Communiqué de l’Initiative Communiste-Ouvrière, 25 juin 2012 :
Hénin-Beaumont occupe une place particulière dans le combat contre l’extrême-droite : c’est le laboratoire où le Front National expérimente ses méthodes d’implantation dans la classe ouvrière, au cœur du pays minier, par un travail de terrain réel et efficace. Au second tour des élections législatives, Marine Le Pen enregistre jusqu’à 60% des voix dans certains bureaux de vote, même si ce chiffre doit être tempérée par une abstention supérieure à 50%.
Dans ce contexte, mettre en place la riposte est un travail long, difficile, mais nécessaire. L’appel à manifester le 17 juin au soir devant l’hôtel de ville correspondait à cette nécessité de regrouper les antifascistes, quelque soit d’ailleurs le résultat de l’élection : l’ancrage en profondeur du FN est une menace plus grande que l’élection de sa dirigeante.
En se rendant à ce rassemblement, six personnes ont été arrêtées, dont un camarade de l’Initiative communiste-ouvrière. L’interpellation a eu lieu avant même qu’ils soient arrivés sur place et avant qu’il ne commence. Pas moins de six voitures de police ont servi à l’opération, qui ressemble fort à un guet-apens pour les militants antifascistes.
Ils ont été placées en garde à vue pour 24 heures, sous prétexte que certains étaient porteurs de bombes lacrymogènes ou d’armes blanches pour assurer leur défense en cas d’agression fasciste – comme celle commise le 7 juin par une vingtaine de nervis du FN contre cinq jeunes qui arrachaient les affiches de marine Le Pen – et ce n’est que l’un des nombreuses agression commises ces dernières semaines par l’extrême-droite contre des militants ou des locaux de gauche.
Dès l’arrestation, des communiqués de soutien de l’Action contre le fascisme, de la Fédération Anarchiste de Béthune et de l’Initiative communiste-ouvrière ont permis de diffuser l’information. Les flics ont retenu le motif de « détention d’armes et de participation à un groupe armé ». A l’issue de la garde à vue, des poursuites sont engagées contre deux antifascistes, dont un mineur, pour « détention d’arme de 6e catégorie ». L’un d’entre eux sera également jugé pour refus de prélèvement ADN.
L’Initiative communiste-ouvrière est entièrement solidaire des inculpés et réaffirme le droit de se défendre contre les agressions fascistes.