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Antifascistes !

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 12:39
Peaux rouges

Quelques images du RASH (Red and Anarchist Skinheads), organisation de la jeunesse populaire révolutionnaire présente sur 4 continents avec de multiples sections dans de nombreuses villes d’Europe et des USA, et qui se développe rapidement en Amérique du Sud.

Note: l’ARA (Anti-Racist Action) est proche du RASH aux États-Unis.

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 07:15

A l’heure où l’anticapitalisme doit plus que jamais retrouver ses « lettres de noblesse », nous reproduisons ci-dessous la préface écrite par  François Sabado au texte de Lénine « La Maladie infantile du communisme », ouvrage récemment réédité sous le titre : "Lénine, Petit Manuel pour rompre avec le capitalisme", éditions Démopolis, 2011, 208 pages). (LCR-Web)

Préface : Un manuel de stratégie et de tactique

La crise du capitalisme, conséquence désastreuse des politiques, de droite comme de gauche, menées depuis les années 1980, amène un nombre croissant de gens à s’intéresser à nouveau aux idées de Karl Marx et en particulier à sa critique de l’économie politique.

Des doutes sur le bien-fondé du capitalisme à la critique du néo-libéralisme puis à la volonté de rompre avec le capitalisme, une foule de questions se posent : que faire ? Comment faire ? Par où commencer et avec qui ? Comment passer de la dénonciation et du rejet à la rupture avec le capitalisme ? Quels rôles peuvent et doivent jouer dans les associations, les syndicats, les partis politiques, les militants, les femmes et les hommes de gauche qui souhaitent rompre avec le capitalisme ?

C’est à eux, à nous que s’adresse Lénine. Populaire au bon sens du terme, il veut être lu par le plus grand nombre. Écrit dans un langage simple et clair, chaque idée est illustrée par des exemples. Simple mais pas simpliste, Lénine accomplit ici un véritable tour de force. Le sous-titre de l’ouvrage : « Essai de causerie populaire sur la stratégie et la tactique marxistes » indique clairement l’héritage assumé et revendiqué.

Il est encore de bon ton aujourd’hui de rejeter Lénine dans le fatras de ce qu’il faut bien appeler « la contre-révolution stalinienne ». Ainsi, l’équation Lénine = Staline = Goulag sert souvent pour beaucoup de gens à discréditer définitivement Lénine. Nous ne sommes pas de ceux-là. Il y a bien au contraire aujourd’hui l’urgente nécessité de revisiter, de façon critique, l’œuvre et l’action de Lénine (1870-1924) avant, pendant et après la révolution russe. On ne saurait en aucun cas mettre un trait d’égalité entre Lénine, même avec ses faiblesses, ses erreurs, ses fautes et Staline (1879-1953) qui liquide la révolution russe, élimine ses principaux dirigeants à partir de 1927 puis fait régner une dictature personnelle fondée sur la terreur de masse.

Lénine, la révolution d’Octobre et les pays européens

Lénine est avant tout un homme qui, depuis sa jeunesse, est obsédé par l’idée de renverser l’ordre établi. Conscient de la nécessité de combiner tactiques et stratégie pour renverser l’ordre capitaliste, il est le premier à mettre en œuvre des tactiques audacieuses et variées.

Pour Lénine, à partir d’octobre 1917, la ligne de partage dans le mouvement ouvrier mondial, c’est la solidarité, le soutien, l’identification avec la révolution russe. Les camps se délimitent : pour ou contre la révolution russe, il faut choisir. D’un côté, la social-démocratie qui s’oppose à la révolution bolchévik et trahit la révolution allemande de 1918 ; de l’autre, le rassemblement des révolutionnaires de toutes les tendances : communistes, conseillistes, syndicalistes révolutionnaires, socialistes de gauches, sans-parti.

Le mouvement ouvrier, d’alors sous le double effet de la guerre et de la révolution russe, connaît des processus de réorganisation gigantesques : ruptures, fractures, différenciations, rapprochements, fusions marquent le quotidien de millions d’hommes et de femmes. Les vies, les consciences, les engagements sont bouleversés. L’enthousiasme révolutionnaire pousse des centaines de milliers de militants à abandonner les vieilles maisons réformistes pour les nouveaux partis communistes. Ces processus de recomposition sont sans précédents. Ils sont à la mesure de l’onde de choc de la révolution russe. La délimitation d’avec la social-démocratie est capitale. C’est l’acte fondateur d’un nouveau mouvement ouvrier avec la fondation de la IIIe Internationale.

Mais très vite, les enjeux politiques dans chaque pays exigent des réponses plus complexes. Le soutien à la révolution russe doit s’accompagner de tactiques politiques nouvelles, des évènements et des tâches, de contenus qui donnent corps ici et maintenant à une stratégie de conquête du pouvoir. Rédigées dans le fer et le feu de la poussée révolutionnaire des années 1920, Lénine nous livre les leçons tirées de son expérience personnelle et de celle du principal courant marxiste de la social-démocratie russe : les bolchéviks avant, pendant et après le révolution russe de 1917.

Lénine hier et aujourd’hui

Lénine et les révolutionnaires russes sont confrontés, au développement de gauches communistes ou d’« ultragauches », dans les centres du mouvement ouvrier européen, en Allemagne, en Angleterre et en Italie. Emportés par leur enthousiasme, ces communistes de gauche ou « conseillistes » veulent sauter les étapes. Ils rejettent la participation aux élections bourgeoises et décrètent les vieilles formes politiques des partis et syndicats dépassées pour de nouvelles unions ouvrières.

Pour Lénine, ce sont des gauchistes. Ils ont sa sympathie parce qu’ils soutiennent la révolution russe mais leurs positions politiques conduisent droit à l’impasse lorsque ce n’est pas à la catastrophe politique, en isolant les révolutionnaires de la masse des travailleurs et des classes populaires. Ce combat contre le gauchisme prendra encore plus de force en 1921 au 3e congrès de l’Internationale communiste contre l’aventurisme de certains secteurs du Parti communiste allemand et le sectarisme des communistes italiens emmenés par Bordiga.

Cette dimension conjoncturelle et polémique va donner le titre original du livre : « La maladie infantile du communisme, le gauchisme » mais en réalité, ce texte va bien au-delà. C’est aussi, et surtout, une formidable leçon sur la nécessité d’une réflexion originale et non dogmatique sur les questions tactiques et stratégiques de celles et ceux qui veulent rompre avec le capitalisme. Nombre de questions y sont traitées : les problèmes du réformisme, les rapports entre le parlementarisme et la politique, le rôle des syndicats, la nécessité des compromis, le rôle du parti et de sa direction, le caractère de la révolution. D’autres y sont absentes, comme celle des rapports entre la démocratie et le socialisme.

Pourquoi lire, relire et discuter ce texte de Lénine ? N’est ce pas obsolète quelques cent ans plus tard ? Les questions posées ne sont-elles pas plutôt celles du siècle dernier – le court XXe siècle de 1914 à 1991. Ne sont-elles pas marquées par la force propulsive de la révolution russe d’octobre 1917 ? Certains mots et certaines formules sont historiquement connotés, dépassés, voire parfois erronés – avec le recul historique. Mais les questions posées par Lénine sont et restent au cœur des tactiques et de la stratégie qu’il faut actualiser et redéfinir aujourd’hui pour rompre avec le capitalisme.

Qu’est-ce qu’une révolution ?

La révolution russe reste aujourd’hui un marqueur politique. Elle incarne la première révolution socialiste à l’échelle mondiale, dans le sens où les bolchéviks, sont selon Rosa Luxembourg ceux qui « ont osé », osé abattre le tsarisme, osé renverser le pouvoir des classes dominantes, rompre avec le capitalisme et conquérir le pouvoir. Elle garde cette signification.

Mais ce ne fut pas un grand soir, encore moins un coup d’État. La révolution russe, comme toute révolution, est l’irruption des masses sur la scène sociale et politique, et aussi le résultat de tout un processus qui s’est déployé tout au long des années préparatoires à la révolution russe. Lénine l’évoque dans ces termes :

« Aucun pays durant ces quinze années (1902-1917) – quinze années je souligne – n’a connu, même approximativement, une vie aussi intense quand à l’expérience révolutionnaire, la rapidité avec laquelle se sont succédées les formes diverses du mouvement, légal ou illégal, pacifique ou orageux, clandestin ou officiel, cercles ou mouvement de masse, parlementaire ou terroriste. Il n’y a jamais eu une aussi riche concentration de formes, de nuances, de méthodes dans la lutte de toutes les classes de la société contemporaine. »

Il souligne que les crises révolutionnaires sont des « crises nationales » qui ne résultent pas seulement de l’activité de la classe ouvrière mais aussi d’« une crise d’ensemble de la société et de ses classes ». Il le précise même en expliquant qu’une situation révolutionnaire éclate lorsque « ceux d’en bas ne veulent plus », « ceux d’en haut ne peuvent plus », et « ceux du milieu bascule avec ceux d’en bas » sans négliger l’importance de la conscience et des partis révolutionnaires.

Loin de tout dogmatisme, il dit que l’étincelle peut jaillir de la gerbe d’étincelles que le capitalisme génère par les bouleversements incessants qu’il entraîne. Loin de toute vision purement économique, il cite l’affaire Dreyfus qui en France a mené le pays au bord de la guerre civile. L’événement révolutionnaire doit être préparé, non parce qu’il s’oppose à la réforme mais parce que l’histoire l’a prouvé. Lorsque des réformes conséquentes défendent une répartition égalitaire des richesses et remettent en cause la propriété du capital, les classes dominantes n’acceptent pas la volonté du plus grand nombre. Elles déchaînent leur violence contre les opprimés, y compris en bafouant leur propre légalité comme par exemple au Chili en 1973 ; il faut donc préparer et se préparer à la confrontation, à l’affrontement.

