Déclaration des membres du CPN du NPA ayant soutenu la position GA lors de la CN
Le NPA a tenu une conférence nationale pour faire le bilan de la dernière séquence et répondre aux défis de la nouvelle situation politique. La proposition de la GA pour le NPA de rejoindre le Front de gauche pour l'élargir et le transformer a obtenu 22,3 %. L’orientation isolationniste n’a pu être inversée.
Nous avons décidé à l’issue de la conférence nationale des 7 et 8 juillet de quitter la direction du parti (CPN), et pour beaucoup d’entre nous le parti également, que nous avions largement contribué à construire. Nous poursuivons notre engagement au sein de la Gauche Anticapitaliste, dans le cadre du rassemblement qu’est le Front de Gauche, en tant qu'organisation indépendante.
A la création du NPA en 2008-2009, nous avions l’ambition de construire un parti anticapitaliste large, capable d’incarner l’espoir à gauche, un parti qui rassemblerait et fédèrerait le meilleur du féminisme, de l’écologie et du mouvement ouvrier dans la pluralité de ses traditions.
Le NPA a suscité un espoir et rencontré un écho important, mais nous avions sous-estimé les difficultés dans l’euphorie d’une naissance réussie. Le NPA s'est aussi enfermé dans une orientation qui a conduit à sa marginalisation.
Le choix de ne pas se rassembler avec le Front de gauche pour les échéances électorales s’est traduit par un échec aux élections tel que l’extrême gauche n’en avait pas connu depuis quarante ans.
Plutôt que de prendre la mesure de cet échec, amplifié par la perte des 3/4 des militant-e-s d'origine, la majorité nationale du NPA a fait le choix de la méthode Coué (tout ne va pas si mal ou tout ira mieux demain), de la faute à pas de chance (la situation politique est mauvaise) quand ce n’est pas carrément la minorité unitaire (Gauche Anticapitaliste) qui est désignée responsable des difficultés.
Ainsi, au lieu de chercher les convergences avec le Front de gauche en s’appuyant sur son évolution vers la gauche depuis sa création, elle n’a de cesse d’en dénoncer les insuffisances et de rechercher les signes d’une future trahison.
Nous avons proposé en vain de changer d’orientation.
Le PS est au pouvoir depuis quelques semaines et met déjà en œuvre une politique d’austérité. Cette politique conduira à la régression des conditions de vie de la majorité de la population tandis que le FN cherchera à se construire sur le désarroi social.
Dans une telle situation, nous devons œuvrer au développement des mobilisations sociales et écologiques. C’est uniquement sous la pression des luttes que le PS peut être contraint de mener une autre politique. C’est aussi dans l’action collective que se créent les solidarités capables de faire contrepoids au discours de division du FN.
Il faut construire aussi une force politique capable d’être une alternative de gauche au PS dans la perspective d’une rupture avec le capitalisme.
La situation grecque montre qu’après des mois de mobilisations sociales, l’espoir est aussi venu du succès électoral de la coalition de la gauche radicale (Syriza), alors que le KKE et les groupes d'extrême gauche qui avaient choisi l'isolement s'effondrent. De l’autre côté de l’échiquier politique, un parti ouvertement néo-nazi et violent, réalise une percée lourde de menaces.
Dans une situation où la crise économique peut conduire à une course de vitesse entre l’extrême droite et la gauche radicale, aucun des partis à gauche du PS n’a les moyens de relever seul le défi.
Le rassemblement des anticapitalistes, des antilibéraux, des écologistes radicaux, des syndicalistes et des acteurs et actrices du mouvement social est un impératif.
Lors de la campagne présidentielle, le Front de gauche a mobilisé très largement et a porté bon nombre de propositions communes avec celles du NPA. En n’allant pas au gouvernement Ayrault et en refusant de lui accorder sa confiance à l’assemblée, il s’est engagé dans la voie de l’indépendance vis à vis du PS. Il s’oppose aux politiques d’austérité et a l’ambition de construire une alternative politique.
Nous connaissons les limites du Front de gauche, nous connaissons le poids de certains appareils et de certaines mauvaises habitudes en son sein mais il ne peut être résumé à cela.
Aussi, pour nous, au vu de ces éléments, le NPA aurait du intégrer le Front de gauche, afin de retrouver une utilité et une capacité d’action, afin de continuer à faire vivre nos idées. Il n’a pas fait ce choix, pour des questions de préséances ou d’étiquettes, par peur de la dilution qui traduit en fait un manque de confiance dans son projet, ou encore par hostilité à toute idée de rassemblement durable.
Nous voulons un projet qui soit le prolongement, adapté à une nouvelle situation, plus difficile, lourde de menaces mais aussi porteuse d’espoir, de ce qui nous avait animé ou enthousiasmé lors de la création du NPA.
Nous ne cédons rien sur le fond. Nous défendrons le programme qu’avait adopté le NPA dans « Nos réponses à la crise ».
Nous avons la volonté de travailler à la construction et à la transformation, à l’approfondissement et à l’ancrage du Front de gauche.
Nous voulons aussi y faire vivre avec d’autres, un pôle éco-socialiste, un pole rouge et vert.
Nous voulons retrouver une dynamique positive. Nous savons que cette perspective intéresse des camarades, issu-e-s du NPA ou ayant été proches de celui-ci.
Nous sommes conscient-e-s que, au delà de les désaccords importants qui nous conduisent à cette démission, nous partageons ensemble la nécessité de renverser ce système et de construire une alternative anticapitaliste, écosocialiste, luttant contre toutes les oppressions (féminisme, antiracisme, luttes LGBTI) et internationaliste. Nous espérons donc pouvoir nous retrouver.
Membres du CPN signataires :
Hélène Adam (75), Michèle Aldon (63), Manu Arvois (13), Philippe Aymard (21), Louis Marie Barnier (94), Sophie Bietrix (34), Gaël Blanc (48), Fred Borras (31), Antoine Boulangé (94), Marc Boulkeroua (92), Pierre Chapa (35), Boris Chenaud (34), Thomas Danglot (93), Myriam Duboz (25), Catherine Faivre d’Acier (38), Sylvie FayePastor (71), Guillaume Floris (75), Loïc Fortuit (06), Maxime Gaillac (12), Fanny Gallot (75), Laurent Garrouste (75), Joël Goarin (49), Cathy Granier (31 – commission médiation CPN), Ingrid Hayes (75), David Hermet (34), Damien Joliton (93), Mireille Jullien (30), Capucine Larzillière (93), Anne Leclerc (75), Laurence Lyonnais (75), Jean Malifaud (75– commission médiation CPN), Pierre Martial (87), Myriam Martin (31), Olivier Martin (94 – commission médiation CPN), Monique Migneau (92), Roxanne M. (75), Olivier Mollaz (75), Violette M. (75), Bruno Percebois (75), Agathe Pibarot (30), François Portal (67), Julien Rivoire (93), Myriam Rossignol (86), Laurent Sorel (75), Thomas Vacheron (43), Jean Paul Valette (24), Francis Vergne (63), Flavia Verri (75), Coralie Wawrzyniak (77), Fred Yermia (44), Sophie Zafari (93)
- Source : Site de la GA