réunions préparatoires du contre-sommet de l'Otan. Nul ne se demande si là-bas, comme dans d'autres villes d'Europe, l'infiltré anglais a encouragé des violences.

Camille Polloni

*le prénom a été modifié

Source: Les Inrocks
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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 13:11

Chatillon, du site infosyrie et proche du FN, avec Dieudonné et Faurisson @Dreuz

Politique - le 5 Mars 2012

 

Syrie : l'extrême droite française en campagne pour Assad

 

 

Chaque fois qu’un média évoque un tant soit peu les tueries en Syrie et les crimes d’Assad, des militants viennent accuser l’auteur de n’être qu’un chien à la botte de l’Otan et de l’impérialisme américain. A l’origine, une campagne de propagande pro-Assad savamment organisée par l’extrême droite.

Des interventions mêlant aussi allègrement islamophobie -l’opposition syrienne, c’est Al-Qaida- et au bord de l'antisémitisme -c’est les sionistes et Israël qui manipulent l’opinion contre Assad- polluent les sites Internet. En appui, moult liens pointant vers les sites infosyrie et du réseau voltaire, entre autres. Cette offensive de propagande pro-Assad est le fruit de militants d’extrême droite français. Et on y retrouve des proches du Front National. Infosyrie est la création de Frédéric Chatillon (via son agence de communication Riwal), dont le parrain de la bambine n’est autre que Jean-Marie Le Pen. C’est aussi l’ancien président du GUD, dont l’agence de communication travaille activement pour le Front National et la campagne de Marine Le Pen en France, mais qui est aussi prestataire du gouvernement d’Assad. L’agence a notamment créé le site du ministère du Tourisme syrien.
Chatillon est aussi proche ami du général Moustapha Tlass, ancien ministre syrien de la Défense et actuellement grand maître des services secrets du pays. Ils se seraient rencontrés pour la première fois en 1994 à Damas, afin que le militaire partage son expérience et apporte son aide au président du GUD. La Syrie finance alors l’édition d’ouvrages révisionnistes et plusieurs campagnes d’affichage du groupuscule d’extrême droite.

Le site infosyrie est la porte d’entrée la plus évidente entre une certaine extrême droite et Bachar al-Assad. La proximité de Chatillon et du Front National ne doit pas masquer le fait que c’est surtout une droite négationniste et antisémite qui constitue le gros de ces militants. Des négationnistes au sens larges, qui au nom d’une paranoïa complotiste nient aussi bien la Shoah que le 11 septembre, jusqu’aux actuels tueries perpétrées en Syrie. Et c’est justement Chatillon qui a participé à mettre en relation tout ce beau monde, en organisant par exemple des visites avec Dieudonné, Faurisson ou encore Soral dans les camps du Hezbollah ou des conférences en Syrie.
On retrouve avec tout ce beau monde le fondateur du Réseau Voltaire, Thierry Messan, qui s’est fait un nom en soutenant que le 11 Septembre était un attentat intérieur et son vice-président Issa El-Ayoubi, cadre du Parti social nationaliste syrien. Ce groupe libano-syrien est violemment anti-communiste et à tendance nazie bien visible avec son drapeau (ci-contre) et son hymne reprenant la musique de Deutschland Uber Alles. Cette formation politique est dotée d’une milice partie prenante dans la traque des opposants syriens, jusqu’au Liban.

Ce sont donc ces gens qui orchestrent une campagne de propagande pro-Assad tout à fait virulente sur Internet, s’en prenant à l’intégralité des médias français, y compris l’Humanité, accusant la rédaction d’être à la solde de l’impérialisme américain, ce qui est un peu fort de café.

En photo ci-dessous : Chatillon (infosyrie), Dieudonné et au fond Meyssan (Réseau Voltaire) entourrent Tlass, responsable des services secrets d'Assad. (Photos du site néo-conservateur Dreuz).

  • Sur le Web

Le Monde a du également procéder à une mise au point sur les commentaires sur son site il y a quelque jour.

Pour connaître plus de noms, de liens et montrer qu’il y aurait matière à un vaste dossier, le site Reflets.Info propose un papier très dense mais un peu aride sur la question : InfoSyrie : Pourquoi et comment le Front National veut réécrire l’histoire de la Syrie ?

Canal Plus a également évoqué ces questions dans le reportage : La face cachée du nouveau Front

Pour illustrer la propagande pro-Assad, dans un très récent papier halluciné de Meyssan du Réseau Voltaire, il se pose la question : La répression de Baba Amr est-elle la plus grande fiction politique depuis le 11-Septembre ?

Pierric Marissal

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Non au Front National !

Camarades ,

Ne nous livrons pas aux chants des sirènes fascistes, qui sous couvert d'un discours anti-systémique bien rôdé, ne visent qu'à instaurer un régime aux relents des années 30. Ne soyons pas naifs face à ce nouvel ordre moral que veulent imposer par le mensonge et la peur les tenants de la haine et du "sang pur". Sous couvert d'une fausse expression démocratique et médiatique, le FN ne s'est jamais détaché de ce qui a construit son origine : une droite populaire qui rejette le prolétaire, une droite chrétienne qui rejette le non-croyant ou l'autre croyant, une droite corporatiste qui rejette l'union des travailleurs. Le FN a ses petits groupuscules néo-nazi dont il se défend d'être en lien publiquement mais avec qui il travaille bien tranquillement  : GUD, bloc identitaire et autres "natios".

    Et lorsque l'on se penche sur son programme politique le vernis craque : Contre la retraite par répartition et tout ce qu' a fondé le CNR de 1945 (où était-il lors des manifs de 2010 ?)  , contre les droits des salariés ( poujadiste un jour, poujadiste toujours !) etc... 

De nombreux documents démontrent l'imposture du FN. L'UPAC vous en propose deux :

- Celui du collectif communiste Prométhée dans son numéro 85, (site net : http://promcomm.wordpress.com), 5 pages.

-Celui du collectif VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), qui s'intitule "FN, le pire ennemi des salarié(e)s" et dont le lien est sur le blog, 29 pages. 

 

Ne lâchons rien ! 

Face au bras tendu du facho, levons le poing ferme du prolo !! 

 

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