Au-delà des caractères généraux de la révolution russe, il insiste sur les spécificités de chaque situation politique particulière, de chaque révolution. Il revient à plusieurs reprises sur le fait qu’il « a été facile à la Russie de commencer la révolution socialiste, tandis qu’il lui sera plus difficile qu’aux pays d’Europe de la continuer et de la mener à son terme ». Il souligne en creux la plus grande difficulté de conquérir le pouvoir à l’Ouest : « Créer dans les parlements d’Europe une fraction parlementaire authentiquement révolutionnaire est infiniment plus malaisé qu’en Russie ». Lénine, à sa manière, saisit les différences entre l’Est et l’Ouest, même si ce débat n’a pas encore toutes les dimensions qu’il prendra par la suite, en particulier avec Gramsci.

Ce dernier met l’accent sur les « phases préparatoires à la révolution », sur la nécessité d’une « conquête de l’hégémonie » – sociale, politique et culturelle – par les classes dominées où celles ci montrent la supériorité de la « gestion ouvrière ou sociale » et de leur « démocratie et autogestionsocialiste » sur la domination de l’économie capitaliste et celle de l’État bourgeois. Ce processus culmine lors de crises révolutionnaires ou de phases de double pouvoir qui se dénouent par une confrontation où face à la violence de ceux d’en haut, ceux d’en bas doivent détruire la vieille machine d’État.

Trotsky reprend cette réflexion dans le programme de transition en 1938 :

« Il faut aider les masses dans les processus de sa lutte quotidienne à trouver le pont entre ses revendications actuelles et le programme de la révolution sociale. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat. »

Les questions de Lénine rebondissent tout au long du siècle au travers des expériences révolutionnaires européennes, comme celles des pays dits du « tiers-monde », dans les révolutions allemandes et italiennes des années 1920, avec la grève générale de juin 1936 en France, la révolution espagnole de juillet 1936, lors des poussées révolutionnaires de l’après seconde guerre mondiale et des révolutions dans les pays coloniaux et semi coloniaux, enfin au travers des expériences révolutionnaires de la fin des années 1960, en France et dans l’Europe du Sud. Certaines de ses révolutions ont été impitoyablement réprimées par la police et l’armée au service de la bourgeoisie. D’autres ont été dévorées par le cancer bureaucratique ou nationaliste. La contre-révolution stalinienne a même massacré la belle idée du communisme.

Dans cette confrontation historique, le capitalisme a montré que jusque-là, il est encore le plus fort. Même lors de ses crises historiques, il a pu rebondir, trouver une issue à la crise et repartir, souvent aidé par les bureaucraties réformistes qui choisissent la défense de leurs intérêts propres et de ceux des capitalistes plutôt que ceux des classes populaires. Pourquoi, alors, près d’un siècle après la révolution russe, reprendre ces débats ?

Nous sommes dans une nouvelle période historique. Certes, il n’y a pas, aujourd’hui, une « actualité de la révolution » comme dans les années 1920 ou une situation comme en 1968 en Europe du Sud. Il y a même un énorme décalage ente la profondeur de la crise du système capitalise mondial et la faiblesse du mouvement anticapitaliste international, même si le système est ébranlé par le développement de luttes ou de mouvement sociaux comme le mouvement altermondialiste.

En Chine, aux États-Unis et en Russie, on ne peut, pour des raisons diverses, qu’enregistrer l’insigne faiblesse des mouvements révolutionnaires ! Bref, les contestataires, les révolutionnaires d’aujourd’hui, dans des rapports de forces défavorables, sont des révolutionnaires sans révolutions. Mais si nous ne vivons pas une conjoncture révolutionnaire, la crise de civilisation que connaît le monde capitaliste, dans toutes ses dimensions : économique, sociale, écologique et politique montre que l’époque pourrait bien être celle de la de la rupture avec le capitalisme. Si l’acuité de la crise actuelle du système capitaliste pose à nouveau la question de rompre avec le capitalisme, c’est explicitement la manière dont Marx pose le problème dans les Grundrisse :

« À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. Des formes de développement des forces productives qu’ils étaient, ces rapports deviennent des entraves. Alors s’ouvre une période de révolution sociale. »

L’obstacle du réformisme

Pour Lénine, l’éclatement national et le basculement de la social-démocratie européenne dans l’Union sacrée avec chaque bourgeoisie nationale, lors de la guerre de 19141918, marque un tournant historique. « La social-démocratie passe du côté de l’ordre bourgeois ». Mais, en même temps, malgré les pertes de centaines de milliers de militants, les partis sociaux-démocrates gardent une base de masse dans les classes populaires. Comment expliquer cette situation ?

Il reprend la notion, déjà développée par Marx et Engels, d’« aristocratie ouvrière » :

« L’impérialisme moderne a créé dans quelques pays avancés une situation exceptionnellement privilégiée, et c’est sur ce terrain qu’on a vu partout dans la IIe Internationale se dessiner ce type de chefs traîtres opportunistes, social-chauvins, défendant les intérêts de leur corporation, de leur mince couche sociale : l’aristocratie ouvrière. Les partis opportunistes se sont détachés des masses, c’est-à-dire des plus larges couches de travailleurs, de leur majorité, les ouvriers les plus mal payés. »

C’est dans ce processus que les sociaux-démocrates deviennent les « agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier » ou les « lieutenants ouvriers de la classe capitaliste ».

Lénine a raison de chercher les causes de l’évolution de la social-démocratie dans sa composition sociale, ses bases d’existence matérielle. C’est la défense de certains intérêts particuliers qui expliquent la politique de la social-démocratie. Mais cibler l’aristocratie ouvrière comme base sociale du réformisme n’est qu’une réponse partielle et conjoncturelle au problème posé. Des couches supérieures de la classe ouvrière peuvent bénéficier des miettes de la domination capitaliste et se ranger dans le camp des classes dominantes. Mais des ouvriers qualifiés de cette aristocratie ouvrière vont, aussi, diriger des grèves ou des luttes révolutionnaires, notamment en Allemagne, au travers de ce que l’on a appelé les « hommes de confiance », lors des insurrections de Berlin dans les années 1920.

La notion de bureaucratie explique et décrit ce processus d’intégration de certains secteurs issus du mouvement ouvrier et du mouvement social dans les structures de l’État et de l’économie capitaliste et son basculement du côté des intérêts fondamentaux des classes dominantes. La gauche de la social-démocratie allemande, et en particulier Rosa Luxembourg analysera l’émergence de la bureaucratie dans les syndicats et le parti social-démocrate. Lénine, lui, décrit plutôt précisément, notamment dans le cas des situations anglaise et allemande, comment les dirigeants réformistes défendent la politique de la bourgeoisie… « mais à leur manière »… ce qui les conduit, sous un certain angle à s’opposer aux partis de droite, ou pour la bureaucratie syndicale à se battre contre le patronat…

Trotsky reprend, plus tard, cette analyse avec la notion de double fonction de la bureaucratie. Pour lui, la bureaucratie tend à défendre les intérêts de la bourgeoisie mais elle doit garder une certaine influence dans le mouvement de masse, condition pour préserver son existence, d’où la nécessité de mener certaines mobilisations ou certaines luttes. Selon la situation, les marges de manœuvre des bureaucraties des partis ou syndicats réformistes pour gérer cette double fonction sont plus ou moins grandes : plus importantes dans les années 1945-1970, plus réduites à l’heure de la crise du capitalisme où les contre-réformes et les programmes d’austérité aggravent les conditions de vie de millions de salariés. Ceci conduit à une intégration croissante des dirigeants de la gauche traditionnelle dans les sommets de l’Etat et de l’économie capitaliste tels que Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fonds monétaire international (FMI) et Pascal Lamy à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Mais si Lénine insiste sur le caractère contre-révolutionnaire de la social-démocratie surtout dans les années 1920, il ne réduit pas son analyse du réformisme à celle des appareils et des sommets des partis sociaux-démocrates et des syndicats. Le réformisme procède aussi de la domination idéologique de la bourgeoisie sur le mouvement ouvrier et le mouvement social, qui individualise, fragmente, divise les travailleurs, et présente le système socio-économique capitaliste comme « normal », « naturel ». Du coup, il n’y aurait place, que pour des améliorations partielles, des réformes et donc du « syndicalisme » ou du « trade-unionisme » comme dit Lénine.

Sur le plan politique, il n’y aurait pas d’autres horizons que le parlement pour opérer des changements politiques. Le réformisme propose alors de passer au socialisme par la conquête d’une majorité électorale : quelle illusion !

Les institutions actuelles sont au service des classes dominantes et corsètent, limitent la véritable démocratie. Ceci est aggravé par les limites et les échecs des politiques de droite comme de gauche entre 1981 et 2002 pour déboucher sur la crise actuelle de la représentation politique et la montée de l’abstention.

Le syndicalisme

Dans la continuité de son analyse du réformisme, Lénine ferraille contre les gauchistes qui considèrent le syndicalisme classique dépassé.

Non moins enfantines et ridicules doivent nous paraître les graves dissertations tout à fait savantes et terriblement révolutionnaires des « gauches » allemands qui prétendent que les communistes ne peuvent et ne doivent pas militer dans les syndicats, mêmes les plus réactionnaires – qu’il est permis de renoncer à ce travail, qu’il faut sortir des syndicats et organiser, une « union ouvrière », toute neuve, toute proprette inventée par des communistes bien gentils. Et il ajoute :

« Ne pas travailler dans les syndicats réactionnaires, c’est abandonner les masses ouvrières insuffisamment développées ou arriérées à l’influence des leaders réactionnaires, des agents de la bourgeoisie, des aristocrates ouvriers ou des ouvriers embourgeoisés. »

Pour Lénine, au-delà des structures des organisations il y a un principe : « travailler absolument où est la masse ». Cette politique de masse conduit effectivement à rejeter tout sectarisme, tout abandon des organisations de masse.

Tout en visant une réorganisation de masse du mouvement ouvrier, il refuse toute conception qui vise à substituer aux vieilles organisations syndicales de nouvelles unions ouvrières qui dépasseraient les séparations entre syndicats, conseils et partis… Sa vision est une réorganisation d’ensemble, ou les réformistes soient écartés par une lutte politique de la direction d’un mouvement ouvrier qui s’oriente vers des positions révolutionnaires.

Quelques mois plus tard, il faudra pourtant souligner des contradictions chez Lénine et les dirigeants de l’Internationale communiste de l’époque. Peut-on viser en même temps des syndicats de masse et une éventuelle subordination des syndicats au parti révolutionnaire ? Sur le plan international, la constitution d’une « Internationale syndicale rouge » en 1921 est liée organiquement à l’Internationale communiste. Cette relation de subordination du syndicat au parti puise ses origines dans les débats sur les rapports entre parti et syndicats en Allemagne en 1905/1906. Elle a conduit dans bien des cas, à séparer les syndicats communistes des syndicats réformistes… ce qui est contradictoire avec la visée d’une intervention des révolutionnaires communistes dans des syndicats de masse, y compris à direction réformiste ou réactionnaire.

Les différences historiques entre le mouvement ouvrier anglo-saxon et celui de l’Europe du Sud continuent encore à exister aujourd’hui, mais l’expérience historique a conduit les marxistes à une vision plus équilibrée. Il n’y a pas à faire de hiérarchie entre les divers niveaux d’organisation du mouvement ouvrier. Les différences entre syndicats et partis sont des différences de fonction : aux syndicats, l’organisation de masse des travailleurs d’une entreprise, d’une corporation, d’un secteur, d’une branche ; au parti, les tactiques et les stratégies de conquête du pouvoir politique.

Syndicalisme de masse et de défense des intérêts de classe, indépendance syndicale, mais pas de séparation étanche des compétences entre syndicats et partis. Les syndicats et les partis s’occupent des mêmes choses : la vie quotidienne des femmes et des hommes mais dans une perspective différente.

Les élections, le parlement et la démocratie

Le rapport à la tactique électorale parlementaire est un bon exemple de politique léniniste. Celui-ci commence par la stratégie : « l’action de masse est toujours plus importante que l’action parlementaire ». C’est la combinaison des formes d’action – « légales, illégales, grèves économiques, politiques, action parlementaire, insurrection » – et la conquête du pouvoir politique par un processus révolutionnaire qui détruit « la vieille machine d’État » et crée les conditions d’une nouvelle démocratie socialiste.

Cette conception écarte les illusions réformistes de la social-démocratie sur le passage au socialisme par une transformation progressive de l’État, des institutions et de l’économie capitaliste. Il rappelle la nécessité de la rupture avec le capitalisme.

Une fois balisé le terrain stratégique, il faut aussi des médiations tactiques – luttes, syndicats, élections – articulées à la stratégie. Dans ce sens, cet ouvrage constitue un extraordinaire manuel de tactique politique.

Lénine s’oppose aux gauchistes pour qui « le parlementarisme a fait historiquement son temps ». « Ce qui a fait son temps pour nous révolutionnaires ne l’a pas fait pour la classe, la masse. Il ne faut pas prendre ses désirs pour la réalité ». Au contraire, leur dit-il « des millions et des millions de travailleurs votent », il faut donc « participer aux élections » et il s’adresse à eux dans ces termes :

« Il est plus difficile à l’Europe occidentale qu’à nous de commencer la révolution socialiste. Essayer de tourner cette difficulté en sautant par-dessus le problème ardu de l’utilisation des parlements réactionnaires à des fins révolutionnaires est pur enfantillage. »

Ainsi, tout en indiquant que « l’action de masse est plus importante que l’action parlementaire », Lénine n’oppose pas luttes, grèves et participation aux élections. Les positions institutionnelles conquises par les élections, sont autant de points d’appui pour l’action de masse dans une stratégie de conquête du pouvoir. Il revient aussi dans ce texte sur les conditions d’un boycott possible des élections : dans les cas où la révolution frappe à la porte et ouvre une autre perspective que la participation à des élections, par exemple aux élections de 1905 au parlement russe.

Mais en général, Lénine se prononce pour la participation aux élections : « Tant que vous n’avez pas la force de dissoudre le parlement bourgeois et toutes les autres institutions réactionnaires, vous êtes tenus de travailler dans ces institutions »… Ce n’est donc que lorsqu’apparait un nouveau pouvoir des classes populaires, et plus exactement un nouveau pouvoir centralisé, affirmé, qu’on peut se débarrasser des vieilles institutions parlementaires. Il revient sur la question des rapports entre les bolchéviks et l’assemblée constituante dans les termes suivants :

La conclusion de tout ce qui précède est absolument indiscutable : il est prouvé que même quelques semaines avant la victoire de la république soviétique, et même après cette victoire – nous soulignons « après » – la participation à un parlement démocratique bourgeois, loin de nuire au prolétariat révolutionnaire lui permet de démontrer plus facilement aux masses retardataires pourquoi ces parlements méritent d’être dissous, facilite le succès de leur dissolution, facilite l’élimination politique du parlementarisme bourgeois.

C’est ce que firent les bolchéviks avec l’Assemblée constituante convoquée et dissoute en janvier 1918. Si la priorité stratégique est bien la destruction de la vieille machine d’État et la construction d’un nouveau pouvoir, il rappelle que l’on ne peut dépasser la vieille démocratie bourgeoise que lorsque des millions de gens ont fait l’expérience de sa faillite et de la supériorité des nouvelles formes de démocratie socialiste.

Après la conquête du pouvoir en Russie, Lénine dissout l’Assemblée constituante, et supprime du coup, cette institution politique représentative des citoyens de la nouvelle république sociale. Sur cette question, nous partageons plutôt le point de vue de Rosa Luxembourg. Elle comprend la décision des bolchéviks de dissoudre une Constituante convoquée sur un registre électoral dépassé, mais demande la convocation d’une nouvelle assemblée. Elle soulève même une nouvelle question clé dans la transition au socialisme :

Sans élections générales, sans une liberté de la presse et de réunion illimitée, sans une lutte d’opinion libre, la vie s’étiole dans toutes les institutions publiques, végète et la bureaucratie demeure le seul élément actif.

Plus, on est frappé, lorsqu’on relit ce texte, de voir combien Lénine veille à utiliser jusqu’au bout les parlements bourgeois mais n’aborde pas les problèmes de démocratie politique dans la Russie de 1918-1920, tant d’un point de vue général que dans le fonctionnement des conseils et des organisations de masses. Nous pouvons considérer qu’il y a là, une situation liée à l’absence de traditions démocratiques même bourgeoises dans la Russie tsariste doublée d’une conjoncture exceptionnelle marquée par la guerre civile qui frappe l’URSS, à l’époque, guerre civile, qui limite les libertés et l’exercice de la démocratie. Pourtant toute l’histoire du parti bolchévik est marquée par des débats, des luttes de tendances et de fractions, y compris dans le feu de l’épreuve révolutionnaire de 1917. Il y a un changement dans les mois et années suivant la conquête du pouvoir.

Car au-delà des circonstances, tant les documents – sauf le fulgurant « L’État et la révolution » de Lénine – que la pratique de la direction bolchévik après quelques années d’exercice du pouvoir, de la crise de Cronstadt à la dévitalisation de la vie des soviets – montrent qu’il y a là une faiblesse fondamentale qui aura des conséquences terribles sur le cours de la révolution, et désarmera les bolchéviks face à Staline devenu secrétaire général du parti communiste en 1922 et au stalinisme.

Parti, front unique et alliances politiques

Chacune des questions posées dans ce petit livre dessine la « realpolitik » léniniste : analyse non dogmatique des rapports de forces, des luttes de classes, combinaison d’une délimitation « partidaire » et de tactiques politiques audacieuses.

Délimitation à partir d’octobre 1917 dans le rassemblement et l’organisation de tous les courants qui soutiennent la révolution russe et participent activement aux processus d’auto-organisation ouvrière et populaire au travers des conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats. À partir de là, Lénine va rechercher la fusion au sein des nouveaux partis communistes des socialistes indépendants, des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, bref des courants à sa gauche et à sa droite. Surtout dans ce moment historique, et une fois la base politique délimitée, Lénine ne comptera pas ses forces pour rassembler, convaincre, gagner toutes les forces qui souhaitaient participer au tourbillon révolutionnaire de l’époque. Il ne s’agit pas construire des organisations aux strictes délimitations sectaires – d’où les polémiques traitées par ces textes – et encore moins des sectes, ce dont il accuse les « gauches de l’Internationale communiste ».

Ses critères pour réunir les militants dans ces partis révolutionnaires de masse n’étaient pas idéologiques mais pratiques : qui soutient la révolution russe ? qui s’engage dans la lutte contre le pouvoir en place ? qui participe à la lutte réelle ? qui défend une politique indépendante de la social-démocratie ? Bien des divergences pouvaient exister, mais il recherchait toujours « une vision commune des évènements et des tâches ». Car dans toutes les démonstrations de Lénine, il y a toujours un objectif, une volonté, celle d’accumuler des forces pour construire l’outil de la conquête du pouvoir. Ses formes et ses tactiques peuvent être diverses, mais la forme « parti » est la seule forme adéquate pour rompre avec le capitalisme.

Tactiques d’alliances politiques audacieuses pour mobiliser et faire basculer des millions d’hommes et de femmes dans la résistance aux attaques capitalistes. Aux gauchistes qui l’exhortent de « ne plus faire de compromis », Lénine leur répond que c’est précisément le rôle du parti d’accumuler l’expérience, le flair permettant de choisir quels compromis sont indispensables à des moments précis. Lénine expose les multiples tactiques d’unité d’action, ce qui sera dénommé dans l’Internationale communiste : tactiques de front unique. Unité d’action dans les luttes, unité d’action électorale ou parlementaire comme lorsqu’il propose que les communistes anglais passent des accords temporaires avec les travaillistes en votant pour eux ou lorsqu’il appuie, contre le putsch Kapp-Lüttwitz, une opposition loyale à un gouvernement social-démocrate et socialiste indépendant sans ministres bourgeois.

Tactiques d’alliances politiques mais sans illusions et surtout menées sans discontinuer la critique de son ou de ses alliés et l’agitation et la propagande pour ses idées. Ainsi, lorsque les communistes allemands parlent à propos du gouvernement social-démocrate de gouvernement socialiste, il les tance en leur demandant de ne pas appeler « socialiste » un gouvernement social-démocrate qui reste un gouvernement bourgeois. Il leur conseille d’accompagner cette opposition loyale d’une dénonciation de leur politique de collaboration de classe. Cela montre une fois de plus qu’il faut avoir une tactique appropriée pour chaque gouvernement de gauche en fonction de sa politique, mais qu’il ne faut surtout pas confondre accords et compromis tactiques et temporaires d’un côté et stratégie de l’autre.

Car Lénine refuse toujours de participer à des gouvernements de collaboration de classes avec la bourgeoisie. Il soutient la perspective de gouvernement ouvrier, c’est à-dire de gouvernement de coalition avec des socialistes révolutionnaires de gauche en Russie ou des socialistes indépendants en Allemagne qui s’appuient sur des conseils d’ouvriers, de paysans, de soldats et qui commencent à appliquer un programme de transition au socialisme : contrôle ouvrier, expropriation des banques, la terre aux paysans, etc. Ces gouvernements de transition vers le pouvoir des travailleurs et des classes populaires peuvent avoir un début parlementaire mais durant un moment de la crise révolutionnaire. Ils doivent au contraire ne pas s’accrocher aux formes parlementaires et stimuler, construire, généraliser les nouvelles formes de pouvoir d’une démocratie socialiste.

Trotski reprend les leçons de la tactique unitaire léniniste dans la politique de front unique contre le fascisme en Allemagne :

« Le prolétariat accède à la prise de conscience révolutionnaire non par une démarche scolaire mais à travers la lutte de classes qui ne souffre pas d’interruptions. Pour lutter, le prolétariat a besoin de l’unité de ses rangs. Cela est vrai aussi bien pour les conflits économiques partiels, dans les murs d’une entreprise que pour des combats politiques »nationaux« tels que la lutte contre le fascisme. Par conséquent, la tactique de front unique n’est pas quelque chose d’occasionnel et d’artificiel, ni une manœuvre habile, non elle découle complètement et entièrement des conditions objectives du développement du prolétariat ». (La Révolution allemande et la bureaucratie stalinienne, 1932).

Il précisera même le terrain le plus favorable pour l’unité entre révolutionnaires et réformistes:

« Les accords électoraux, les marchandages parlementaires conclus par le parti révolutionnaire avec la social-démocratie, servent, en règle générale, la social-démocratie. Un accord pratique pour des actions de masse, pour des buts militants se fait toujours au profit du parti révolutionnaire […] Marcher séparément, frapper ensemble ! Se mettre d’accord uniquement sur la manière de frapper, sur qui et quand frapper ! On peut se mettre d’accord sur ce point avec le diable. »

En effet, comme l’explique, Daniel Bensaid :

« Le front unique a toujours un aspect tactique. Les organisations réformistes ne le sont pas par confusion, inconséquence ou manque de volonté. Elles expriment des cristallisations sociales et matérielles… Les directions réformistes peuvent donc être des alliés politiques tactiques pour contribuer à unifier la classe. Mais elles demeurent stratégiquement des ennemis en puissance. Le front unique vise donc à créer les conditions permettant de rompre dans le meilleur rapport de forces possible avec ces directions, au moment de choix décisifs, et d’en détacher les plus larges masses possibles. » (Crise et stratégie, 1986).

Ainsi, tactiques et stratégie ne visent pas à opposer unité, compromis et rupture, réformes et révolution mais à les lier pour préparer les conditions d’une « irruption des masses sur la scène politique et sociale » et rompre avec le système capitaliste.

Certes, la situation actuelle est bien différente de celle à laquelle Lénine était confronté. Il y a bien longtemps que nous n’avons pas vécu de situations révolutionnaires en Europe occidentale. La gauche d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec la social-démocratie des années 1920 voire même celle qui a vécu jusque dans les années 1970. La globalisation capitaliste et le social libéralisme ont largement sapé la base sociale et populaire classique de la social-démocratie. Au-delà des résultats électoraux, les partis socialistes ont perdu des centaines de milliers d’adhérents dans toute l’Europe, leurs liens avec les organisations syndicales et les mouvements sociaux se sont qualitativement affaiblis.

Certes la droite et la gauche, ce n’est pas « blanc bonnet » et « bonnet blanc », parce qu’elles n’ont pas la même histoire, la même place et fonctionnalité politique dans les systèmes d’alternance et les mêmes rapports aux classes populaires. Dans les mobilisations quotidiennes contre le patronat ou le gouvernement, les anticapitalistes, côtoient les électeurs ou militants socialistes, mais on voit mal, par exemple, ces anticapitalistes d’aujourd’hui, proposer une politique d’opposition loyale à un gouvernement Strauss-Kahn. Tout en faisant l’analyse concrète de la politique concrète de chaque gouvernement, ce sera plutôt une opposition tout court !

Trotski a toujours été circonspect sur les fronts uniques électoraux avec les partis réformistes, mais à l’heure de l’évolution social-libérale de la gauche traditionnelle, l’indépendance, vis-à-vis de cette dernière est d’autant plus une question décisive.

Le gauchisme

Il peut y avoir dans chaque lutte, mouvement ou organisation des positions ou réactions gauchistes spontanées ou semi-spontanées face à la terrible injustice sociale que vit tel ou tel secteur des classes populaires – gauchisme qui se manifeste par des actions isolées et incomprises de la très grande majorité. Si ces actions représentent une certaine réalité, les anticapitalistes peuvent les soutenir. Dans d’autres cas, il faut s’y opposer.

Mais il y a aussi des idées et des projets politiques gauchistes qu’il faut combattre. Dans un contexte d’affaiblissement de l’idée révolutionnaire, nous sommes confrontés, par exemple, à des mouvances ou des positions comme celle de l’autonomie, qui d’un côté rejette, les élections, les syndicats – manifestation typiquement gauchiste – mais de l’autre, ne se situe plus dans une perspective de changement révolutionnaire, à l’instar d’un John Holloway, qui propose de « changer le monde sans prendre le pouvoir ». Une position à des années lumière de Lénine.

Il reste, aussi, des organisations ou sectes qui se revendiquent de positions ou courants historiques ultragauches du mouvement ouvrier. Là, un vieux débat continue.

Stratégie et tactiques politiques d’aujourd’hui

En prenant en compte, les changements historiques majeurs que connaissent le capitalisme et les mouvements sociaux, il faut garder de Lénine ses capacités à prendre le pouls de l’histoire, à faire l’analyse marxiste concrète d’une situation concrète, à élever sans cesse le niveau de la combativité et de la conscience populaire par de nouvelles initiatives politiques. Il faut revisiter les moments où une proposition politique ou un mot d’ordre concentre toute une situation politique et crée les conditions du mouvement le plus large. De ce point de vue, Lénine est toujours actuel.

Là où le bât blesse, c’est comme nous l’avons indiqué plus haut, dans le fonctionnement démocratique des conseils, des assemblées et du parti dans la Russie d’après la révolution. Les anticapitalistes d’aujourd’hui, avec le recul historique et surtout en tirant les leçons du siècle dernier critiquent, complètent, enrichissent, intègrent et dépassent la conception léniniste de la démocratie. Il s’agit de renouer avec les traditions révolutionnaires qui donnent toute leur place aux processus d’auto-organisation et d’auto-émancipation démocratique et populaire.

Un nombre croissant de gens évoluent vers un rejet du capitalisme et recherchent une alternative. Ils se dégagent partiellement de l’emprise de l’idéologie bourgeoise qui pèse sur les consciences et limite l’horizon des mouvements d’émancipation au seul réformisme. Pour battre en brèche toutes les tentatives faites, à droite comme à gauche, pour consolider l’idéologie bourgeoise, l’idéologie des classes dominantes, il est indispensable de lire, diffuser et discuter largement la pensée et l’action de Marx et de Lénine. Non comme un catéchisme mais pour en extraire une compréhension nouvelle des défis d’hier et d’aujourd’hui.

Marx, par sa critique de l’économie politique a découvert la théorie de la valeur qui explique la dynamique et les crises du capitalisme. Il a aussi créé avec d’autres, la Ligue des communistes puis l’Association internationale des travailleurs et engagé le processus de mobilisation populaire pour rompre avec le capitalisme. Lénine a créé la notion de parti révolutionnaire de masse. Il a expérimenté avec succès la stratégie et les tactiques de conquête du pouvoir politique fondées sur la critique du réformisme, de l’opportunisme et, sur un autre plan, celle du gauchisme.

Avec un recul critique, les leçons léninistes restent des plus utiles pour s’orienter et construire les partis anticapitalistes d’aujourd’hui et de demain. Pour rompre avec le capitalisme, « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » et ce petit livre de Lénine est indispensable pour comprendre les tactiques et stratégies politiques d’hier et imaginer celles aujourd’hui et de demain.

François Sabado est l’un des dirigeants historiques de la LCR (France). Membre de la IVe Internationale, il est un des fondateurs du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

 

Source: NPA Quimper.

 



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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 18:05
Le 23 octobre 1941, la presse nazie publiait une liste de 48 otages fusillés la veille dont 27 au camp de Châteaubriant avec la mention « Communiste ».
 
Le 23 octobre 2011, Pierre Laurent et Bernard Thibault interviendront à l’occasion du 70ème anniversaire des fusillades de Châteaubriant.
 
En effet, il est un devoir de la première importance d’entretenir, dans le climat politique que nous connaissons actuellement, la mémoire de ceux qui sont tombés pour résister au fascisme, à la politique de collaboration du gouvernement de Vichy et du grand patronat de l’époque, et qui sont tombés pour que puisse voir le jour, au cœur de la Résistance, puis à la Libération, le programme du Conseil National de la Résistance.
 
Nous ne pouvons banaliser le fait qu’à plusieurs reprises, et de manière particulièrement grave, le président de la République lui-même a pris pour cibles, de manière explicite, les gens de confession musulmane ; il l’a fait dans son discours de Grenoble, dans son émission « Face aux Français », lors de sa visite au Puy-en-Velay… Tout cela provoque des dégâts dans les consciences et doit nous mobiliser au plus haut point.
 
 
PCF 36
 
Ci-dessous quelques détails sur la fusillade des 27. Par Kyosen pour l'UPAC.
 
Chateaubriand-fusilles-jpg
 
 
 
 
Histoire :
 
 
Le Camp de Châteaubriant ou Centre de séjour surveillé de Choisel interne des romanichels et des droits communs.
Il dépend du sous-préfet et est surveillé par des gendarmes français.

Les premières troupes allemandes arrivent à Châteaubriant le 17 juin 1940.

Suite à une rafle de responsables en octobre 1940, réalisée par la police française, les militants sont incarcérés à Paris, puis à Clairvaux ou Fontevrault et sont transférés à Châteaubriant en mai 1941.
Ils vont former la troisième partie du camp (à côté des Romanichels et des droits communs).

Le 21 août 1941, une loi sur les otages décrète que tous les détenus du camp sont devenus otages.

Le 23 octobre 1941, 27 otages dans le camp de Châteaubriant sont livrés aux nazis et fusillés, en représailles de l'assassinat du Feldkommandant de Nantes le 20 octobre 1941, le lieutenant-colonel allemand Karl Hotz. Ils seront fusillés à la carrière de la Sablière.
Le plus jeune des 27 otages, Guy Môquet, avait 17 ans. Il sera fusillé avec Charles Michels, député communiste du 15e arrondissement de Paris, Jean-Pierre Timbaud, secrétaire de la fédération des métaux CGT de la région parisienne, deux trotskistes, Marc Bourhis et le maire de Concarneau Pierre Guéguin et bien d'autres.

Le 6 mai 1942 le Camp de Choisel est évacué vers Voves.
 
 
Chronologie :
 
 
22 octobre 1941 - Les nazis exécutent quarante huit otages français, dont vingt-sept à Châteaubriant, en représailles de la mort de l’officier allemand Holtz.
Le mercredi 22 octobre, en début d’après-midi, les Allemands regroupent à Châteaubriant, au camp de Choisel, vingt-sept otages.
Dans une baraque du camp, ils peuvent écrire une dernière lettre, avant d’être conduits à la carrière de la Sablière, située à la sortie de la ville, pour y être exécutés.
Leur exécution se déroule en trois salves, à 15 h 50, 16 h 00 et 16 h 10.
Tous refusent d’avoir les yeux bandés et les mains liées. Ils meurent en chantant la Marseillaise.
Ce jour-là, d’autres otages sont également exécutés à titre de représailles : seize au champ de tir du Bèle, à Nantes, et cinq au fort du Mont-Valérien.
Le 22 octobre au soir, dans son discours à la radio, le maréchal Pétain ne prononce aucune condamnation de ces exécutions et dénonce, au contraire, les auteurs d’attentats et enjoint aux Français de se dresser contre eux, en les poussant à la délation :
« Par l’armistice, nous avons déposé les armes. Nous n’avons plus le droit de les reprendre pour frapper les Allemands dans le dos... Aidez la justice. Je vous jette ce cri d’une voix brisée : ne laissez plus faire de mal à la France. »
23 octobre 1941 - Les Allemands dispersent les vingt-sept corps des fusillés de Châteaubriant dans neuf cimetières des environs.
Le 23 octobre, le secrétariat général à l’information diffuse un communiqué destiné à apaiser les esprits :
« Il est établi que les autorités occupantes ne choisissent pas les otages destinés à être exécutés parmi les personnes arrêtées après un attentat, mais parmi les suspects internés dont la culpabilité a été nettement prouvée ».
 
 
 
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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 12:43

AAArtois : contre l’anticapitalisme romantique – à propos du 8 octobre 2011 -

 

Source: Action Antifasciste.

Une manifestation nationale de différents groupes politiques est organisée à Lille le 8 Octobre. Cet événement rassemblera ceux qui se présentent comme nationalistes et anticapitalistes, regroupés derrière le mouvement « troisième voie » de Serge Ayoub. Les « clubs sociaux » de la région : vlaams huis, Opstaan, et maison de l'artois seront évidemment mis à l'honneur en tant qu'organisateurs. Cet événement se veut être un hommage patriote à Roger Salengro, « pour la défense de nos emplois, de la retraite, de nos acquis sociaux et l'avenir de nos enfants ». Par ce type d'action, ces mouvements montrent leur véritable nature fasciste.

Le capitalisme vit une crise qui est causée par les failles de ses propres fondations. Le capitalisme est condamné, car il est désorganisé. Les masses travailleuses sont de plus en plus décidées à changer de système, à « faire la révolution ». Avec le capitalisme, c'est donc la classe dominante qui est amenée à disparaître. La bourgeoisie est secouée de mouvements frénétiques, elle est prête à tout pour conserver ses privilèges, tel un noyé qui cherche à survivre. C'est dans ce contexte que le fascisme apparaît. Le précédent historique du fascisme en France, c'est les années 1930-1940.

 

La référence à Roger Salengro n'est pas une idée originale de Opstaan. Il s'agit en réalité de la reprise d'une campagne de communication du Front National pour les élections européennes de 2009. Le propos du Front national est alors de mettre en avant la loi Salengro instaurant la préférence nationale pour conclure : Roger Salengro aurait voté Front National. Voici le communiqué de Marine Le Pen à l'époque :

 

Le propos est simple. Le chômage est lié à une surpopulation, et non au mode de production capitaliste qui est pourtant incapable de tenir ses promesses de prospérité. Marine Le Pen, et aujourd'hui Opstaan, troisième voie & co ont la volonté de diviser la classe des travailleurEUSEs sur une base raciste. « Diviser pour mieux régner », cette technique est celle des dominants depuis des siècles. Opstaan et le FN font donc le jeu de la bourgeoisie et de son régime, le capitalisme. C'est clair.

D'ailleurs, même l'argument tenant à la surpopulation ne tient pas. Voilà ce que nous apprend Lénine à ce sujet (dans Pour caractériser le romantisme économique) :

Les communistes nous ont apporté la compréhension de la nature du chômage : le chômage est nécessaire au capitalisme. Il n'est pas une conséquence d'un dysfonctionnement du capitalisme, le chômage permet au capitalisme de se réaliser.

Mais dans le même temps, le chômage est une contradiction qui fera craquer le capitalisme et ne disparaîtra qu'avec lui. Il ne sert à rien de reprocher à telle ou telle partie de la population d'avoir un travail. Il faut voir, avec les communistes, que c'est le mode de production capitaliste qui entretient son armée de réserve composée de chômeurs. Les fascistes, eux, cherchant à brouiller les cartes, et éviter la chute des dominants, proposent « la femme au foyer » ou le « renvoi des étrangers ».

 

Avec les « socialistes », c'est-à-dire les social-démocrates, c'est la même incompréhension de l'économie, le même romantisme. De véritables frères jumeaux !

Voilà pourquoi en 1932, alors que le capitalisme français commençait à subir les conséquences de « la crise de 1929 », Roger Salengro proposait la loi du retour des travailleurs immigrés.

Cet événement a été douloureux dans le bassin minier, la communauté polonaise en a été déchirée. L'Etat et les compagnies minières marchent main dans la main dans ce projet. Ainsi, le site des amis de Méricourt relève que « de 1931 au premier semestre 1936,130 à 140000 Polonais sont "invités" à regagner leur pays. Au fond des puits les vexations sont monnaie courante. Les porions (agents de maîtrise) exercent une pression quotidienne sur les travailleurs. L'ambiance délétère aiguise les rancœurs. Dans les corons, la peur de l'expulsion est constante.

Le 31 octobre 1931, dans une délibération du Conseil municipal de Méricourt, le Maire expose « (…)Que les services de la Mairie et les gardes procèdent en se moment au recensement de la population étrangère(…)Les premiers résultats montrent que cette population étrangère est en nette diminution(…). »

 

Nous autres antifascistes de l'action antifasciste artois, nous rejetons l'anticapitalisme romantique qui est l'essence des fascistes et des soce-dem. Nous travaillons à la création d'un front populaire antifasciste par la base, en rejetant toute participation à des événements factices décidés par des cadres de la social-démocratie.

Pour remporter un succès dans la lutte contre l'offensive du Capital et du fascisme :

  • préservons-nous des romantismes fasciste et social-démocrate,

  • ne confondons pas les manif syndicales unitaires avec l'unité du prolétariat,

  • bâtissons un front populaire antifasciste, par la base. Développons les groupes antifa autonomes et organisons nos propres actions d'agitation et de propagande antifascistes!

           

Le 10 aout 1932, Roger Salengro, dirigeant et député actif de la SFIO faisait adopté la « loi Salengro » instaurant « la préférence nationale ».
A l’époque, Roger Salengro considérait qu’un pays qui avait 300 000 chômeurs n’avait pas besoin de travailleurs immigrés, que les Français se devaient de protéger leur marché du travail.

Aujourd’hui où ce sont des millions de nos compatriotes qui sont au chômage, Roger Salengro défendrait sa loi de manière plus justifiée encore.

La gauche, qui porte la responsabilité d’avoir abrogé la loi Salengro, a abandonné la défense des ouvriers et des travailleurs Français au bénéfice d’une immigration de plus en plus nombreuse et qui pèse lourdement sur les finances de la Nation.

Roger Salengro, en faisant voter la loi sur la préférence nationale, ne pouvait être plus clair sur son patriotisme économique.
C’est pourquoi nous affirmons : « oui, Roger Salengro aurait pu voter Front National ».

Marine Le Pen rappelle à cette occasion qu’elle partage l’analyse de Léon Blum qui déclarait dans « Le populaire » à l’occasion du vote de la loi Salengro sur la préférence nationale :

« En temps de crise pour prévenir les conflits entre chômeurs français et travailleurs étrangers, toute immigration supplémentaire doit être suspendue. »

L'analyse scientifique de cette contradiction a montré qu'une telle façon de procéder est absolument erronée. Elle a établi que la surpopulation, qui a incontestablement le caractère d'une contradiction (de même que la surproduction et la surconsommation) et est une conséquence nécessaire de l'accumulation capitaliste, représente en même temps un élément nécessaire du mécanisme capitaliste. [Pour autant qu'on le sache, cette façon d'envisager la surpopulation a été exposée pour la première fois par Engels dans Die Lage der arbeitenden Klasse in England (1845). Après avoir décrit le cycle habituel de l'industrie anglaise, l'auteur ajoute : « Il en ressort qu'à toutes les époques, sauf dans les courtes périodes de plus grande prospérité, l'industrie anglaise a besoin d'une réserve de travailleurs sans emploi, afin de pouvoir produire les masses de marchandises que le marché réclame précisément pendant les mois où il est le plus animé. Cette réserve est plus ou moins importante selon que l'état du marché permet ou non d'en occuper une partie. Et, bien que les régions agricoles... et les secteurs moins intéressés par l'essor, puissent du moins pour un temps — lorsque la prospérité du marché est à son apogée — fournir un certain nombre d'ouvriers, ceux-ci constituent d'une part une minorité et par ailleurs font partie eux aussi de la réserve, avec cette seule différence que c'est seulement chaque fois la période d'essor économique qui prouve qu'ils en font partie. » (Friedrich ENGELS : La situation de la classe laborieuse en Angleterre, Editions sociales, Paris, 1961, p. 128.) Il importe de noter dans ces derniers mots que la population rurale provisoirement occupée dans l'industrie est considérée comme faisant partie de l'armée de réserve. C'est ce qu'une théorie plus moderne a appelé la forme latente de la surpopulation (voir Le Capital de Marx). (Note de Lénine.) [Voir Karl MARX : Le Capital, livre I, t. III, Editions sociales, Paris, 1968, p. 85.].] Plus la grande industrie se développe, et plus la demande de main-d'œuvre subit de fluctuations, en fonction des crises ou des périodes de prospérité dans l'ensemble de la production nationale ou dans chacune de ses branches. Ces fluctuations sont une loi de la production capitaliste, laquelle ne pourrait exister sans un excédent de population (c'est-à-dire une population dépassant la demande moyenne de main-d'œuvre présentée par le capitalisme), susceptible de fournir à chaque instant de la main-d'œuvre à n'importe quelle industrie ou entreprise.

L'analyse a montré qu'il y a surpopulation dans toutes les branches d'industrie où pénètre le capitalisme — et dans l'agriculture exactement comme dans l'industrie —, et que cette surpopulation existe sous différentes formes.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 19:53

Enfants Rroms, traqués, déscolarisés, Réagissons

Samedi 1er octobre 2011 à 14 h, MARCHE contre la traque des Rroms

Place Bellecour, Lyon 2

 

 

Familles traquées, jetées à la rue,
Insoutenable : RESISTONS

 

 

En une semaine, la préfecture a expulsé 650 Rroms des lieux de vie qu’ils avaient construits. Familles avec femmes enceintes, enfants et bébés ont été pourchassés dans toute l’agglomération jour et nuit pendant deux jours. Empêchés de s’asseoir, de se reposer, dans l’impossibilité de manger ou de boire, ils ont erré à la recherche d’un endroit où s’installer.
Cette traque systématique a été organisée sous la direction de la préfecture avec la participation de toutes les polices, gendarmerie, police nationale, police municipale et même des sociétés de sécurité privées.
C’est l’application zélée de la politique gouvernementale et des nouvelles lois. Les populations Rroms sont persécutées, discriminées en Roumanie, en Bulgarie et ailleurs. Ici, elles sont écrasées, les lois leur interdisent de travailler, de séjourner plus de trois mois. Les terrains où ils construisent des habitats précaires sont volontairement rendus insalubres par le refus de ramassage des ordures, par le refus d’accès à l’eau potable, par exemple. Le harcèlement, l’expulsion et la destruction périodique de leurs lieux de vie, empêchent de fait la scolarisation des enfants, l’accès aux soins et bien sûr d’avoir un toit, même précaire.
Tout cela est insupportable, ne laissons pas faire.
MARCHE contre la traque des Rroms
Samedi 1er octobre à 14 h
Place Bellecour
Merci de venir avec un baluchon sur le dos ou au bout d’un bâton,
Il suffit d’un foulard, un tissu noué aux quatre coins autour d’un oreiller.
Enfants rroms, traqués, déscolarisés,
Réagissons
Premiers signataires : Classes, Ligue des droits de l’homme, Parti Communiste, RESF, Attac, Mouvement de la Paix

 

lundi 26 septembre 2011.
Source: VISA/RESF

  
 
 
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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 19:19

Deux manifestantes gazées. Capture vidéo.

Monde - le 25 Septembre 2011

 

New York : des dizaines d’indignés arrêtés ce weekend
         

 

 

Ceux qui s’appellent les 99 %, ont été violemment réprimés lors d’une marche pacifique samedi devant Wall Street. Ils étaient venus pour dénoncer pacifiquement l’injustice du système financier, ils ont été accueillis par des tasers et des matraques.

C’est pire que disproportionné, surtout au moment où Barack Obama et Hilary Clinton invoquent le droit à manifester comme un droit de l'homme, en Syrie... La répression dont sont victimes les Indignés de New York laisse pantois. Plusieurs centaines d’entre eux marchaient pacifiquement samedi en direction de Wall Street, en dénonçant l’injustice sociale et la dictature des marchés financiers. Ils se sont fait intercepter par une impressionnante quantité de policiers, qui n’ont pas hésité à jouer de la matraque et du gaz au poivre sur des manifestants médusés. Plusieurs manifestants ont également pris des coups de tasers. Il y aurait cinq blessés. Aucun débordement, ni de dégradation de la part des manifestants. La police évoque des « troubles de l’ordre publics » parce que la circulation des voitures a été perturbée pendant une heure… Résultats des blessés et au moins 80 arrestations.
Les manifestants rapportent que la police a également confisqué téléphones et appareils photos, puisque la seule arme des indignés est de donner à voir. Ce dimanche, les militants restant sont cantonés dans leur square, entourrés d'un épais cordon de police.

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 20:54

 

Lettre   ouverte à B.H.L

GIDEON LEVY, JOURNALISTE ISRAELIEN DU JOURNAL ‘’HA’ARETZ ECRIT A BHL


Gideon  Lévy, journaliste israélien du journal « HA’ARETZ » a écrit une lettre ouverte à Bernard Henri Lévy afin de lui rappeler que le blocus de Gaza  n’est pas de la désinformation mais une réalité amère infligée aux  palestiniens.

Et  pour cause; Gaza n’a droit qu’à 97 produits AU LIEU DE 4000 AVANT LE SIEGE pour 1,5 million de gens. 8o % des habitants de gaza vivent de l’aide humanitaire ; 90 % des usines de gaza sont fermées ou tournent au ralenti. ce sont là quelques vérités que tient à souligner gidéon Levy à  son collègue Bernard-Henri Lévy qui s’est toujours ériger comme la voie de la conscience comme le qualifie ironiquement le journaliste de « ha’aretz POUR L’ACCULER AFIN DE NE PLUS POUVOIR NIER QU’Israël est une puissance occupante et de faire dans la politique de l’autruche. Voici dans ce qui suit le texte intégral de la lettre :


Cher  Bernard-Henri Lévy
Nous  ne nous connaissons malheureusement pas. Nous nous sommes brièvement croisés dans les décombre s fumants de Gori pendant la guerre de Géorgie. Vous y avez fait un passage éclair et, comme d’habitude, vous  avez attiré l'attention, là comme dans d’autres zones de conflit où vous vous êtes rendu. J’admire profondément les intellectuels de votre stature, qui se font fort de visiter les champs de bataille et de faire  entendre leur voix. Votre tentative de protéger Israël, dont témoignait votre article publié le 8 juin dans Ha’Aretz (“Il est temps de cesser de diaboliser Israël”), a fait plaisir à beaucoup d’Israéliens, qui avaient  grand besoin que quelqu’un dise un peu de bien de leur pays, chose rare  par les temps qui courent.
Je ne gâcherai pas leur plaisir. Mais, au nom de votre appel à mettre un terme à la désinformation, je souhaiterais attirer votre attention sur des informations qui ont peut-être échappé à votre mémoire. On pourrait se risquer à penser que, dans votre jeune temps, vous auriez été l’un des membres de la flottille. A cette époque, un blocus de plus de quatre  ans imposé à 1,5 million d’individus aurait éveillé en vous un impératif  moral vous poussant à vous joindre à la contestation. Mais, aujourd’hui, pour vous comme pour la plupart des Israéliens, il n’y a pas de blocus de Gaza. En parler relève pour vous de la “désinformation”. Au fait, puisque vous étiez sur place, pourquoi n’en avez-vous pas profité pour faire un saut à Gaza, à l’instar de votre ami Mario Vargas Llosa, pour  voir de vos propres yeux s’il y avait ou non un blocus ? Les médecins de l’hôpital Shifa [à Gaza], par exemple, vous auraient parlé de leurs patients qui décèdent à cause du “non-blocus”. Certes, personne ne meurt  de faim. Pourtant, l’association Gisha pour la liberté de mouvement a publié cette semaine un rapport expliquant qu’Israël autorise l’importation de 97 produits à Gaza, contre 4 000 avant le siège.
Vous n’appelez pas cela un blocus ?
Un  grand supermarché israélien propose 10 000 à 15 000 articles ; à Paris, il y en a sûrement plus encore. Pourtant, Gaza n’a droit qu’à 97 produits. S’il est quelqu’un dont on aurait attendu davantage de  compréhension à l’égard des besoins gastronomiques, c’est bien le bon  vivant raffiné que vous êtes. Vous dites, comme si vous vous faisiez le         porte-parole de Tsahal, qu’Israël laisse entrer 100 à 125 camions par  jour à Gaza. Une centaine de camions pour 1,5 million de gens : ne s’agit-il pas là d’un “siège impitoyable”, comme l’écrivait [Laurent  Joffrin dans] le journal Libération, contre lequel vous vous élevez ? 8O % des habitants de Gaza vivent de l’aide humanitaire ; 90 % des usines de Gaza sont fermées ou tournent au ralenti. Vraiment, Bernard-Henri  Lévy, ne sommes-nous pas là face à un blocus ? Ne devrait-on pas s’ attendre que, plus que tout autre, un grand intellectuel comme vous  sache que les gens, y compris les gazaouis, ont besoin d’autre chose que de pain et d’eau ? Mais oublions les statistiques car, après tout, les  philosophes ne s’encombrent pas de chiffres. Vous écrivez qu’Israël a   été accusé “jusqu’à la nausée” d’être responsable de ce blocus – tiens, voilà que maintenant vous parlez de blocus ? –, imposé autant par Israël  que par l’Egypte. C’est exact. La participation de l’Egypte est en effet scandaleuse et inexplicable, mais on ne peut juger selon les mêmes  critères l’Egypte et Israël. L’occupation de Gaza n’est pas terminée, elle a simplement été levée, pour arranger l’occupant, mais Israël n’en reste pas moins responsable. La monnaie officielle de Gaza est le  shekel, les registres d’état civil sont établis par Israël, qui  surveille également toutes les entrées dans la bande de Gaza. Des décennies d’occupation ont rendu Gaza dépendante d’Israël, et Israël ne  saurait s’en défaire par un simple “désengagement”. Mais cessons de  parler du blocus, que vous le niez ou que vous le justifiiez. Comment  pouvez-vous ignorer le contexte ? Depuis quarante-trois ans, des millions d’individus – dont certains auraient pu espérer devenir  Bernard-Henri Lévy, au lieu de perdre leur vie à se battre pour survivre  connaissent une situation d’occupation et de désespoir. Quelles chances un jeune Palestinien a-t-il de faire quelque chose de sa vie ? Regardez  les photos des Gazaouis qui se pressent au poste-frontière de Rafah et  observez l’expression imprimée sur leur visage.
Le  concept de liberté ne vous est certainement pas étranger. Vous ne pouvez  reprocher l’occupation à personne d’autre qu’à nous, les Israéliens. Il y a beaucoup d’excuses pour cette occupation, mais aucune ne change quoi  que ce soit à l’ultime réalité : Israël est une puissance occupante. C’est la racine de t ous les maux et c’est ce que vous avez dissimulé.  Vous n’en dites pas un mot. Israël avait peut-être le droit d’empêcher des armes de pénétrer à Gaza, mais vous n’avez pas le droit d’ignorer ce qui a fait de Gaza une région de réfugiés désespérés.
Vous  avez raison, Bernard-Henri, de souligner que le monde est plus exigeant envers Israël qu’envers des dictatures. Ce n’est pas la “confusion d’une époque”, comme vous le dites, mais une époque nouvelle (et juste) dans laquelle le monde exige qu’en tant que démocratie Israël paie le prix de  sa conduite. Alors, diabolisation ? Possible, mais la façon de la         combattre est de faire le siège de son arsenal. Sans le blocus de Gaza, sans l’occupation, il n’y aurait aucune raison de diaboliser Israël. Est-ce trop attendre de vous, naguère la voix de la conscience, que vous compreniez cela ? "

 

 

Réflexion


Dimanche         18 Septembre   2011

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 18:14

Naissance du collectif Coup Pour Coup 87 à Limoges!

image1.jpgUn collectif Coup Pour Coup 87 vient de se créer à Limoges (87 - Haute Vienne). L'actualité de ce nouveau Coup Pour Coup sera relayé sur ce blog.

Pour les contacter : couppourcoup87[at]gmail.com

Tous militants ou groupes militants désirant travailler avec nous, ou créer un Coup Pour Coup sur leur ville, n'hésitez pas à nous contacter : couppourcoup31[at]gmail.com

Nous reproduisons ci-dessous leur plate forme politique :

 

 


Présentation

Coup Pour Coup 87 est un collectif qui regroupe des militant-e-s communistes révolutionnaires. Certain-e-s font partie de l’organisation communiste Voie Prolétarienne, d’autres ne sont pas membres d’organisations politiques, mais, nous sommes tous et toutes engagé-e-s dans la lutte des classes. Syndiqué-e-s ou non, nous nous battons en tant que travailleur-e-s pour la défense de nos intérêts et pour une autre perspective que celle proposée par les organisations dites « de gauche ».

Nous sommes présent-e-s et actifs-ves dans les quartiers populaires limougeauds. En effet, militer dans et avec le prolétariat est à la base de notre militantisme.

Coup Pour Coup 87 a vocation à organiser, de manière large, autour des axes développés par cette plateforme.

Nous sommes anti-impérialistes

L'impérialisme est le stade le plus avancé du capitalisme. Ici, à notre échelle, nous combattons l'impérialisme, et en particulier l'impérialisme français, comme principale source des maux des pays dominés et des travailleur-e-s d’ici et d’ailleurs.

Nous dénonçons la France comme une puissance coloniale et nous défendons le droit à l'auto-détermination pour les peuples colonisés (Kanaky, Antilles, Guyane etc.).

Nous refusons de défendre les intérêts « français » dans le monde, qui sont ceux de la bourgeoisie qui exploitent les travailleur-e-s ici et ailleurs. C'est pourquoi il est important de refuser toute forme d'intervention impérialiste, qu'elle soit économique (Areva, Total, Carrefour, Orange, etc.), militaire (Libye, Côte d'Ivoire, Afghanistan etc.) et culturelle (comme la Francophonie).

En ce sens, la « communauté internationale » (ONU, OTAN, FMI...) ne sert qu'à préserver les intérêts des pays impérialistes, notamment en légitimant des gouvernements à leur botte.

Dans les pays dominés, nous soutenons activement les militant-e-s et les organisations progressistes et révolutionnaires. Nous sommes du côté des travailleur-e-s, de la classe ouvrière et des paysan-ne-s pauvres qui luttent, y compris par la lutte armée, contre l'impérialisme et celles et ceux qui le servent et, pour leur émancipation.

Afin de populariser et soutenir ces luttes, nous organisons des rencontres internationalistes avec les acteurs et actrices de ces combats et des campagnes politiques de soutien.

A bas l'impérialisme et ses complices réactionnaires !

Politique, économique ou militaire :
l'impérialisme c'est la guerre !

Nous sommes pour la solidarité ouvrière

La concurrence entre les états, les entreprises et les travailleur-e-s est la base du capitalisme: fermeture d'usines, délocalisations... Cette concurrence favorise la montée du racisme, du chauvinisme et du nationalisme. Au contraire, nous affirmons la nécessité de construire l'unité internationale de tous les exploité-e-s.

Nous combattons l'idée que l'ennemi soit l'immigré-e, le/la sans papiers. Idée qui divise la classe ouvrière et qui fait le jeu de la bourgeoisie de tous les pays.

Nous prenons part aux différentes luttes des travailleur-e-s, qu'elles soient locales (fermetures d'usines, mouvement de grève...), nationales (mouvement des retraites...) ou internationales (participation au Conseil International des Travailleurs de l'Automobile...) en défendant nos intérêts de travailleur-e-s, et seulement ceux là.

Les prolétaires n'ont pas de patrie !

Français, immigré-e-s : même ennemi, même combat !

Vive la solidarité internationale !

Nous sommes contre la répression et la justice de classe

Partout à travers le monde, celles et ceux qui osent remettre en cause le système capitaliste sont violemment réprimé-e-s. La bourgeoisie a de nombreuses armes pour défendre ses intérêts et faire taire toute remise en cause de sa domination : répression contre les militant-e-s qui luttent lors de mouvements de grève, d'occupation d'usine, militant-e-s révolutionnaires emprisonné-e-s, assassinats politiques...

Le combat contre la répression et la justice de classe est partie prenante de notre lutte contre celles et ceux qui nous exploitent : développer une solidarité active contre la répression, exiger la libération des prisonnier-e-s politiques progressistes c'est aussi faire avancer la cause révolutionnaire.

Pour exemple, nous militons pour la libération de George Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais pro-palestinien enfermé en France depuis 1984. Il représente le courant révolutionnaire qui se bat pour un seul État laïc, démocratique et multiculturel en Palestine. Exiger sa libération c'est renforcer la résistance progressiste palestinienne et combattre notre propre impérialisme.

Face à la répression et la justice de classe, faisons vivre la solidarité de classe !

Libération de tous les militant-e-s révolutionnaires incarcéré-e-s !

La solidarité est notre arme, utilisons la !

Travailleur-e-s en fixe ou précaires, français ou étranger-e-s, avec ou sans papiers, nos intérêts sont les mêmes face à nos exploiteur-e-s. C'est sur cette base claire que Coup Pour Coup 87 souhaite rassembler afin de construire l'unité et les solidarités pour la révolution !

Nous avons raison de nous révolter !

Osons nous organiser ! Osons lutter ! Osons vaincre !

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 15:47
Cette vidéo est introduite par la courte intervention d'un facho connu, Serge Ayoub...

 

 
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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 10:09

 

 

ENTRETIEN

 

Chili

Camila Vallejo «Notre mécontentement est dû à l’insoutenable inégalité»
            

 

Âgée de vingt-trois ans, Camila Vallejo, 
s’est imposée à la tête du mouvement de contestation étudiante qui secoue actuellement 
le Chili. Elle étudie 
la géographie 
et elle est membre des Jeunesses communistes.

Correspondance. Depuis plus de trois mois, vous manifestez pour une éducation publique, gratuite et de qualité. Pourquoi faut-il réformer 
le système éducatif chilien ?

Camila Vallejo. La mobilisation actuelle a atteint ce niveau de pertinence et attire autant l’attention, car nos revendications reflètent le sentiment des Chiliens et de nombreux citoyens du monde. Les médias parlent de LA crise de l’éducation, mais le problème va beaucoup plus loin. Il s’agit d’une crise du système démocratique et d’un mécontentement généralisé dû à l’insoutenable inégalité qui maintient l’énorme majorité des Chiliens dans la précarité, sans santé publique, sans éducation publique et endettés jusqu’au cou, en raison des salaires trop bas. Dans ce contexte, nous n’exigeons pas une réforme du système, mais un changement radical des fondements de celui-ci. Car, dans l’éducation, en premier lieu, c’est à cause de ces fondements que nous sommes encore un pays sous-développé, sans les projets nationaux qui envisagent d’autres valeurs que celles du marché.

Chaque année, les étudiants chiliens se mobilisent. Le mouvement de 2011 semble plus fort et plus entendu...

Camila Vallejo. Tant que le Chili sera un pays injuste et inégalitaire, les gens descendront dans la rue pour le dénoncer. Cela a toujours été la note dominante, même depuis la fin de la dictature. Depuis l’arrivée de Piñera au pouvoir, toutefois, l’évidente défense du privé dans les services basiques du pays et l’assaut de privatisations que le gouvernement a tenté de lancer dans le dos des acteurs sociaux, ont provoqué un mécontentement tel parmi les citoyens qu’il a débouché sur la mobilisation sociale la plus grande depuis les années 1980. Les contradictions entre ce que propose le gouvernement de droite et ce que les citoyens veulent défendre sont de plus en plus aiguës. D’où, la popularité très basse de l’exécutif ces derniers mois.

Qu’attendez-vous du dialogue 
avec le gouvernement ?

Camila Vallejo. Durant ces mois de mobilisation, nous avons été marqués par l’intransigeance avec laquelle le gouvernement a défendu le modèle néolibéral qui prédomine dans l’éducation. En particulier, lorsqu’il s’est montré prêt à exprimer son côté le plus violent et répressif. Après tant de manifestations de centaines de milliers de personnes, qu’il commence juste à vouloir faire respecter la loi (qui interdit le profit dans l’éducation – NDLR) sonne comme un manque de respect. Ce mouvement mérite d’être écouté. Et si le président n’est pas disposé à céder par le dialogue, nous exigerons un référendum pour démontrer et faire respecter l’opinion de la majorité.

Est-ce un avantage 
ou un inconvénient d’être face 
à un gouvernement de droite ?

Camila Vallejo. Avec le gouvernement Piñera, le Chili a compris qu’il n’y a rien de pire pour le peuple qu’un programme de droite. Difficile donc d’y voir un avantage. Cependant, l’assaut de privatisations et les graves erreurs du gouvernement – comme la répression excessive et l’intransigeance idéologique – ont généré une plus grande émotion dans la population, fatiguée des privilèges de quelques-uns. Ceci nous a permis d’atteindre une participation historique aux manifestations et un soutien jamais vu auparavant. À l’inverse, les ferventes convictions néolibérales du gouvernement rendent les avancées et les possibilités d’accord plus difficiles. De plus, cette droite est liée aux « propriétaires du Chili », c’est-à-dire au secteur entrepreneurial et aux familles les plus riches. Elle dispose donc de la grande majorité des médias de masse, de l’influence des riches entrepreneurs, en plus des forces policières et militaires. Déjà en vigueur sous la Concertación (coalition de centre gauche, au pouvoir pendant vingt ans – NDLR), cette situation est encore plus forte aujourd’hui, car le mouvement effraie les plus privilégiés.

En 2006, la mobilisation étudiante avait obtenu une grande table de travail sur l’éducation. Mais, arrivés au Parlement, les projets de loi ont été vidés de leur substance. Comment éviter un échec similaire ?

Camila Vallejo. Même si les deux mouvements se ressemblent, de nouveaux éléments font aujourd’hui envisager une issue positive. D’une part, malgré les efforts de la presse pour nous diviser ou détourner l’attention de la population, nous bénéficions toujours d’un très fort soutien et nos opinions comme dirigeants étudiants sont bien évaluées. D’autre part, même si c’est en partie par opportunisme, la Concertación et ses parlementaires ont une posture plus proche de la nôtre que de celle de l’exécutif. Enfin, nous nous préparons pour cette étape de dialogue. Nous avons exigé des garanties (débats télévisés, gel des projets de loi sur l’éducation lancés au Parlement notamment), pour que le dialogue ne se transforme pas en un accord de coalitions politiques en catimini. Surtout, nous continuerons à manifester.

Vous faites partie des Jeunesses communistes. Quelle influence 
a cet engagement sur votre travail 
de leader et sur le mouvement ?

Camila Vallejo. Une grande partie de la dirigeante que je suis aujourd’hui vient de la militante d’hier. Ma formation politique, la discipline et le soutien de nombreux camarades engagés me permettent de réaliser mon travail avec clarté et tranquillité. Sans eux, ce serait impossible. Par ailleurs, la lutte de ce mouvement est aussi la lutte de ma jeunesse. J’endosse cette cause en tant que représentante des étudiants de l’Université du Chili, mais c’est aussi par conviction personnelle que je me bats pour rétablir l’éducation publique dans mon pays.

En plus d’écrire sur votre rôle à la tête du mouvement, des médias ont évoqué votre physique, vous qualifiant de « belle rebelle », voire de « leader sexy ». Quelle est votre réaction ?

Camila Vallejo. Cela répond au machisme qui, malheureusement, caractérise encore notre société. Mais je crois aussi qu’à cette occasion, nous apprenons quelque chose des capacités des femmes, et j’espère que nous pourrons avancer en matière de discrimination sexiste. Pour que cette situation ne devienne pas juste une anecdote de mauvais goût derrière l’historique mobilisation de cette année.

Entretien réalisé par Lucile Gimberg

 

ARTICLE
Chili. Cette jeune communiste fait trembler le régime
            

 

 

Camila Vallejo, présidente de la fédération
des étudiants du Chili.

Elle aussi se bat contre les dettes. Celles contractées par les étudiants. Dirigeante de la fédération des étudiants chiliens (Fech), Camila Vallejo, vingt-deux ans, fait parler d’elle. En cent cinq années d’existence de cette organisation, elle est la deuxième femme à occuper ce poste. Elle est interviewée un peu partout, attire l’œil des caméras. Il faut dire qu’elle incarne la mobilisation étudiante, qui agite le pays andin depuis le mois de juin. Hier, le quotidien britannique The Guardian osait même la comparaison : « Cela faisait depuis les jours de succès du zapatiste sous-commandant Marcos que l’Amérique latine n’était plus sous le charme d’un leader rebelle. » Le 30 juin, la fédération, qu’elle dirige depuis qu’elle a gagné les élections internes 
de l’université chilienne, l’an dernier, a fait descendre près de 200 000 personnes dans les rues de la capitale, Santiago du Chili, et 200 000 autres dans les autres grandes villes du pays. Cela fait maintenant des années que les lycéens et étudiants chiliens se mobilisent contre un système scolaire particulièrement inégalitaire. 
Sur CNN Chili, Camila Vallejo dénonçait, en avril, 
« le système de crédit comme moyen pour financer l’entrée des étudiants dans l’éducation supérieure ». Nombre des camarades de cette étudiante en géographie sont en effet tenus par leurs engagements avec leurs banquiers. C’est ainsi que, dans une manifestation, l’un d’eux, déguisé en Christ et portant une croix lourde comme son emprunt, arbore une banderole : « Mon père est charpentier, je ne peux payer mes études ! » Des avancées ont été obtenues. Le gouvernement va faire baisser de 6,4 % à 2 % le taux d’intérêt des emprunts étudiants. Mais c’est de gratuité d’éducation dont il est question. Plus largement, c’est le système qui est contesté. « Nous en avons marre du modèle ultralibéral qui est toujours en place depuis Pinochet », dénonçait Camila Vallejo, en juin. Appréciée, elle est aussi menacée. Accusée d’être manipulée par les Jeunesses communistes, organisation dont elle est membre. La Cour suprême a ordonné sa protection et celle de sa famille, 
à la suite de menaces de mort sur les réseaux sociaux, tel Tweeter, par lesquels elle communique.

Gaël De Santis

 

Source: L'Humanité.

 

 

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Non au Front National !

Camarades ,

Ne nous livrons pas aux chants des sirènes fascistes, qui sous couvert d'un discours anti-systémique bien rôdé, ne visent qu'à instaurer un régime aux relents des années 30. Ne soyons pas naifs face à ce nouvel ordre moral que veulent imposer par le mensonge et la peur les tenants de la haine et du "sang pur". Sous couvert d'une fausse expression démocratique et médiatique, le FN ne s'est jamais détaché de ce qui a construit son origine : une droite populaire qui rejette le prolétaire, une droite chrétienne qui rejette le non-croyant ou l'autre croyant, une droite corporatiste qui rejette l'union des travailleurs. Le FN a ses petits groupuscules néo-nazi dont il se défend d'être en lien publiquement mais avec qui il travaille bien tranquillement  : GUD, bloc identitaire et autres "natios".

    Et lorsque l'on se penche sur son programme politique le vernis craque : Contre la retraite par répartition et tout ce qu' a fondé le CNR de 1945 (où était-il lors des manifs de 2010 ?)  , contre les droits des salariés ( poujadiste un jour, poujadiste toujours !) etc... 

De nombreux documents démontrent l'imposture du FN. L'UPAC vous en propose deux :

- Celui du collectif communiste Prométhée dans son numéro 85, (site net : http://promcomm.wordpress.com), 5 pages.

-Celui du collectif VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), qui s'intitule "FN, le pire ennemi des salarié(e)s" et dont le lien est sur le blog, 29 pages. 

 

Ne lâchons rien ! 

Face au bras tendu du facho, levons le poing ferme du prolo !! 

 

Vêtements et accessoires skinheads et Antifas.

            Site "La Pétroleuse" : Clic<  link

 

            Site "moonstomp" : Clic<  link

 

           Site "La Boutique, Tapage Rock" : Clic<  link

 

            Site "Antifa Wear" : Clic<  link

 

          Site "Ni Dieu, Ni Maitre": Clic< link   

 

             Site "FFC Production": Clic< link

 

  Badges UPAC:

 

Modèle 25 mm

 

Badge-UPAC-GM.jpg

 

 

 

Modèle 32 mm.

 

badge-UPAC.jpg

 

 

Fabrication "FFC Production".